Typical street scene in Santa Ana, El Salvador. (Photo: iStock)

(photo : Sultan Mahmud Mukut/SOPA Image/Newscom)

Bulletin du FMI : Christine Lagarde : des mesures s’imposent pour stimuler une reprise plus rapide et mieux équilibrée

le 10 octobre 2013

  • La reprise se poursuit, mais elle est lente et déséquilibrée
  • Il faut œuvrer tous ensemble pour promouvoir une croissance plus solidaire et durable
  • Nous disposons désormais des ressources nécessaires pour aider durablement les pays les plus pauvres

Les décideurs peuvent doper la reprise économique mondiale qui est trop lente et trop déséquilibrée en prenant des mesures énergiques sur plusieurs fronts, a déclaré à Directrice générale du FMI, Mme Christine Lagarde, à sa conférence de presse lors de l’Assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale.

Christine Lagarde : les lignes sont en train de bouger sur le plan de la croissance économique, ce qui affecte en particulier les pays avancés et les pays émergents, tandis que la physionomie du secteur financier est en train de changer (photo: Stephen Jaffe/IMF)

Christine Lagarde : les lignes sont en train de bouger sur le plan de la croissance économique, ce qui affecte en particulier les pays avancés et les pays émergents, tandis que la physionomie du secteur financier est en train de changer (photo: Stephen Jaffe/IMF)

ASSEMBLÉE ANNUELLE DU FMI ET DE LA BANQUE MONDIALE

Maintenant que le monde se remet de la Grande Récession, nous entrons dans une ère de «Grande transition», a déclaré Mme Lagarde.

Elle a noté que les lignes sont en train de bouger sur le plan de la croissance économique, ce qui affecte en particulier les pays avancés et les pays émergents, tandis que la physionomie du secteur financier est en train de changer. Les politiques monétaires adoptés par de nombreuses banques centrales entrent aussi dans une phase de transition.

Mme Lagarde a expliqué que ces transitions prendront du temps et devront être gérée avec soin et de manière étroitement concertée. Les solutions doivent être «aussi spécifiques aux pays qu’il se peut» , et demandent «la coopération la plus large possible» a-t-elle déclaré à la presse à l’ouverture de l’Assemblée annuelle qui se tient à Washington, où sont réunis les décideurs responsables de la politique économique des 188 pays membres du FMI, ainsi que d’autres représentants des gouvernements, des organisations de la société civile, de la presse, des milieux académiques et du secteur privé.

Mme Lagarde a aussi annoncé qu’au terme de plusieurs années d’efforts, les pays membres ont décidé d’affecter plus de 90 % des bénéfices exceptionnels des ventes d’or du FMI à un fonds crucial spécialement destiné au soutien financier des pays les plus pauvres.

«Nous venons d’atteindre le nombre de voix requis pour l’approbation du transfert des bénéfices des ventes d’or qui vont servir à répondre aux besoins de financement des pays à faible revenu ». Notre capacité de prêts concessionnels est désormais fermement assurée, a-t-elle ajouté.

Travailler la main dans la main

La Directrice générale a appelé les gouvernants à adopter des mesures plus énergiques sur un large front afin de promouvoir une croissance plus solidaire et durable :

Les États-Unis doivent gérer avec soin leur sortie de la politique monétaire actuelle très accommodante. Il leur faut aussi remettre de l’ordre dans leurs finances publiques. «Le non-relèvement du plafond d’endettement aurait des effets dévastateurs pour l’économie américaine, mais aussi, par ricochet, pour le reste du monde», a-t-elle averti.

La zone euro doit pour sa part achever l’assainissement de ses banques, aller de l’avant dans la construction d’une union bancaire et mettre bas les obstacles qui freinent la croissance et la création d’emplois.

La priorité immédiate pour les pays émergents consiste à se frayer une route aussi paisible que possible au travers des turbulences financières à court terme, tout en éliminant les obstacles structurels à la croissance à moyen terme.

Les pays à faible revenu devront continuer à prendre les mesures nécessaires pour se mettre à l’abri des retombées éventuelles de l’instabilité économique mondiale.

Mme Lagarde a ajouté que les pays arabes en transition doivent aussi continuer à orienter leurs politiques économiques sur une croissance plus solidaire et génératrice d’emplois.

Mme Lagarde a abordé au cours de sa conférence de presse des sujets aussi divers que la situation économique mondiale, les réformes de la gouvernance du FMI, les répercussions de la bataille autour du relèvement du plafond de la dette des États-Unis, et a répondu à des questions se rapportant à des pays spécifiques, dont la Chine, la Grèce, le Portugal, le Nigéria, l’Espagne, la Slovénie et l’Égypte.