Le FMI prône l’adoption rapide de mesures pour permettre un rebond de la croissance économique en Afrique subsaharienne

le 25 octobre 2016

Le taux de croissance économique de l’Afrique subsaharienne devrait descendre en 2016 à son plus bas niveau depuis plus de vingt ans, a indiqué aujourd’hui le Fonds monétaire international (FMI). Selon l’édition d’octobre 2016 du rapport sur les Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne, intitulé «Une croissance à plusieurs vitesses» [link], le taux de croissance économique de la région ne devrait atteindre que 1,4 % cette année — rythme qui est bien inférieur à celui de la croissance démographique et marque une nette rupture par rapport aux taux de croissance élevés de ces dernières années.

«Ce ralentissement tient à deux facteurs principaux, a déclaré Abebe Aemro Selassie, Directeur du Département Afrique. D’une part, l’environnement extérieur s’est détérioré pour beaucoup de pays de la région, notamment parce que les cours des produits de base sont à leur plus bas niveau depuis plusieurs années et les conditions financières se sont sensiblement durcies. D’autre part, dans un grand nombre des pays les plus touchés par ces chocs, les autorités ont réagi avec beaucoup de retard et de façon inadéquate, ce qui a pour effet d’accroître l’incertitude, de décourager l’investissement privé et d’empêcher de nouvelles sources de croissance de se développer.»

M. Selassie a toutefois précisé que l’optimisme solide de ces dernières ne saurait laisser la place à un pessimisme excessif aujourd’hui : «En fait, nous avons affaire à une croissance à plusieurs vitesses : le chiffre global de la croissance masque une diversité considérable au sein de la région. En effet, la plupart des pays peu tributaires des exportations de produits de base — qui représentent près de la moitié des pays de la région — continuent d’enregistrer de bons résultats. D’après les prévisions, des pays tels que la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Sénégal et la Tanzanie continueront d’enregistrer des taux de croissance supérieurs à 6 %. En revanche, la plupart des pays exportateurs de produits de base subissent de graves tensions économiques. En particulier, les perspectives à court terme des pays exportateurs de pétrole se sont considérablement détériorées ces derniers mois, car les effets délétères de la chute des cours du pétrole se propagent maintenant à l’ensemble de l’économie et le ralentissement de l’activité risque de se pérenniser. Beaucoup des pays exportateurs de produits de base autres que le pétrole continuent aussi de connaître des conditions difficiles; c’est le cas notamment de l’Afrique du Sud, où l’expansion de la production devrait marquer le pas cette année.»

Une modeste embellie est probable pendant la période à venir, a ajouté M. Selassie, à condition que des mesures décisives soient prises : «Sous réserve que des réformes soient lancées rapidement pendant les prochains mois, la croissance pourrait remonter à près de 3 % en 2017. Mais pour cela, les pays les plus touchés, en particulier les pays exportateurs de pétrole, doivent agir sans tarder. Compte tenu de l’ampleur et de la persistance du choc, et comme les amortisseurs sont épuisés, un effort d’ajustement global s’impose d’urgence dans trois domaines : un ajustement budgétaire vigoureux, un renforcement des mesures de protection sociale et des réformes structurelles pour améliorer la compétitivité et la diversification de l’économie. Tout nouveau report des mesures nécessaires pour remédier aux déséquilibres macroéconomiques aura inéluctablement pour résultat de compromettre davantage encore les perspectives de croissance et de retarder l’évolution vers une reprise robuste et créatrice d’emplois.»

M. Selassie a souligné que l’Afrique subsaharienne restait une région dont le potentiel économique était immense, mais qu’un ensemble complet de politiques publiques formant un tout cohérent sur le plan interne était nécessaire pour rétablir la stabilité macroéconomique dans les pays les plus touchés.

Département de la communication du FMI
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