République Islamique de Mauritanie : Les services du Fonds Monétaire International (FMI) ont conclu les entretiens au titre de l’article IV et ont entamé des discussions sur un programme économique appuyé par le FMI
le 14 mars 2017
- La mission et les autorités mauritaniennes ont eu des discussions constructives sur un programme économique et financier mauritanien couvrant la période 2017-20 susceptible d’être appuyé par un accord au titre de la Facilité Élargie de Crédit du FMI.
- Les autorités mauritaniennes ont adapté résolument leurs politiques économiques aux circonstances difficiles qui perdurent depuis deux ans suite à la baisse des cours des métaux
Une mission du FMI, conduite par M. Eric Mottu, a séjourné à Nouakchott du 28 février au 13 mars 2017 pour des entretiens avec les autorités mauritaniennes dans le cadre de la consultation annuelle au titre de l'article IV et pour discuter d’un programme économique susceptible d’être appuyé par un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). A l'issue de la mission, M. Mottu a fait la déclaration suivante :
« La mission et les autorités mauritaniennes ont eu des discussions constructives sur un programme économique et financier mauritanien couvrant la période 2017-20 susceptible d’être appuyé par un accord au titre de la FEC du FMI. Ces discussions se poursuivront au cours des prochaines semaines, et les parties se sont accordées sur l’importance d’avancer rapidement.
« Les autorités mauritaniennes ont adapté résolument leurs politiques économiques aux circonstances difficiles qui perdurent depuis deux ans suite à la baisse des cours des métaux. Elles ont réagi en réduisant fortement le déficit budgétaire de plus de 3% du PIB en 2016, en mobilisant des prêts et dons extérieurs, et en utilisant le taux de change pour regagner en compétitivité. Elles ont aussi engagé une série de réformes économiques importantes et ont poursuivi les investissements publics, notamment dans l’infrastructure. Ces actions ont contribué à réduire les déséquilibres macroéconomiques : l’inflation est restée basse à 1,5% en moyenne, le déficit du compte courant de la balance des paiements a baissé à 16% du PIB (12% en excluant les importations du secteur extractif financées par des investissements étrangers) et les réserves de change se sont maintenues à 5 mois et demi d’importations des secteurs non-extractifs. Toutefois, à l’instar des pays exportateurs de matières premières, la croissance est restée faible à un taux provisoirement estimé entre 1,5 et 2,1% et la dette externe a augmenté, quoiqu’à un rythme moins important, à 72% du PIB (excluant la dette passive due au Koweït).
« Les perspectives de reprise à court terme sont bonnes, soutenues par la remontée des cours des métaux, bien que ce rebond puisse ne s’avérer que temporaire, et par la vigueur de l’investissement public. Le développement du secteur gazier dans les prochaines années pourrait lui aussi soutenir la croissance à l’avenir.
« Les défis sont nombreux, notamment pour soutenir la croissance économique inclusive et la diversification, créer des emplois, réduire la pauvreté qui demeure un défi majeur malgré les progrès réalisés, et consolider les grands équilibres macroéconomiques tout en s’assurant que la dette externe reste soutenable à moyen terme.
« Les autorités préparent un programme économique et financier allant dans ce sens. Celui-ci devra s’appuyer sur plusieurs piliers :
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Consolider l’acquis des efforts budgétaires en modernisant les politiques fiscales et en renforçant l’efficacité de l’administration fiscale et des douanes ; en priorisant les dépenses et les investissements publics ; et en maîtrisant l’endettement public.
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Augmenter les dépenses sociales, notamment d’éducation et de santé, et renforcer la lutte contre la pauvreté.
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Adopter une politique monétaire et de gestion de la liquidité plus active, et améliorer le fonctionnement du marché des changes pour introduire davantage de flexibilité.
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Poursuivre le renforcement de la supervision bancaire et l’adaptation du cadre réglementaire pour assurer la stabilité du système financier et augmenter le crédit au secteur privé.
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Continuer les réformes structurelles pour améliorer l’environnement des affaires et la gouvernance économique, afin d’améliorer la compétitivité et favoriser la diversification.
« Dans la mise en œuvre de ce programme économique, il sera important de minimiser les nouveaux emprunts non-concessionnels, afin d’éviter un surendettement qui mettrait en péril la viabilité de la dette extérieure et des finances publiques ; et rechercher le soutien des partenaires au développement sous forme de dons et de prêts concessionnels qui permettront de financer les investissements nécessaires et la croissance inclusive tout en assurant la viabilité de la dette.
« La mission a eu des entretiens avec le Premier ministre, M. Yahya Ould Hademine; le Gouverneur de la Banque Centrale, M. Abdel Aziz Ould Dahi; le Ministre de l’Economie et des Finances, M. El Moctar Ould Djay; le Ministre du Pétrole, de l’Energie et des Mines, M. Mohamed Abdel Vettah; le Ministre des Pêches et de l’Economie Maritime, M. Nanni Ould Chrougha; le Ministre délégué chargé du Budget M. Mohamed Ould Kembou, et d’autres hauts responsables. Elle a également eu des entretiens avec des représentants de la société civile, du secteur privé et des partenaires au développement. La mission remercie les autorités pour leur chaleureuse hospitalité et l’excellente collaboration. »
Département de la communication du FMI
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