Typical street scene in Santa Ana, El Salvador. (Photo: iStock)

(photo : Sultan Mahmud Mukut/SOPA Image/Newscom)

Bulletin du FMI : Les dirigeants financiers du monde préconisent des mesures pour stimuler la croissance et l’emploi

le 11 octobre 2014

  • La reprise mondiale se poursuit, mais elle est fragile et inégale
  • Les dirigeants financiers du monde apportent leur soutien aux pays touchés par l’épidémie d’Ébola
  • Appel au maintien des prêts à taux d’intérêt zéro pour les pays à faible revenu

Sur fond de reprise fragile et inégale de l’activité économique mondiale, l’organe directeur du FMI, le Comité monétaire et financier international (CMFI), s’est réuni aujourd’hui pour discuter des moyens de stimuler la croissance et de promouvoir une économie mondiale robuste, équilibrée et fortement créatrice d’emplois.

M. Shanmugaratnam, Président du CMFI, avec Mme Lagarde, Directrice générale du FMI : le CMFI a engagé les pays membres à mener des politiques volontaristes et ambitieuses pour  stimuler la croissance (IMF photo)

M. Shanmugaratnam, Président du CMFI, avec Mme Lagarde, Directrice générale du FMI : le CMFI a engagé les pays membres à mener des politiques volontaristes et ambitieuses pour stimuler la croissance (IMF photo)

ASSEMBLÉE ANNUELLE DU FMI ET DE LA BANQUE MONDIALE

Des actions ambitieuses s’imposent, surtout en matière de réformes structurelles, a déclaré le Ministre des Finances de Singapour et Président du CMFI, Tharman Shanmugaratnam, en parlant des changements qui peuvent être apportés à une économie pour provoquer un redémarrage de la croissance.

«Nous savons tous que les réformes structurelles n’avancent pas assez vite et qu’il faut accélérer le mouvement», a-t-il précisé lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion du CMFI.

«Il faut absolument que nous concentrions nos efforts avant tout sur les réformes de nature à rehausser la croissance potentielle et à édifier un avenir meilleur, a déclaré M. Tharman Shanmugaratnam. Si nous ne le faisons pas de toute urgence, alors ne réussirons même pas à régler les problèmes d’aujourd’hui. Il faut ramener le long terme dans le court terme, et c’est ce principe qui doit guider nos efforts pour mener à bien le processus de reprise».

La Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a insisté sur la nécessité d’agir rapidement en matière de réformes, en ajoutant que les réformes peuvent stimuler la croissance aussi bien à court terme qu’à long terme.

«Les réformes structurelles et l’investissement dans les infrastructures peuvent contribuer à résoudre les problèmes de demande, pour le court terme, et d’offre, pour le long terme», a déclaré Mme Lagarde.

Plus de croissance, plus d’emplois

Mme Lagarde s’est dite encouragée que le CMFI ait approuvé le programme de travail du FMI. Pendant la période à venir, celui-ci concentrera ses efforts sur trois domaines pour aider la communauté mondiale à parvenir à une croissance plus vigoureuse :

• Tout d’abord, la croissance et l’emploi restent la priorité absolue. Une augmentation des investissements d’infrastructure, s’ils sont bien conçus et bien mis en œuvre, peuvent aussi contribuer à renforcer la croissance et l’emploi.

• Ensuite, les retombées et les effets de retour. Les pays membres du FMI ont reconnu que le FMI était le mieux placé pour analyser les risques et les retombées des politiques économiques de façon cohérente au plan multilatéral.

• Enfin, le FMI doit pousser pour que la réforme du secteur financier soit menée à bien. Un très large soutien s’est exprimé en faveur du travail que le FMI effectue avec le Conseil de stabilité financière sur la réforme réglementaire à l’échelle mondiale, notamment en ce qui concerne les risques liés au système bancaire parallèle, et sur les mesures à prendre pour que les banques soient davantage à même de soutenir la reprise.

Dans son communiqué, le CMFI a aussi appuyé le travail du FMI sur les questions liées à la taxation internationale et à la restructuration des dettes souveraines. Mme Lagarde a ajouté que le FMI encouragerait le recours aux clauses d’action collective, qui sont déjà utilisées par certains émetteurs d’obligations souveraines.

L’épidémie d’Ébola

Mme Lagarde a insisté sur la situation d’urgence dans laquelle se trouvent les pays touchés par l’épidémie de fièvre Ébola. Le FMI s’est mobilisé rapidement en apportant au total 130 millions de dollars de financements supplémentaires à la Guinée, au Libéria et à la Sierra Leone pour aider ces pays à faire face aux conséquences économiques immédiates de l’épidémie.

«Il s’agit d’éradiquer le virus Ébola, pas d’isoler les pays eux-mêmes», a tenu à préciser Mme Lagarde, en rappelant que les trois pays appliquaient actuellement des programmes appuyés financièrement par le FMI.

Mme Lagarde a aussi déclaré qu’elle était satisfaite que le CMFI se soit dit favorable au maintien du taux zéro sur les prêts accordés aux pays à faible revenu et qu’elle présenterait très prochainement une proposition dans ce sens au Conseil d’administration du FMI.

Réformes de gouvernance

Mme Lagarde a réaffirmé qu’il était urgent que la réforme des quotes-parts de 2010 soit approuvée et mise en œuvre, et espère que les autorités des États-Unis ratifieront d’ici la fin de l’année les réformes convenues portant sur la gouvernance et le doublement des quotes-parts.