Le Conseil d’administration du FMI approuve un accord triennal au titre de la FEC d’un montant de 115,8 millions de dollars en faveur de la République centrafricaine

le 22 juillet 2016

Le 20 juillet, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un accord triennal de 83,55 millions de DTS (soit environ 115,8 millions de dollars, 75 % de la quote-part) au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur de la République centrafricaine. Cette approbation ouvre la voie au décaissement immédiat de 12,525 millions de DTS (soit environ 17,4 millions de dollars); le montant résiduel sera échelonné sur la durée de l’accord, sous réserve des revues du programme.

Le programme des autorités qui reçoit l’appui de la FEC vise à pérenniser la stabilité macroéconomique et à créer les conditions d’une croissance durable et inclusive à la faveur de réformes structurelles.

À l’issue des délibérations du Conseil d’administration sur la République centrafricaine, M. Mitsuhiro Furusawa, Directeur général adjoint et Président par intérim, a fait la déclaration suivante :

«Le retour des institutions démocratiques depuis avril 2016 offre à la République centrafricaine une occasion exceptionnelle de consolider la paix, de promouvoir une croissance économique inclusive et de reconstruire la cohésion nationale pour s’affranchir de l’état actuel de fragilité. Dans le prolongement des progrès réalisés durant la transition, les réformes économiques et la consolidation de la paix devraient assurer une amélioration durable de la situation sécuritaire et du développement du pays.

«Le nouveau programme triennal appuyé par la facilité élargie de crédit vise à rétablir la stabilité macroéconomique en réduisant le déficit primaire intérieur de manière à rétablir la viabilité de la dette, tout en augmentant les dépenses de lutte contre la pauvreté et les investissements d’importance cruciale. L’appui des bailleurs de fonds assure le financement intégral de la première année du programme et les perspectives de financement pour les années suivantes sont bonnes.

« Les réformes structurelles du programme se centrent sur la mobilisation des recettes intérieures afin de ramener leur niveau à celui qui prévalait avant la crise, grâce à une revue de la politique fiscale, au renforcement de l’administration de l’impôt et à la rationalisation des exonérations. Accroître la mobilisation des recettes intérieures pour atteindre le potentiel national à moyen terme sera essentiel pour permettre au gouvernement d’augmenter les dépenses d’investissement et de lutte contre la pauvreté. Les réformes structurelles visent aussi à renforcer la gestion des finances publiques, à accroître l’efficience de la dépense et à rétablir le contrôle et la transparence de l’exécution budgétaire. Une meilleure maîtrise de la masse salariale permettra d’embaucher du nouveau personnel dans les secteurs prioritaires de la santé et de l’éducation. En outre, le programme de réformes structurelles des autorités prévoit des mesures pour développer l’intermédiation bancaire, améliorer le climat des affaires et renforcer les capacités institutionnelles. L’assistance technique nécessaire au renforcement et au développement des capacités est une composante cruciale du programme et les autorités ont convenu de participer à l’initiative pilote du FMI relative au cadre de renforcement des capacités».

Annexe

Évolution récente de la situation économique

La crise de 2013 et la longue transition politique de 2014-15 constituent le cadre de l’évolution récente de l’économie. Selon les estimations, l’activité s’est contractée de 36,7 % en 2013 et la croissance économique est restée poussive durant les années suivantes, en raison des rigidités structurelles, de la médiocrité des infrastructures et de l’offre limitée en produits énergétiques. L’inflation a atteint 11,6 % en 2014 puis est redescendue à 4,5 % en 2015 grâce à l’amélioration des conditions de l’offre et à la chute des prix des importations de base. Durant cette période, le déficit budgétaire s’est creusé en raison de la diminution des recettes intérieures, lesquelles ont chuté en dessous de 5 % du PIB en 2014. Les mesures correctives mises en œuvre en 2015 ont permis aux recettes de remonter à 7,1 %. Cependant, les recettes intérieures demeurent insuffisantes pour couvrir les salaires et les dépenses essentielles. Le déficit courant a doublé pour se situer à 9 % du PIB, principalement en raison de la chute des exportations de diamants et de produits forestiers.

Synthèse du programme

Le programme des autorités appuyé par la FEC vise à rétablir la stabilité macroéconomique, la croissance, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté. Il se centre sur une meilleure mobilisation des recettes et une plus grande efficience de la dépense afin de réduire le déficit budgétaire primaire et d’accroître les dépenses sociales et infrastructurelles. Les mesures destinées à améliorer le climat des affaires et l’accès au crédit devraient appuyer l’activité du secteur privé. L’assistance technique et la formation seront déterminantes pour accompagner la mise en œuvre des grandes réformes qui seront à la base de la reprise économique.

Autres informations générales

La République centrafricaine, qui a adhéré au FMI le 10 juillet 1963, détient une quote-part de 111,4 millions de DTS. Pour plus informations générales sur le FMI et la République centrafricaine, voir : http://www.imf.org/external/country/CAF/index.htm.

République centrafricaine : principaux indicateurs économiques et financiers, 2012–21

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2021

Est.

Prél.

Proj.

(Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

Revenu national et prix

PIB à prix constants

4,1

-36,7

1,0

4,8

5,2

5,5

5,8

5,8

5,8

5,8

PIB a prix courants

6,9

-32,3

12,2

11,3

11,3

11,1

10,9

10,9

10,8

9,3

Déflateur du PIB

2,7

7,0

11,1

6,2

5,8

5,3

4,8

4,7

4,7

3,3

IPC (moyenne annuelle)

5,9

6,6

11,6

4,5

4,0

3,5

3,0

3,0

3,0

3,0

IPC (fin de période)

5,9

5,9

9,7

4,8

4,0

3,5

3,0

3,0

3,0

3,0

Monnaie et crédit

Monnaie au sens large

1,6

5,6

14,6

5,3

11,8

12,8

10,9

10,9

10,8

9,3

Crédit à l’économie

30,2

-16,3

4,0

-3,0

10,3

10,8

10,7

10,6

10,6

9,2

Secteur extérieur

Exportation biens en volume

11,3

-50,8

-28,1

4,9

32,4

21,6

7,3

21,9

8,9

21,6

Importations biens en volume

22,1

-29,6

77,5

18,8

12,6

2,4

5,8

12,7

1,2

7,1

Termes de l’échange

2,8

19,4

8,2

26,6

5,8

-7,9

0,6

-2,7

0,7

0,0

(Pourcentage du PIB, sauf indication contraire)

Épargne nationale brute

10,4

5,7

4,6

4,9

6,7

7,3

8,6

9,8

12,2

14,3

Dont : transferts officiels courants

1,0

1,3

8,7

3,3

0,5

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

Épargne intérieure brute

3,6

-1,9

-14,3

-8,0

-2,5

-1,0

0,7

2,2

5,0

7,4

État

1,4

-7,3

-5,3

-2,8

-2,4

-0,9

-0,3

0,6

1,4

2,4

Secteur privé

2,2

5,4

-9,0

-5,2

-0,1

-0,1

1,0

1,6

3,6

5,1

Consommation

96,4

101,9

114,3

108,0

102,5

101,0

99,3

97,8

95,0

92,6

État

7,4

10,2

8,2

7,7

7,5

7,1

7,1

6,9

7,4

7,4

Secteur privé

89,0

91,6

106,1

100,4

95,0

94,0

92,2

90,9

87,6

85,1

Investissement brut

15,0

8,7

10,2

13,9

16,9

17,2

17,9

19,0

19,9

21,0

État

6,2

1,7

2,1

4,7

6,2

6,0

6,2

6,7

7,0

7,4

Secteur privé

8,8

7,0

8,1

9,3

10,6

11,2

11,7

12,3

12,9

13,6

Solde transactions courantes

-4,6

-3,0

-5,6

-9,0

-10,1

-9,9

-9,3

-9,2

-7,7

-6,7

Balance des paiements globale

3,0

2,8

-2,6

-2,2

-4,4

-2,2

-2,0

-2,1

-1,0

-0,6

Finances de l’État

Recettes totales (dons compris)

16,4

8,4

15,7

14,3

13,0

13,2

13,7

14,3

15,5

16,5

Dont : recettes intérieures

11,5

5,6

4,9

7,1

8,1

8,9

9,5

10,1

11,6

12,6

Total dépenses 2

16,4

14,9

12,7

14,9

17,1

16,0

16,0

16,4

17,5

17,7

Dont : dépenses capital

6,2

1,7

2,1

4,7

6,2

6,0

6,2

6,7

7,0

7,4

Solde global 1

Hors dons

-4,9

-9,3

-7,8

-7,8

-9,0

-7,2

-6,6

-6,3

-5,8

-5,1

Dons compris

0,0

-6,5

3,0

-0,6

-4,1

-2,8

-2,3

-2,1

-1,9

-1,2

Solde primaire intérieur 2

0,5

-7,0

-5,1

-3,0

-3,3

-1,8

-1,4

-0,9

-0,5

0,0

Dette du secteur public

23,5

38,5

51,1

48,5

47,2

41,2

35,8

31,2

27,7

24,7

Dont : dette intérieure 3

13,8

24,0

36,3

34,0

30,3

26,2

22,5

18,9

16,0

13,4

Réserves officielles brutes

(millions $, fin de période)

175,6

205,8

258,7

199,4

207,6

248,5

288,8

319,2

364,1

406,3

(mois d’importations, f.à.b.)

5,6

3,7

5,1

4,2

4,0

4,5

4,7

5,0

5,2

5,5

PIB nominal (milliards FCFA)

1108

750

842

937

1042

1158

1285

1424

1578

1726

Sources : autorités centrafricaines; estimations et projections des services du FMI.

1 Les dépenses sont en base caisse en 2014 et 2015 dans le cadre de la facilité de crédit rapide.

2 À l’exclusion des dons, charges d’intérêt et dépenses en capital financées sur ressources extérieures.

3 Comprend la dette de l’État envers la BEAC et les banques commerciales et les arriérés de l’État.

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