Le défi pour l’économie mondiale : trouver un nouvel élan pour dépasser la nouvelle médiocrité

le 2 octobre 2014

Christine Lagarde
Directrice générale, Fonds monétaire international
Université Georgetown, School of Foreign Service, 2 octobre 2014

Texte préparé pour l’intervention

Monsieur le Président DeGioa, je vous remercie de vos aimables paroles de présentation.

Je tiens également à remercier le Doyen Reardon-Anderson ainsi que les étudiants et les enseignants qui sont venus m’accueillir aujourd’hui.

C’est pour moi un honneur d’être reçue dans l’une des facultés de relations internationales les plus prestigieuses au monde, et dont la mission est de «contribuer à la paix, à la prospérité et au bien-être humain dans le monde en formant les générations futures de dirigeants mondiaux».

En 1789, les fondateurs de votre faculté étaient animés par une vision ambitieuse et durable. Mais ils ne pouvaient pas savoir, qu’il y a 70 ans, le FMI allait être créé avec les mêmes objectifs; certes avec des moyens différents. À l’évidence ce cadre est on ne peut plus opportun pour les propos que je souhaiterais partager avec vous.

Les couleurs de Georgetown, le gris et le bleu, qui ornent ce campus magnifique me font penser aux thèmes que j’évoquerai avec vous aujourd’hui : aux nuages «gris» qui couvrent l’économie mondiale, et au ciel «bleu» de la croissance et de la prospérité auxquelles nous aspirons tous.

Tel sera d’ailleurs le thème à l’ordre du jour lorsque les ministres des finances et les gouverneurs de banque centrale des 188 pays membres du FMI se retrouveront à Washington la semaine prochaine pour l’Assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale. Ils traiteront aussi, naturellement, du rôle du FMI.

Tout d’abord, quelques mots sur le FMI et sa mission

Fondé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le FMI a aidé le monde à combattre un grand nombre de crises économiques — de l’Europe à l’Asie et à l’Amérique latine en passant par l’ex-Union soviétique, pour revenir à l’Europe. Au cours de cette période, il a aidé les pays émergents et les nations les plus pauvres à s’intégrer à l’économie mondiale. Dans la quasi-totalité des pays membres, le FMI a contribué à développer les capacités économiques et financières.

Ces dernières années, nous avons apporté notre concours pendant la crise financière mondiale, la pire que le monde ait connue depuis la Grande dépression. Ces derniers mois, nous avons fourni un soutien à l’Ukraine, aux nations du Moyen-Orient et aux pays d’Afrique de l’Ouest frappés par le virus de l’Ébola.

Aujourd’hui, notre principale tâche consiste à aider l’économie mondiale à monter en régime pour dépasser ce qui est jusqu’à présent une reprise décevante : fragile, inégale et menacée de toutes parts.

Ce sujet sera au cœur des préoccupations des dirigeants qui se réuniront la semaine prochaine. En effet, à bien des égards, l’économie mondiale a atteint un point d’inflexion.

Certes, la reprise est bien là, mais, comme nous le savons — et nous le sentons tous —, le niveau de croissance et d’emploi est tout simplement insuffisant. Il faut que le monde vise plus haut et fasse plus, agisse de manière concertée et soit à l’écoute des pays.

Qu’est-ce que cela signifie? Cela signifie qu’il faut mener des actions plus ambitieuses pour susciter un «nouvel élan» afin de dépasser cette «nouvelle médiocrité» qui assombrit l’avenir. C’est ce dont je voudrais vous parler aujourd’hui.

Comme l’a dit un jour l’une des enseignantes les plus illustres de cette faculté, l’ancienne Secrétaire d’État Madeleine Albright : «Le meilleur discours est celui qui répond à toutes les attentes, qui nous fait rire, réfléchir, pleurer et applaudir — de préférence dans cet ordre!» En ce qui me concerne aujourd’hui, je voudrais surtout vous faire réfléchir — et, je l’espère, ne pas vous faire trop pleurer!

Je me centrerai sur deux sujets :

(i) Premièrement, l’état de l’économie mondiale — et le risque que le monde reste bloqué pendant un certain temps à un niveau «médiocre» de croissance; et

(ii) Deuxièmement, comment faire en sorte que tous les dirigeants «mobilisent l’élan» nécessaire pour doper l’activité mondiale et éviter la nouvelle médiocrité.

Je conclurai en décrivant ce qui constitue, à mes yeux, les deux axes prioritaires d’un nouveau «multilatéralisme» — comment galvaniser la coopération mondiale et le rôle du FMI.

En résumé, donc, trois M : croissance médiocre, mobilisation et multilatéralisme pour passer à l’action.

1. L’état de l’économie mondiale — une nouvelle médiocrité?

Procédons tout d’abord à un rapide bilan de santé de l’économie mondiale. Le FMI publiera la semaine prochaine la mise à jour de ses prévisions; je me contenterai donc aujourd’hui de dessiner les grandes tendances.

Globalement, l’économie mondiale est plus faible que nous ne l’avions prévu il y a six mois. On n’entrevoit qu’une modeste accélération pour 2015, car les perspectives pour la croissance potentielle ont été revues à la baisse. Les perspectives varient naturellement d’un pays et d’une région à l’autre. C’est d’ailleurs l’une des caractéristiques les plus frappantes de la conjoncture économique actuelle : chaque pays a ses particularités.

Parmi les pays avancés, le rebond devrait être le plus marqué aux États-Unis et au Royaume-Uni, modeste au Japon et le plus faible dans la zone euro, où, là aussi, il y a des disparités.

Ce sont les pays émergents et les pays en développement qui ont fait le plus gros du travail pendant la crise — ils sont à l’origine de plus de 80 % de la croissance économique mondiale depuis 2008. Emmenés par l’Asie, et la Chine en particulier, ils devraient rester des moteurs importants de l’activité mondiale. Pour eux aussi, toutefois, la croissance risque d’être moins rapide que par le passé.

Pour les pays en développement à faible revenu, dont ceux d’Afrique subsaharienne, les perspectives économiques s’améliorent. Dans l’ensemble, ils devraient connaître des taux de croissance supérieurs aux 6 % enregistrés l’année dernière. Cependant, étant donné que la dette s’accumule dans certains pays, il faut aussi qu’ils restent vigilants.

Enfin, au Moyen-Orient, les perspectives sont assombries par des transitions économiques difficiles et des conflits sociaux et politiques intenses.

Quelle conclusion en tirer? Six ans après le début de la crise financière, force est de constater que l’économie mondiale reste affaiblie. Les pays sont encore aux prises avec les séquelles de la crise, notamment un fort surendettement et un chômage élevé. Qui plus est, il y a encore des nuages menaçants à l’horizon.

Par exemple, la persistance d’une croissance faible. Pourquoi est-ce préoccupant? Parce que si l’on anticipe une baisse de la croissance potentielle demain, ce sont l’investissement et la consommation qui vont diminuer dès aujourd’hui. Une telle logique pourrait sérieusement freiner la reprise, en particulier dans les pays avancés, qui font également face à des taux de chômage élevés et une faible inflation. C’est le cas de la zone euro.

Autre ombre au tableau, la normalisation asynchrone des politiques monétaires dans les pays avancés pourrait avoir des conséquences dans d’autres pays du monde — et à l’inverse, par le truchement, à la fois, de l’impact sur les taux d’intérêt et les variations de taux de change.

En plus des nuages «économiques», des nuages financiers pèsent sur l’horizon. On craint que les excès du secteur financier ne s’accumulent, notamment dans les pays avancés. Les niveaux de valorisation des actifs atteignent des sommets sans précédents, tandis qu’on observe le phénomène inverse pour les écarts de taux et la volatilité.

Il faut aussi s’inquiéter de la migration des nouveaux risques de marché et de liquidité vers la finance «parallèle», ce segment moins réglementé et non bancaire qui se développe rapidement dans certains pays. Aux États-Unis, par exemple, l’activité bancaire parallèle pèse aujourd’hui bien plus lourd que le système bancaire traditionnel; en Europe, elle en représente à peu près la moitié et en Chine, elle correspond à 25-35 %; c’est le cinquième secteur bancaire parallèle du monde par son étendue.

Naturellement, les activités non bancaires peuvent compléter le secteur bancaire pour financer l’économie de manière importante. Néanmoins, leur opacité justifie non seulement d’exercer une vigilance accrue, mais aussi de redoubler d’efforts pour mener à terme la réforme du secteur financier, y compris en réglant le problème des institutions trop importantes pour faire faillite, en définissant un périmètre de surveillance approprié pour la banque parallèle et en veillant à ce que les marchés de dérivés soient plus sûrs et plus transparents.

Ces «nuages» économiques et financiers se doublent de risques géopolitiques, parmi lesquels :

  • la poursuite éventuelle de l’escalade à laquelle on assiste en Ukraine, qui pourrait perturber les cours des produits de base, les marchés financiers et les échanges commerciaux;
  • les évolutions politiques au Moyen-Orient et dans certaines régions d’Asie;
  • une propagation de la flambée d’Ébola en Afrique, qui pourrait constituer un risque majeur à l’échelle régionale et même mondiale si des mesures appropriées ne sont pas prises de toute urgence.

Tous ces risques portent en germe d’immenses tragédies humaines; il faut bien sûr espérer qu’ils ne s’aggraveront pas, mais nous ferions preuve de négligence en nous contentant de les négliger.

2. Nouvel élan pour l’action

L’économie mondiale est arrivée à un point d’inflexion : elle peut avancer avec une croissance poussive, ce que j’appellerai la «nouvelle médiocrité»» ou elle peut corriger sa trajectoire et recourir à des politiques audacieuses pour accélérer la croissance, stimuler l’emploi et mobiliser ainsi un nouvel élan.

Le deuxième M. Comment mobiliser cet élan?

Pour commencer, nous devons mieux équilibrer notre panoplie d’actions, en faisant appel à la fois aux ressorts de l’offre et de la demande. Comme l’ont bien compris les célèbres joueurs de basket des Hoyas de Georgetown, on ne peut gagner qu’avec l’équipe au complet. Le travail d’équipe est indispensable et cela vaut aussi pour l’économie mondiale. Chaque instrument doit jouer son rôle pour parvenir à l’équilibre recherché.

La politique monétaire a largement soutenu la demande pendant la crise. Aux États-Unis, par exemple, l’assouplissement quantitatif décidé par la Réserve fédérale a contribué de manière très appréciable à la reprise. Mais agir dans le domaine monétaire ne suffit pas. En outre, plus les politiques monétaires accommodantes se prolongeront, plus le risque de favoriser les excès du secteur financier sera important. C’est un problème qu’il convient de surveiller et de gérer.

Comme je l’ai mentionné tantôt, il est tout aussi important de surveiller et de gérer les conséquences d’un abandon anticipé des politiques d’assouplissement — aux États-Unis par exemple — sur les autres régions du monde. Une approche graduelle assortie d’une communication claire de la part de la Fed est essentielle.

Il est aussi indispensable que les pays susceptibles d’être les plus touchés par la normalisation monétaire, en particulier les pays émergents, adoptent des politiques macroprudentielles appropriées. Le terme «macroprudentiel» désigne les mesures qui peuvent contribuer à prévenir les excès financiers et préserver la stabilité du système financier, comme les ratios minimaux de liquidité.

Revenons à l’image des Hoyas : la politique monétaire joue son rôle. Elle a toutefois besoin d’un appui plus soutenu de la part du reste de l’équipe — les autres politiques. Il y a trois éléments importants et interdépendants qui peuvent tous promouvoir plus de croissance et plus d’emplois : la politique budgétaire, les réformes structurelles sur les marchés du travail et des produits, et l’investissement public dans l’infrastructure.

Je les examinerai un à un :

(i) D’abord, une politique budgétaire propice à la croissance et à l’emploi.

Durant ces dernières années beaucoup de pays ont considérablement avancé pour réduire des déficits excessifs et maîtriser leur dette, autant d’acquis qu’il faut absolument préserver. Il y a cependant d’autres leviers que la politique budgétaire peut enclencher pour doper la croissance et l’emploi :

  • Le rythme du rééquilibrage et la composition des mesures budgétaires doivent accompagner l’activité économique dans toute la mesure du possible. Certes, les échéances et le degré de souplesse à appliquer doivent dépendre des particularités de chaque pays, et le FMI a accordé la priorité à cette question dans les programmes qu’il appuie de par le monde, de l’Afrique à la zone euro. Un rythme judicieux.
  • Des initiatives budgétaires bien ciblées peuvent également jouer. Je pense par exemple aux réformes propres à combattre la fraude fiscale, à rendre les dépenses plus efficientes ou à réduire la charge fiscale du travail. Une combinaison judicieuse.
  • La réforme des subventions énergétiques peut aussi dégager des recettes, que nous estimons à 2.000 milliards de dollars. Du reste, ces subventions profitent surtout, non pas au pauvres, mais aux populations plus aisées. Qui plus est, elles portent atteinte à l’environnement.

Autrement dit, une politique budgétaire propice à la croissance, propice à l’emploi et respectueuse de l’environnement peut aider. Elle ne peut cependant pas se substituer aux politiques destinées à éliminer les profondes distorsions qui existent sur les marchés du travail et des produits.

(ii) Ceci m’amène aux réformes structurelles qui sont déterminantes pour relever la productivité et la compétitivité et créer davantage d’emplois.

Que doit-on faire? En premier lieu, il ne faut pas sous-estimer l’ampleur de la tâche. Aujourd’hui, plus de 200 millions de personne dans le monde n’ont toujours pas d’emploi, et 75 millions d’entre elles sont des jeunes. En outre, les revenus ont, pour l’essentiel stagné, voire reculé, durant ces dernières années, hormis pour les 1 % les plus riches.

Pour impulser la consommation et l’investissement il faut une croissance robuste de l’emploi et des salaires. Nous devons notamment renforcer les marchés du travail. Comment?

  • Au moyen de politiques actives du marché de l’emploi et de programmes de formation bien conçus, propres à accroître la demande de main-d’œuvre, notamment chez les jeunes. Des pays comme l’Allemagne, l’Australie et la Norvège offrent quelques exemples utiles; et
  • Au moyen de politiques destinées à accroître la participation au marché du travail, notamment en faveur des femmes. Au Japon, par exemple, un vaste effort a été engagé pour accroître l’offre de crèches afin d’encourager les femmes à travailler, et comme moyen d’atténuer les tensions du vieillissement démographique. Des politiques semblables sont à l’étude en Corée.

L’ouverture des marchés des produits et des services peut aussi renforcer les avancées résultant de la réforme des marchés du travail — un exemple étant les nombreuses professions réglementées — notaires ou chauffeurs de taxi — qui sont fermées à la concurrence dans beaucoup de pays.

Cela dit, ces mesures n’auront que des effets limités si nous n’améliorons pas le flux du crédit à l’économie. Il est indispensable d’instituer des régimes des faillites capables d’aider les banques et le secteur privé à gérer leur endettement — de manière à débloquer leurs bilans, afin que les flux de crédit reprennent et huilent les rouages de l’économie.

Là encore, pas de solution unique. Chaque pays doit élaborer les politiques correspondant à sa situation. Mais, quelles que soient les mesures spécifiques, toutes les nations se doivent de privilégier les réformes structurelles et l’investissement.

(iii) Les investissements publics dans les infrastructures revêtent une importance particulière. Pourquoi?

La crise a lourdement grevé la croissance et l’investissement, qui restent très en deçà de leurs tendances à long terme. D’après nos estimations, le PIB des pays du G-20 s’est situé l’an dernier 8 % au-dessous du niveau qu’il aurait atteindre. Le déficit d’investissement est encore plus flagrant — près de 20 % en dessous de son niveau tendanciel.

Dans les pays avancés, le stock de capital — aéroports, réseaux électriques ou informatiques — s’est restreint, car les investissements publics ont été systématiquement réduits d’un quart — tombant de 4 % du PIB dans les années 1980 à 3 % aujourd’hui. Faut-il s’étonner que le vieillissement des infrastructures cause tant d’inquiétude? Ici même à Washington, l’Association américaine des ingénieurs civils estime que 99 % des routes sont en mauvais état. Pour l’ensemble du monde, les dépenses d’infrastructures nécessaires sont estimées par certains spécialistes à 6.000 milliards de dollars pour les 15 années à venir. C’est un impératif évident pour beaucoup de pays, où les goulets d’étranglement et les obstacles aux transports et à l’approvisionnement en énergie sont généralisés et nuisent au développement.

Certes, l’ampleur des besoins d’investissement diffère d’un pays à l’autre — en fonction des déficits d’infrastructures et de la marge de manœuvre budgétaire. Et dans tous les pays, il est crucial de veiller à l’efficacité des dépenses infrastructurelles. Il est indéniable que cela peut doper puissamment la croissance et l’emploi.

Dernier point : d’après des estimations récentes — de la Commission mondiale sur l’économie et le climat — l’intégration de normes d’émissions plus faibles dans les investissements infrastructurels représenterait un surcoût minime (environ 4,5 %) du total des dépenses prévues. Des investissements efficaces — surtout à l’heure où les taux d’intérêt sont à un plus bas historique — peuvent donc être bons à la fois pour la croissance, pour l’emploi et pour l’environnement.

Conclusions à propos du nouveau multilatéralisme et du rôle du FMI

Nous avons donc évoqué la «médiocrité» de la croissance et la «mobilisation» nécessaire pour y remédier. J’aimerais en conclusion aborder le troisième «m», celui du multilatéralisme.

Nous avons eu au cours de cette crise plusieurs exemples concrets de ce que la coopération économique mondiale peut accomplir.

Le plus frappant a sans doute été l’action concertée des nations du G-20 — y compris pour étoffer les ressources du FMI — afin de conforter la confiance et de préserver le système financier mondial. Il y a quelques semaines, le G-20 a annoncé de nouvelles avancées dans l’élaboration de stratégies visant à doper au total la croissance à moyen terme collectivement de 2 % d’ici à 2018 — ouvrant des perspectives de plus de croissance et de plus d’emplois.

Le FMI a, bien sûr, été un foyer de coopération pendant les 70 ans de son histoire. Cela a continué au cours de cette crise.

Nous avons remanié notre panoplie d’instruments de prêt, notamment de manière à pouvoir fournir plus souplement des liquidités à titre préventif et ouvrir plus facilement une ligne de crédit en cas d’urgence. Nous avons créé des prêts sans intérêt pour les pays à faible revenu. Nous avons aussi considérablement accru notre assistance financière de par le monde — avec des engagements totalisant près de 700 milliards de dollars sur les 6 dernières années.

Nous avons engagé de nouvelles analyses et réflexions sur tout un ensemble de sujets fondamentaux : la gestion des flux de capitaux et le contrôle du compte de capital ou encore l’interconnexion croissante de l’économie mondiale et les retombées des politiques d’un pays sur les autres. Nous avons élargi le champ des études relatives aux effets négatifs des inégalités excessives sur la croissance, sur les répercussions budgétaires du changement climatique et — sujet qui me tient à cœur — sur le rôle des femmes dans la population active et l’énorme potentiel qu’elles représentent pour doper la croissance et les revenus.

Vous serez peut-être surpris d’apprendre que le service que le FMI fournit le plus à l’heure actuelle est le renforcement des capacités et l’assistance technique. Près de 90 % de nos 188 pays membres en ont bénéficié, de Maurice au Myanmar en passant par le Mexique. Nous avons aussi créé un cours de formation en ligne ouvert à tous (ce qu’il est convenu d’appeler un «MOOC»), avec l’an dernier près de 2.000 diplômés dans le monde entier.

Pour être efficace au XXIe siècle, il faut, bien entendu, que nous ayons suffisamment de ressources et que nous soyons représentatifs de la nature dynamique de l’ensemble de nos pays membres. À cet effet, l’immense majorité de ces pays membres a approuvé une réforme de la gouvernance du FMI : la réforme des quotes-parts de 2010. Nous attendons désormais l’assentiment de notre plus gros actionnaire — les États-Unis — pour bientôt, nous l’espérons.

Le FMI a 70 ans, et continue à s’adapter pour remplir la mission qui est sa raison d’être : préserver la stabilité en aidant les pays traversant des difficultés économiques et forger des solutions coopératives aux problèmes mondiaux. Pour vous et pour les générations à venir.

Comme j’aime à le rappeler parfois : «Ce n’est pas le FMI de vos parents ont connu» En fait, c’est le vôtre! Ensemble, alors que nous regardons vers l’avenir, nous pouvons peut-être nous laisser guider par les merveilleuses couleurs du pavois de l’Université de Georgetown : il y a bien quelques nuages «gris», mais — en visant plus haut, en travaillant plus dur et en agissant ensemble  — nous pouvons aujourd’hui prendre un nouvel essor pour atteindre le ciel «bleu».

Je vous remercie de votre attention.

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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