Réunion du Groupe consultatif africain : déclaration du Président du Groupe des gouverneurs africains et de la Directrice générale du FMI

le 27 avril 2017

M. Kenneth O. Matambo, Président du Groupe des gouverneurs africains, et Mme Christine Lagarde, Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), ont coprésidé la réunion du Groupe consultatif africain qui s’est déroulée aujourd’hui au siège du FMI à Washington. Après cette réunion, ils ont rendu publique la déclaration suivante [1].

« Nous avons eu des échanges très productifs sur les perspectives économiques de l’Afrique et avons centré nos débats sur les défis auxquels est confronté le continent ainsi qu’aux opportunités qui s’offrent à lui. En raison d’une conjoncture économique extérieure difficile, notamment liée à la faiblesse persistante des prix des matières premières et à des défis sécuritaires, la croissance économique de l’Afrique a ralenti en 2016 pour descendre à son plus bas niveau depuis deux décennies. Cependant, il existe toujours de grandes disparités dans les résultats économiques qu’enregistrent les différents pays et les pays moins pourvus en ressources naturelles, notamment en Afrique subsaharienne, continuent d’afficher une croissance robuste.

Nous avons reconnu que les perspectives à moyen terme restaient assombries. La conjoncture extérieure s’est quelque peu améliorée mais il subsiste de considérables risques baissiers et de grandes incertitudes quant à l’action des pouvoirs publics. Une éventuelle normalisation plus rapide que prévu de la politique monétaire aux États-Unis pourrait impliquer une forte appréciation du dollar, un durcissement plus marqué des conditions de financement extérieur et un alourdissement de l’endettement extérieur. La famine en Somalie, au Soudan du Sud et peut-être dans le Nord-Est du Nigéria, la sécheresse en Afrique de l’Est et les invasions de ravageurs et de chenilles légionnaires dans certains pays d’Afrique australe pourraient en outre causer une insécurité alimentaire dans près de la moitié des pays de la région.

Dans ce contexte, nous avons convenu qu’il ne fallait pas différer les ajustements nécessaires pour corriger les vastes déséquilibres macroéconomiques qu’accusent certains des pays les plus touchés par le repli des cours des matières premières et pour maîtriser les vulnérabilités qui apparaissent dans d’autres pays. La plupart des pays exportateurs de pétrole, notamment en Afrique subsaharienne, restent aux prises avec la nécessité d’opérer un important ajustement budgétaire pour tenir compte du repli persistant des cours. Ceux qui disposent d’une marge de manœuvre pour assouplir le taux de change devraient être autorisés à utiliser ce levier afin d’atténuer les tensions, tout en éliminant les restrictions de change. Même les pays dont la croissance a continué d’être robuste pourraient avoir besoin d’un ajustement graduel propice à la croissance pour neutraliser les facteurs de vulnérabilité naissants. De manière plus générale, les efforts destinés à accroître la mobilisation des recettes intérieures, à améliorer la gestion des finances publiques et à donner plus de profondeur au secteur financier, tout en corrigeant les faiblesses de longue date du climat des affaires, contribueront tous à promouvoir la reprise d’une croissance plus forte et plus inclusive. Enfin, nous avons convenu qu’il était nécessaire d’élaborer un dispositif de protection sociale plus intégré et mieux ciblé ».

M. Matambo a noté que « pour corriger les vulnérabilités grandissantes auxquelles se heurtent les pays africains, il faudra insuffler une nouvelle vigueur aux mesures destinées à gérer les déséquilibres macroéconomiques, reconstituer les marges de manœuvre budgétaire et extérieure et poursuivre les réformes structurelles destinées à lever les obstacles à une croissance généralisée et à renforcer la résilience économique. Les efforts consentis par nos pays pour faire appel aux concours non concessionnels afin d’élargir leur marge de financement des dépenses de développement iront de pair avec des réformes destinées à accroître l’efficience des dépenses publiques et à renforcer les capacités de gestion de la dette de manière à préserver la viabilité de cette dernière. Le FMI, grâce au renforcement de ses conseils de politique générale et de son assistance technique, mais aussi au moyen de concours financiers suffisants lorsque les besoins se font sentir, a un rôle vital à jouer dans l’accompagnement des efforts que déploient les pays africains pour relever les défis macroéconomiques et structurels qui leur sont posés. »

Mme Lagarde a déclaré que « le FMI continuera de travailler en étroite collaboration avec ses pays membres africains. Il continuera d’accompagner les efforts réalisés par les autorités pour relever les défis économiques actuels mais aussi pour faire en sorte qu’elles en sortent renforcées et qu’elles s’engagent sur la voie d’une croissance durable et inclusive. L’appui du FMI en la matière peut prendre plusieurs formes en fonction des besoins de chaque pays : conseils de politique générale, assistance technique et formation et, lorsque cela est nécessaire et indiqué, concours financiers. S’agissant des pays membres aux prises avec des situations d’insécurité alimentaire ou de famine, nous restons prêts à réagir rapidement, conformément à notre mission, y compris en apportant, s’il y a lieu, un concours financier complémentaire. Le FMI continuera de renforcer les fondements analytiques de ses conseils et veillera à s’adapter à l’évolution des besoins des pays membres ».



[1] Le Groupe consultatif africain rassemble les Gouverneurs du FMI pour 12 pays africains représentés au sein du Groupe des gouverneurs africains (ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales d’Afrique) et la Direction du FMI. Il a été créé en 2007 pour renforcer le dialogue entre le FMI et le Groupe des gouverneurs africains. Le Groupe consultatif africain se réunit lors des Réunions de printemps, tandis que la Direction du FMI rencontre tous les membres du Groupe des gouverneurs africains lors des Assemblées annuelles.

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