Bulletin du FMI : Financement du développement : rôle du FMI dans le programme d’action post-2015
le 8 juillet 2015
- Le FMI va accroître de 50 % l’accès à tous ses mécanismes concessionnels
- Des concours à taux d’intérêt nul pour les pays à faible revenu victimes de catastrophes naturelles ou de conflits
- Un appui plus vaste pour développer le potentiel de mobilisation de ressources nationales et une attention plus poussée à l’équité et à l’inclusion
Le FMI a approuvé un ensemble de propositions destinées à intensifier ses concours financiers, ses conseils de politique économique, son assistance technique et ses activités de renforcement des capacités dans des domaines stratégiques afin de mieux aider les pays en développement dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) après 2015.
SUSTAINABLE DEVELOPMENT GOALS
Ces mesures ont été énoncées dans un discours prononcé par la Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, à la Brookings Institution, le 8 juillet, et seront examinées de manière plus approfondie la semaine prochaine, à Addis-Abeba, à l’occasion de la Troisième Conférence internationale sur le financement du développement (FdD).
Bon nombre des points à l’ordre du jour de la conférence sont d’ores et déjà au cœur de la mission du FMI. Citons à cet égard les dossiers de politique nationale tels que la mobilisation de recettes intérieures, l’efficience et l’efficacité de la dépense, la promotion et la gestion des flux de capitaux, l’expansion prudente des investissements publics, ainsi que les questions de politique internationale, tels que le maintien de la stabilité financière mondiale et la coopération internationale en matière fiscale.
Le 1er juillet, le Conseil d’administration du FMI a également approuvé les changements suivants pour renforcer davantage l’action du FMI auprès des pays à faible revenu :
• Expansion de 50 % de l’accès à tous ses instruments concessionnels, ce qui signifie une multiplication des ressources destinées aux pays à faible revenu admissibles;
• Mettre ce financement concessionnel davantage à la disposition des pays les plus pauvres et les plus vulnérables; et
• Fixer à zéro le taux d’intérêt de tous les prêts accordés au titre de la facilité de crédit rapide, laquelle vise les pays frappés par des catastrophes naturelles et les États fragiles ou post-conflit.
«Nous avons devant nous la possibilité de contribuer de manière décisive à l’amélioration des conditions de vie de plusieurs milliards de personnes à travers le monde, et notamment des plus pauvres», a déclaré Min Zhu, Directeur général adjoint du FMI, qui est chargé de superviser le travail du FMI sur le financement du développement. «C’est dans cette perspective que le FMI a entrepris de renforcer son assistance technique, ses activités de surveillance et ses concours financiers».
Le programme d’action mondial post-2015 en faveur du développement
Avec le sommet sur les objectifs de développement durable, qui aura lieu à New York en septembre, et la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique, organisée à Paris en décembre, la Conférence sur le financement du développement est l’une des grandes manifestations internationales qui feront de 2015 un véritable tournant pour le développement mondial.
La Conférence sur le FdD ambitionne de parvenir à une vision commune sur les moyens de mobiliser le financement nécessaire pour atteindre les ODD. Ces derniers, qui devraient être officiellement adoptés au sommet de septembre, prennent le relais des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui arrivent à expiration cette année. Les ODD comprennent désormais 17 objectifs distincts visant à mettre fin à la pauvreté, à transformer la vie des populations et à protéger la planète à l’horizon 2030.
La première Conférence des Nations Unies sur le financement du développement a eu lieu en 2002 à Monterrey, Mexique. À l’issue de cette conférence fut publié le Consensus de Monterrey. Comme en 2002, le FMI est appelé à contribuer de manière essentielle à la conférence de cette année.
«Fort de sa représentation planétaire et de sa mission de promotion de la croissance économique et de la stabilité, le FMI est bien placé pour contribuer au programme d’action post-2015 en faveur du développement», a déclaré Sean Nolan, Directeur adjoint du Département de la stratégie, des politiques et de l’évaluation au FMI et principal animateur de ce travail. «Nous avons passé en revue nos instruments de prêt et nos services de conseil et de renforcement des capacités dans la perspective du programme de développement post-2015 et avons relevé un certain nombre de domaines où nous estimons pouvoir renforcer notre contribution. Notre Conseil d’administration a approuvé les initiatives que nous avons proposées, y compris celles visant à accorder aux pays à faible revenu un accès plus élevé aux ressources du FMI».
Aider les pays à faible revenu à consolider leur résilience économique
Par delà le relèvement de l’accès aux ressources et l’élargissement des modalités concessionnelles en faveur des pays à faible revenu, l’une des principales contributions du FMI consistera à intensifier les conseils de politique économique, l’assistance technique et le renforcement des capacités pour aider les pays à consolider leur résilience économique et à assumer leurs propres responsabilités au regard du financement de leur développement et de la réalisation des ODD.
Le renforcement du travail de conseil et d’analyse portera notamment sur des questions liées à la pauvreté, à l’équité et à l’inclusion, lorsqu’elles présentent une pertinence macroéconomique, l’objectif étant d’intégrer ce travail aux activités opérationnelles de l’institution, de collaborer avec l’ensemble des pays membres et de faire appel à l’expertise et à l’expérience d’autres institutions internationales pertinentes.
Le FMI poursuivra en outre ses travaux sur les dossiers liés à la tarification de l’énergie et aux taxes environnementales et s’efforcera d’apporter une assistance technique aux pays en développement pour les aider à élaborer des dispositifs de tarification du carbone faciles à administrer.
Dans le cadre de ses initiatives liées au financement du développement, le FMI élargira son appui aux pays en développement dans le renforcement des capacités nationales en politique et administration fiscales, tout en redoublant d’efforts sur les questions de fiscalité internationale présentant un intérêt pour les pays en développement.
Le FMI, consacre d’ores et déjà un cinquième de son travail de renforcement des capacités à l’assistance en matière de politique et d’administration fiscales, et il entend allouer davantage de ressources dans le cadre des nouvelles mesures.
Le FMI se propose également d’aider les pays à corriger les gros déficits d’infrastructure de manière plus efficiente et durable au moyen de conseils et d’assistance technique dans les domaines essentiels de la gestion des investissements publics nécessaires à une dépenses performante en infrastructure. Le FMI approfondira son analyse du lien entre l’investissement public, la croissance et la viabilité de la dette pour contribuer à définir le rythme approprié de l’augmentation des dépenses en infrastructure.
États fragiles et touchés par un conflit
Le FMI intensifiera son action auprès des États fragiles ou touchés par un conflit, tant sur le plan du travail opérationnel que sur celui du renforcement des capacités à moyen terme. Ces dernières activités devront s’inscrire dans une stratégie étroitement coordonnée avec les partenaires au développement chefs de file et être alignées sur les propres priorités nationales. Le financement concessionnel du FMI visera en outre les pays les plus pauvres et le FMI maintiendra des taux d’intérêt nuls pour les concours accordés dans le cadre de la facilité de crédit rapide.