Le Soudan du Sud a adopté sa propre monnaie après avoir fait sécession du Soudan en 2011. La valeur de la livre du Soudan du Sud a diminué sensiblement depuis décembre 2015 (photo: Reuters/Benedicte Desrus).
Produits de base, chutes de pluie et instabilité comme principaux enjeux — Ministres africains
le 9 octobre 2016
- Accélération de l’inflation, dépréciations des monnaies en raison de l’instabilité politique
- Le bas niveau des cours des produits de base accentue la pression sur les budgets
- L’aide de la communauté internationale est « primordiale »
Le bas niveau des cours des produits de base, le changement climatique et l’insécurité forcent beaucoup de pays à opérer des ajustements budgétaires considérables, ont noté les ministres des finances africains lors de l’Assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale à Washington.
À consulter aussi
Les ministres de quatre des pays les plus touchés ont déclaré aux journalistes que la baisse des recettes tirées des exportations conduit à des déficits budgétaires élevés et à une dégradation des perspectives de croissance.
Le Ministre des finances du Soudan du Sud, Stephen Dhieu Dau, a déclaré qu’en raison de la forte baisse des prix internationaux du pétrole, conjuguée à l’instabilité politique récente, le pays africain né le plus récemment a subi un choc extrême sur ses revenus. « Notre monnaie a perdu 80 % de sa valeur depuis l’an dernier et l’inflation a atteint 730 % en août. »
M. Dhieu Dau a noté que le Soudan du Sud essaie de mettre en œuvre des réformes, ainsi qu’un accord de pays qui permettrait de mettre fin à la guerre civile qui a commencé en 2013, mais le pays a besoin d’aide. « Il est primordial que la communauté internationale aide notre gouvernement et facilite l’exécution de notre programme de réformes », a-t-il déclaré.
Les effets de la faible demande mondiale ne sont pas limités aux gros exportateurs de produits de base. Le Ministre des finances du Bénin, Romuald Wadagni, a déclaré que tout ce qui se passe au Nigéria voisin se ressent au Bénin. « La moitié de nos recettes provient de notre commerce avec le Nigéria. »
Le Bénin cherche à développer le tourisme et l’agriculture pour diversifier ses sources de recettes, mais il est confronté à une dette élevée. M. Wadagni a noté que les autorités béninoises ont entamé récemment des entretiens avec le FMI à propos d’un éventuel programme. .
Madame Malado Kaba, première femme à être Ministre des finances de la Guinée, a déclaré que son pays est sur le point de mener à bon terme son programme macroéconomique appuyé par le FMI, qui a permis au pays de se redresser après l’épidémie Ébola. « Aujourd’hui, notre estimation de croissance est de 5,2 %, nous avons sensiblement réduit l’inflation, à environ 8,4 % et nous avons reconstitué nos réserves de change, à 3 mois d’importations. »
Le Ministre du commerce de la Zambie, Felix Mutati, a noté que le secteur minier a été durement touché par la baisse de plus de 40 % des cours du cuivre et par les pénuries d’électricité causées par le changement climatique. « À cause de l’insuffisance des chutes de pluie, notre production d’électricité a baissé de 50 %. »
Quant aux perspectives de l’Afrique, M. Mutati a déclaré que les problèmes de la région peuvent être résolus grâce à la poursuite de l’intégration et au développement du commerce. « Peu importe comment vous tombez, ce qui compte, c’est comment vous vous relevez. »