Bulletin du FMI : Les objectifs principaux sont plus de croissance et plus d’emplois
le 9 octobre 2014
- L’Assemblée annuelle permettra d’examiner comment donner un nouvel élan à la croissance
- Il est « tout à fait opportun » pour les pays touchés d’accroître leur déficit budgétaire pour combattre l’épidémie d’Ébola
- L’investissement dans les infrastructures est un bon moyen de soutenir la croissance à court terme
L’Assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale qui se déroule cette semaine à Washington permettra d’examiner comment mettre fin à cette période prolongée de faible croissance, et créer plus de croissance et plus d’emplois, déclare Christine Lagarde, Directrice générale du FMI.
ASSEMBLÉE ANNUELLE FMI/BANQUE MONDIALE 2014
Le 9 octobre, lors d’une conférence de presse au début de l’Assemblée, Mme Lagarde a noté que, dans son dernier rapport sur les Perspectives de l’économie mondiale, le FMI avait révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale.
«Face à ce que nous avons appelé le risque d’une nouvelle médiocrité, avec une croissance faible et inégale, nous pensons qu’il doit y avoir un nouvel élan et c’est ce dont nous parlerons avec nos pays membres dans les jours à venir.
«Ce nouvel élan — avec, espérons-le, plus de croissance, plus d’emplois, une meilleure croissance, de meilleurs emplois — est certainement ce que nous appellerons nos pays membres à donner», a déclaré Mme Lagarde.
Mme Lagarde a indiqué que le FMI a noté des spécificités nationales croissantes dans son analyse : au sein de chaque groupe de pays, certains progressent et d’autres sont à la traîne. Le FMI recommande d’agir dans trois domaines particuliers, a-t-elle déclaré.
• Politique monétaire : en particulier dans la zone euro et au Japon, il est nécessaire de mener une politique monétaire plus accommodante pour soutenir la croissance. Par ailleurs, la Réserve fédérale américaine va probablement normaliser sa politique monétaire, et le FMI engage les pays émergents, ainsi que les pays à faible revenu et les pays en développement, à se préparer à une hausse de la volatilité.
• Politique budgétaire : des mesures plus propices à la croissance peuvent être mises en place comme indiqué dans la dernière édition du Moniteur des finances publiques du FMI, qui met l’accent sur l’ajustement des politiques budgétaires de manière à soutenir les réformes du marché du travail. En outre, la politique financière doit viser à réduire les excès afin de consolider le système financier et de renforcer sa capacité à soutenir la reprise, comme indiqué dans la dernière édition du Rapport sur la stabilité financière dans le monde du FMI.
• Augmentation de l’investissement dans les infrastructures : cela peut effectivement soutenir la croissance à court terme en créant des emplois grâce à des projets de construction ou d’entretien de grande envergure. L’investissement dans les infrastructures peut aussi soutenir l’offre à moyen terme en facilitant et en accélérant la création de valeur.
Réactions face à l’épidémie d’Ébola
Mme Lagarde a déclaré que le FMI était en mesure de répondre aux problèmes qui se posent à l’échelle mondiale, notant qu’elle avait rencontré les représentants des pays qui coordonnent la réaction à l’épidémie d’Ébola en Afrique de l’Ouest.
« Il est tout à fait opportun pour ces pays d’accroître leur déficit budgétaire », a-t-elle affirmé, en ajoutant que cela montrait comment le FMI mobilise des ressources et revoit les normes traditionnelles. Le mois dernier, le FMI a fourni une aide financière d’urgence de 130 millions de dollars à la Guinée, au Libéria et à la Sierra Leone, les trois pays d’Afrique de l’Ouest les plus touchés par l’épidémie.
Mme Lagarde a noté que de nombreux pays à faible revenu et pays en développement affichent des taux de croissance impressionnants. Cette prospérité rend l’épidémie d’Ébola encore plus menaçante, a-t-elle fait remarquer, car ses effets pourraient mettre en danger la reprise économique et annuler des gains durement acquis.
Plan d’action mondial
Mme Lagarde a mis en exergue le Plan d’action mondial, qui sera examiné (voir encadré) avec l’organe exécutif du FMI, le Comité monétaire et financier international, lors de l’Assemblée annuelle. Ce plan d’action décrit l’orientation stratégique des travaux du FMI pour les 12 mois qui suivent.
Viser plus haut, faire plus
Viser plus haut et faire plus pour accélérer la croissance et renforcer la résilience est l’objectif collectif du Plan d’action mondial qui sera présenté aux dirigeants des pays membres par la Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, lors de l’Assemblée annuelle 2014.
Le Plan d’action mondial, qui sera soumis à l’organe exécutif du FMI, le Comité monétaire et financier international, lors de sa réunion du 11 octobre, énonce les priorités des 188 pays membres du FMI et ce que le FMI peut faire pour les aider. Il fournit aussi un rapport intérimaire sur les objectifs examinés par les pays membres et le FMI lors des réunions de printemps de 2014 qui se sont déroulées à Washington.
Selon le rapport, le tout dernier bilan de l’économie mondiale effectué par le FMI semble tristement habituel : une reprise fragile, inégale, avec une croissance plus lente que prévu et de plus en plus de risques baissiers. Il faut des politiques ambitieuses résolument mises en œuvre pour accélérer la croissance, renforcer la résilience et assurer la cohérence de l’action.
Lire le Plan d’action mondial
En réponse à une question, Mme Lagarde a noté que la Banque centrale européenne a pris des mesures pour faire face aux risques inhérents à la persistance d’une inflation basse, et a ajouté que le FMI espère que des mesures supplémentaires seront prises dans ce domaine. Le FMI a noté aussi le risque de récession dans la zone euro, « mais si les mesures opportunes sont adoptées et si les pays en excédent et ces en déficit font ce qu’il y a à faire, la récession est évitable ».
Soulignant la présence notable du FMI auprès des pays arabes, Mme Lagarde a noté que beaucoup de progrès avaient été accomplis dans des domaines tels que la réduction des subventions et l’accroissement de l’efficience des dépenses publiques dans la santé et l’éducation, ainsi que dans la mise en place de filets de protection pour les populations pauvres. Le FMI restera présent aux côtés de ces pays, mais la région a besoin de l’attention et de l’aide financière de la communauté internationale, a souligné Mme Lagarde.
Mme Lagarde a déclaré que l’approbation des réformes des quotes-parts et de la gouvernance de 2010 « est absolument indispensable. Ces réformes doivent être mises en œuvre, et chacun sait qu’elles sont aujourd’hui bloquées au Congrès américain ». Mme Lagarde a déclaré qu’elle espérait que les autorités américaines comprendraient qu’il importe que le FMI soit représentatif de l’économie mondiale.