Cérémonie d’inauguration de l’Institut de formation pour l’Afrique

le 26 juin 2014


Intervention de M. Min Zhu, Directeur général adjoint

Ebène, Maurice, le 26 juin 2014

Texte préparé pour l’intervention

Votre Excellence Mr. Rajkeswur Purryag, Président de la République de Maurice,
Chers Invités, [Excellences], Mesdames et Messieurs:

Il y a près de trois ans, en octobre 2011, j’ai eu l’honneur de participer à la cérémonie d’inauguration du centre régional d'assistance technique pour l’Afrique australe, généralement connu sous le nom d’«AFRITAC Sud», qui occupe aujourd’hui une place de premier plan dans la coordination et la prestation de l’assistance technique dans la région.

Quiconque a eu la chance de savourer une première fois la beauté de Maurice et son hospitalité ne souhaite qu’une chose : pouvoir y revenir.

Si je me réjouis aujourd’hui de l’occasion qui m’est offerte de goûter une fois encore la beauté et l’hospitalité de ce pays, j’ai aussi l’honneur et le plaisir de participer à un événement qui donne une toute autre dimension au renforcement des capacités en Afrique : l’ouverture officielle de l’Institut de formation pour l’Afrique (IFA). Je suis certain que toutes les personnes présentes ici partagent ce sentiment de satisfaction et de fierté.

L’ouverture de l’IFA n’aurait pas été possible sans la participation et l’engagement du gouvernement mauricien.

  • Permettez-moi de saisir cette occasion de remercier personnellement le gouvernement et le Premier ministre, M. Ramgoolam, pour avoir fait de ce projet une réalité.
  • Je me souviens que lors de l’inauguration de l’AFRITAC Sud, en 2011, le gouvernement a officiellement appelé le FMI à créer également un centre de formation régional en Afrique. Il était notamment dit dans l’allocation d’ouverture : «le renforcement des capacités passe par l’assistance technique et la formation, et il est curieux que l’Afrique, le continent qui a le plus besoin de formation, soit la seule région ne disposant pas d’un centre de formation du FMI».

Le gouvernement mauricien a traduit ses paroles en actes.

  • En 2012, Maurice a répondu à l’invitation adressée par le FMI aux pays d’Afrique subsaharienne pour accueillir un centre de formation régional.
  • Par cette décision, et par l’apport de financements substantiels à la création de l’institut, le gouvernement de Maurice —pays à revenu intermédiaire —a fait preuve de sa clairvoyance et de son attachement à la création d’une plaque tournante du savoir pour la région.

Nous sommes également reconnaissants aux autorités australiennes et chinoises d’avoir soutenu la création du centre. Grâce aux efforts conjugués des bailleurs, l’Institut de formation pour l’Afrique occupe désormais une place bien méritée aux côtés des autres centres de formation régionaux, en Autriche, au Koweït, et à Singapour.

J’ai évoqué les autres centres de formation, mais l’IFA est une nouvelle sorte d’institution.

  • Son implantation à Maurice, à proximité de l’AFRITAC Sud, offre à l’IFA une occasion exceptionnelle de développer les synergies entre formation et assistance technique.
  • Il est donc la manifestation concrète de la nouvelle approche intégrée et globale du FMI au renforcement des capacités, dont l’Institut pour le développement des capacités (IDC) est le fer de lance. Dans cette nouvelle démarche, le FMI cherche à valoriser à la fois les compétences des institutions et celles des individus en associant plus étroitement formation et assistance technique.
  • Comme vous l’avez constaté, les premières mesures en ce sens ont consisté à installer l’IFA dans le même bâtiment que l’AFRITAC Sud et à confier au Coordonateur de ce dernier la fonction de Directeur de l’Institut.
  • Les avantages vont toutefois bien au-delà de ces atouts logistiques. L’Afrique bénéficie désormais d’un réseau complet de centres régionaux d’assistance technique — il en existe également deux en Afrique de l’Ouest, un en Afrique de l’Est, et un autre en Afrique centrale. L’IFA sera intégré à ce réseau, ce qui va donner un coup de fouet au développement des capacités en Afrique.

L'ouverture de l’IFA permettra de rééquilibrer le développement des capacités en Afrique en offrant plus de formation, tout en gardant la prestation de l'Assistance Technique (AT) au niveau élevé actuel.

  • Au cours des 5 dernières années, le volume des prestations de l’AT dans les pays d'Afrique subsaharienne a augmenté de près de 70 pour cent. Au cours de l’exercice 2014, l'Afrique subsaharienne représentait près de 40 pour cent des dépenses totales de l’assistance technique du FMI dans le monde.
  • En même temps, l'absence d'un centre régional de formation ne permettait pas d’offrir des formations en Afrique pour atteindre la même intensité. Au cours de l’exercice 2014, l'Afrique subsaharienne représentait moins de 20 pour cent de la formation totale du FMI (en termes de nombre total de participants).

L’ouverture de l’IFA intervient à un moment où les pays d’Afrique subsaharienne se heurtent à d’importantes difficultés économiques et sociales; il est bien placé pour aider les autorités africaines à y faire face.

  • Même si la croissance régionale se redresse, des risques baissiers pèsent sur les perspectives à court et long termes. Certains de ces risques tiennent à des facteurs exogènes (la croissance dans le reste du monde pourrait se révéler moins dynamique que prévu, et la situation financière mondiale pourrait à nouveau se tendre), mais d’autres dérivent des politiques nationales (aggravation des déséquilibres budgétaires dans certains pays, déficits courants élevés). Des efforts soutenus s’imposent pour préserver la stabilité macroéconomique qui sous-tend la croissance.
  • Comme la plupart des pays en développement, les pays africains doivent relever le défi d’une croissance plus solidaire, qui profite à tous les Africains et conforte ainsi la stabilité sociale.
  • Pour envisager l'avenir, comme les économies africaines se développent et atteignent des niveaux de revenus plus élevés, elles vont faire face à de nouveaux problèmes, peut-être tout aussi difficiles, que ceux auxquels sont confrontés de nombreux pays à revenu intermédiaire à travers le monde. Elles devront faire face à des entrées de capitaux, à un approfondissement du système financier, et à une complexité croissante des marchés financiers. Cela exigera des institutions plus fortes et un niveau de compétence plus élevé du gouvernement, pour être en mesure de gérer des risques nouveaux et plus complexes du secteur financier.
  • En coordination avec les parties prenantes et d’autres prestataires de formation en Afrique, le FMI veillera à ce que le programme de formation de l’IFA soit adapté aux défis que la région connaîtra dans les prochaines années, en dispensant des formations pratiques à l’appui de saines politiques macroéconomiques.
  • Les principaux modules du programme de formation s’inscrivent déjà dans cette optique puisqu’ils prévoient des cours dans les domaines revêtant une importance particulière pour de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, comme les politiques en faveur d’une croissance inclusive, la gestion macroéconomique et la gestion des ressources naturelles, la règlementation du secteur financier, et l’intégration économique et monétaire.

Permettez-moi pour conclure de souligner que si l’IFA a été créé par le FMI et le gouvernement mauricien, avec l’appui d’autres bailleurs de fonds, il est ouvert à tous.

  • Notre ambition pour l’IFA est d’en faire un véritable partenariat avec les gouvernements africains et les partenaires régionaux et mondiaux au développement. Ses équipements de pointe et sa capacité à dispenser des formations en anglais et en français font de lui un établissement unique en son genre, capable de rassembler tous les pays du continent.
  • Nous invitons d’autres organisations et bailleurs de fonds à participer à ses activités, en lui apportant un appui financier, mais aussi en organisant d’autres cours et en participant aux manifestations communes.
  • L’AFI vient tout juste de démarrer ses activités. Nous espérons qu’il connaîtra un développement substantiel et atteindra à terme son plein potentiel. Je suis certains qu’en unissant nos efforts, nous satisferont à la demande croissante de formation en Afrique, et qu’ensemble, nous réussirons à faire de l’Institut de formation pour l’Afrique un véritable centre d’excellence pour le développement des capacités.

Je vous remercie de votre attention et de votre soutien sans faille.

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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