Le Conseil d’administration du FMI approuve en faveur du Bénin un accord de 151,03 millions de dollars au titre de la FEC

le 7 avril 2017

  • Le nouveau programme cherche principalement à relever le niveau de vie et à préserver la stabilité macroéconomique
  • L’agriculture et une hausse sensible de l’investissement public devraient accélérer la croissance en 2017
  • Une amélioration de la qualité, de la couverture et du délai de production des statistiques économiques permettra de mieux élaborer la politique économique

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd’hui en faveur du Bénin un accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) [1] pour un montant équivalant à 111,42 millions de DTS (environ 151,03 millions de dollars, ou 90 % de la quote-part du Bénin) à l’appui du programme de réformes économiques et financières du pays.

Ce nouveau programme a pour objectif de s’attaquer aux besoins prolongés de financement de la balance des paiements du Bénin, ainsi que de réduire les obstacles à une croissance inclusive et à la réduction de la pauvreté en créant un espace budgétaire pour l’investissement dans les infrastructures et les dépenses sociales prioritaires. Il vise aussi à catalyser des financements officiels et privés, et à accroître la résilience face à d’éventuels chocs économiques. La décision du Conseil d’administration permettra de décaisser immédiatement 15 917 millions de DTS (environ 21,58 millions de dollars). Les montants restants seront échelonnés sur la durée du programme, sous réserve de revues semestrielles.

A l’issue de la réunion du Conseil d’administration, M. Tao Zhang, Directeur général adjoint et Président par intérim, a prononcé la déclaration ci-après :

« En dépit de répercussions négatives des pays voisins, l’économie béninoise a rebondi en 2016 et ses perspectives sont favorables. L’inflation est restée modérée et le déficit budgétaire s’est réduit, grâce aux efforts déployés par les autorités pour limiter les dépenses face à des recettes qui restent faibles. Néanmoins, la réduction de la pauvreté et du déficit des infrastructures prendra du temps. Dans ce contexte, le nouveau programme économique des autorités appuyé par la facilité élargie de crédit cherche principalement à accroître le niveau de vie grâce à une transformation structurelle de l’économie, tout en préservant la stabilité macroéconomique. Le programme devrait catalyser des financements officiels et privés, et est compatible avec la réalisation des critères de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine d’ici 2019.

« L’objectif des autorités est d’accroître les recettes intérieures et d’améliorer la qualité des dépenses pour créer un espace budgétaire pour les dépenses d’infrastructures et les dépenses sociales prioritaires, tout en préservant la viabilité de la dette. A cette fin, il sera essentiel de mettre en œuvre les réformes de modernisation des administrations de l’impôt et des douanes, notamment en accroissant leur efficience et en renforçant leur coordination afin de garantir une amélioration durable du recouvrement des recettes.

« Les mesures prises par les autorités pour améliorer l’intermédiation financière, notamment la mise en service de la centrale de risques, et les efforts qu’elles déploient pour promouvoir l’inclusion financière contribueront à maintenir la solide expansion du crédit et à favoriser une croissance économique tirée par le secteur privé. Il sera essentiel de mettre en œuvre le nouveau dispositif de résolution régional harmonisé et de renforcer l’organe de contrôle des établissements de microfinance afin de renforcer la supervision du secteur financier.

« Il est essentiel de continuer d’améliorer le climat des affaires, notamment en éliminant les obstacles au développement du secteur privé et en égalisant les chances pour tous les investisseurs. La poursuite des efforts déployés par les autorités pour combattre la corruption, améliorer la responsabilisation de l’administration publique et intensifier la concurrence dans les marchés publics favorisera l’investissement privé. En outre, l’amélioration de la qualité, de la couverture et du délai de production des statistiques économiques permettra d’améliorer l’élaboration de la politique économique. »

Annexe

Évolution économique récente

En dépit d’un environnement intérieur et extérieur difficile, la croissance a atteint 4 % en 2016 selon les estimations, grâce à la vigueur de la production agricole, contre une croissance de 2,1 % en 2015. L’inflation est restée modérée, à moins de 1 % en 2015, et est devenue négative en 2016. Le déficit budgétaire (dons compris) s’est réduit à 6,2 % du PIB en 2016, contre 8 % du PIB un an plus tôt, grâce aux efforts déployés par les autorités pour limiter les dépenses face à des recettes qui restent faibles.

Pour 2017 et à moyen terme, la croissance devrait rebondir, principalement grâce à l’agriculture et à une augmentation notable de l’investissement public. L’inflation resterait inférieure au seuil de 3 % de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et le déficit budgétaire s’établirait en deçà du critère de 3 % du PIB de l’UEMOA d’ici 2019, après avoir culminé à 7,9 % en 2017. Le déficit des transactions extérieures courantes demeurerait élevé, en raison des importations liées aux investissements, mais la position globale de la balance des paiements générerait des excédents légers sur la position du compte financier.

Résumé du programme

Le nouveau programme a pour objectif de créer un espace budgétaire en accroissant les recettes intérieures et en renforçant l’efficience des dépenses publiques, en augmentant progressivement les capacités d’absorption pour accroître l’investissement, en renforçant la gestion de la dette publique et en encourageant l’investissement du secteur privé en renforçant les institutions et en améliorant le climat des affaires, tout en préservant la viabilité de la dette.

Le programme veillera surtout à ce que l’augmentation de l’investissement public soit compatible avec la viabilité de la dette. C’est particulièrement important pour le Bénin, où des emprunts récents ont réduit sensiblement l’espace budgétaire disponible et où des risques se sont matérialisés du fait d’une croissance inférieure aux prévisions, de dérapages de la politique budgétaire et de passifs conditionnels liés aux entreprises publiques. L’objectif primordial de la politique macroéconomique est de limiter la valeur actuelle de la dette du secteur public non financier à 50 % du PIB. A cette fin, les projections indicatives actuelles pour les lois de finances de 2018 et de 2019 seront réévaluées lors des revues futures du programme par rapport à l’évolution de la dette telle qu’elle est évaluée dans l’analyse de viabilité.

Contexte

Le Bénin, qui est devenu membre du FMI le 10 juin 1963, dispose d’une quote-part de 123,80 millions de DTS au FMI.

Pour des informations supplémentaires sur le FMI et le Bénin, voir www.imf.org/benin.

Bénin : principaux indicateurs économiques et financiers, 2012–22

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2021

2022

Est.

Programme

Projections

(Variation annuelle en pourcentage)

Revenu national

PIB à prix courants

12,9

8,7

6,1

2,2

3,7

7,6

8,2

8,4

8,8

9,2

8,3

PIB à prix constants prices

4,8

7,2

6,4

2,1

4,0

5,4

6,0

6,3

6,7

7,1

6,2

Déflateur du PIB

7,7

1,4

-0,2

0,1

-0,3

2,1

2,0

2,0

2,0

2,0

2,0

Indice des prix à la consommation (moyenne )

6,7

1,0

-1,1

0,3

-0,8

2,0

2,1

2,0

2,0

2,0

2,0

Indice des prix à la consommation (fin de période)

6,8

-1,8

-0,8

2,3

-2,7

2,2

2,0

2,0

2,0

2,0

2,0

Finances de l’administration centrale

Total des recettes

19,3

10,1

-1,9

5,0

-9,0

13,2

12,4

13,4

12,6

12,3

10,7

Dépenses et prêts nets

8,1

16,7

-3,7

35,5

-12,6

24,4

-4,0

1,0

5,2

5,7

5,9

Secteur extérieur

Exportations de biens et services

-6,3

27,4

8,3

2,4

7,0

19,7

16,1

13,8

6,6

16,7

11,8

Importations de biens et services

9,0

22,0

16,4

-5,3

1,6

22,3

7,8

10,9

4,8

11,1

8,1

Termes de l’échange (- = détérioration)

-1,0

1,1

1,0

2,9

3,3

1,0

0,2

0,3

2,9

1,3

0,6

Taux de change effectif nominal (- = détérioration)

-5,0

3,6

2,6

-8,9

Taux de changes effectifs réels (- = détérioration)

-1,8

1,4

-1,1

-10,8

(Variation en pourcentage de la monnaie au sens large en début de période)

Monnaie et crédit

Avoirs intérieurs nets

4,7

10,6

8,4

3,8

7,3

9,6

Crédit intérieur

4,4

16,5

0,4

2,3

7,3

9,6

Créances nettes sur l’administration centrale

-0,9

0,9

1,7

5,2

4,2

3,1

Crédit au secteur non public

5,3

15,6

-1,2

-2,9

3,1

6,5

Monnaie au sens large (M2)

9,0

17,3

16,7

7,9

5,9

11,5

(En pourcentage du PIB, sauf indication contraire)

Comptes nationaux

Investissement brut

22,6

27,8

28,6

26,0

24,6

29,3

27,4

26,3

26,9

27,6

24,2

Investissement public

5,2

6,4

5,2

7,7

5,9

10,1

7,6

6,2

5,9

5,5

5,3

Investissement non public 1

17,3

21,4

23,4

18,3

18,7

19,3

19,8

20,1

21,1

22,1

18,9

Épargne intérieure brute

10,6

15,1

13,4

13,1

12,8

15,5

15,0

14,2

15,6

17,0

14,5

Épargne publique

3,1

3,6

2,0

-0,5

-0,7

0,8

1,7

2,6

3,5

4,2

4,9

Épargne non publique

7,5

11,5

11,4

13,6

13,5

14,7

13,3

11,6

12.1

12.8

9.6

Épargne nationale brute

15,1

20,4

20,0

17,6

17,4

20,2

20,0

19,1

20.7

21.8

19.2

Consommation

89,4

84,9

86,6

86,9

87,2

84,5

85,0

85,8

84.4

83.0

85.5

Consommation publique

12,3

12,2

12,5

15,0

12,6

11,3

11,0

10,7

10.6

10.6

10.6

Consommation non publique

77,0

72,8

74,2

71,9

74,6

73,3

74,0

75,1

73.8

72.3

74.9

Finances de l’administration centrale

Total des recettes

17,4

17,6

16,3

16,7

14,7

15,4

16,0

16,8

17.4

17.9

18.3

Dépenses et prêts nets

19,6

21,0

19,1

25,3

21,4

24,7

21,9

20,4

19.7

19.1

18.7

Solde primaire 2

-1,7

-3,0

-2,4

-7,9

-5,5

-7,5

-4,1

-1,7

-0.6

0.3

1.0

Solde primaire de base 3

0,6

1,1

0,0

-4,2

-3,0

-3,1

-0,7

1,7

2.5

3.0

3.8

Déficit budgétaire global (base engagements, hors dons)

-2,2

-3,5

-2,8

-8,6

-6,7

-9,3

-5,9

-3,6

-2.4

-1.2

-0.4

Déficit budgétaire global (base engagements, dons compris)

-0,4

-2,6

-1,9

-8,0

-6,2

-7,9

-4,0

-1,9

-0.8

-0.2

0.6

Service de la dette (en pourcentage des recettes)

6,7

6,1

6,0

8,2

12,5

15,4

14,8

14,8

13.1

11.5

10.2

Total de la dette publique debt

26,7

25,3

30,5

42,4

49,5

54,3

54,4

52,3

49.1

45.3

41.7

Secteur extérieur

Balance des biens et services

-12,0

-12,8

-15,2

-12,9

-11,8

-13,8

-12,4

-12,1

-11.4

-10.5

-9.8

Solde courant (dons compris)

-7,4

-7,4

-8,6

-8,4

-7,2

-9,1

-7,4

-7,2

-6.2

-5.7

-5.0

Solde courant (hors dons)

-8,2

-7,7

-8,8

-8,4

-7,2

-9,4

-8,1

-7,9

-6.8

-6.3

-5.5

Balance globale des paiements

-2,6

-0,7

1,0

0,9

-1,6

-1,4

-0,8

-0,8

0.2

0.5

1.1

Ratio service de la dette/exportations

6,5

5,4

5,1

6,0

5,0

5,3

5,3

5,1

5.2

4.7

4.4

PIB nominal (milliards de francs CFA)

4,162

4,524

4,800

4,904

5,084

5,472

5,919

6,415

6,977

7,617

8,246

PIB nominal (millions de dollars)

8,157,3

9,159,8

9,722,9

8,295,3

8,577,4

8,791,9

9,485,2

10,289,1

11,189.5

12,215.7

13,225.1

Francs CFA pour 1 dollar (moyenne de la période)

510,2

493,9

493,6

591,2

592,7

Total de la dette non financière du secteur (en pourcentage du PIB) 4

50,3

55,1

55,2

53,1

49,8

46,1

41,7

Garanties publiques (en pourcentage du PIB)

0,8

0,8

0,8

0,8

0,8

0,8

0,0

Préfinancements suspendus (en pourcentage du PIB) 5

20,6

Population (millions)

10,0

10,3

10,6

10,9

11,1

11,4

11,7

11,9

12.2

12.4

12.7

PIB nominal par habitant (en dollars)

812

888

918

764

771

772

813

863

919

982

1042

Sources : autorités béninoises ; estimations et projections des services du FMI.

1 Ycompris investissement hors budget mis en œuvre par des entreprises publiques non financières.

2 Total des recettes moins dépenses primaires courantes, dépenses d’équipement et prêts nets.

3 Total des recettes moins dépenses primaires courantes et dépenses d’équipement financées sur ressources intérieures.

4 Les données incluent la dette prévue de l’administration centrale et les nouveaux emprunts du secteur public non financier pour des infrastructures à compter de 2016, ainsi que le montant nominal des garanties publiques.




[1] La FEC est un mécanisme de prêt qui apporte un accompagnement soutenu à moyen ou à long terme sous la forme d’un programme dans les cas de problèmes persistants de balance des paiements.

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