Bulletin du FMI : Le FMI prévoit une légère accélération de la croissance en 2013
le 23 janvier 2013
- La croissance mondiale devrait atteindre 3,5 % en 2013, contre 3,2 % en 2012
- Les risques de crise diminuent, mais les risques de dégradation restent considérables
- Les pays émergents, les pays en développement et les États-Unis sont les principales sources de croissance
La croissance mondiale s’accélérera progressivement en 2013, note le FMI dans une mise à jour de son rapport sur les Perspectives de l’économie mondiale (PEM), car les facteurs qui pèsent sur l’activité économique commenceront à perdre de leur intensité cette année. Toutefois, la reprise est lente, et le rapport souligne qu’il faut s’attaquer aux risques de dégradation afin de dynamiser la croissance.
Les mesures prises par les pouvoirs publics ont réduit les risques d’une crise grave dans la zone euro et aux États-Unis, selon le rapport. Au Japon, le plan de relance contribuera à stimuler la croissance à court terme et à sortir le pays d’une récession de courte durée. Des politiques économiques efficaces ont aussi conduit à une légère accélération de la croissance dans certains pays émergents et pays en développement. Aux États-Unis, la reprise reste en bonne voie dans l’ensemble. La croissance mondiale devrait s’accélérer à 3,5 % cette année, contre 3,2 % en 2012, soit une révision à la baisse de 0,1 point de pourcentage seulement par rapport à l’édition d’octobre 2012 des PEM.
Si les risques de crise ne se matérialisent pas et si la situation financière continue de s’améliorer, la croissance mondiale pourrait même être plus vigoureuse que prévu, selon le rapport. Cependant, les risques de dégradation restent considérables, notamment une stagnation prolongée dans la zone euro et un durcissement excessif de la politique budgétaire à court terme aux États-Unis.
Légère amélioration
Selon le rapport, la situation économique s’est améliorée légèrement au troisième trimestre de 2012, grâce aux résultats des pays émergents et des États-Unis. La situation financière s’est améliorée aussi : les coûts de l’emprunt pour les pays de la périphérie de la zone euro ont diminué et beaucoup de marchés boursiers dans le monde entier ont progressé. Toutefois, l’activité dans la périphérie de la zone euro a été encore plus déprimée que prévu, et les pays du cœur de la zone ont souffert de ce fléchissement. Quant au Japon, il est entré en récession au second semestre de l’an dernier.
Prévisions pratiquement inchangées, sauf pour la zone euro
Le FMI a révisé à la baisse ses prévisions à court terme pour la zone euro : une légère contraction de l’activité est maintenant prévue pour 2013. Selon le rapport, bien que les mesures prises par les pouvoirs publics aient réduit les risques et amélioré la situation financière des pays et des banques de la périphérie, cela ne s’est pas encore traduit par une amélioration des conditions d’emprunt du secteur privé. L’incertitude qui continue d’entourer la résolution de la crise financière mondiale, en dépit des progrès des réformes, pourrait aussi peser sur les perspectives de la région.
Le FMI prévoit une croissance de 2 % aux États-Unis cette année, soit un taux plus ou moins inchangé par rapport à l’édition d’octobre 2012 des PEM. Les conditions favorables sur les marchés financiers et le retournement du marché immobilier soutiendront la croissance de la consommation. Les perspectives à court terme du Japon sont inchangées aussi, bien que le pays soit entré en récession, parce que le programme de relance et un nouvel assouplissement de la politique monétaire stimuleront la croissance. Les pays émergents et les pays en développement devraient enregistrer une croissance de 5,5 % cette année, plus ou moins comme prévu dans l’édition d’octobre 2012 des PEM.
S’attaquer d’urgence aux risques
Selon le rapport, la zone euro continue de représenter un risque considérable pour les perspectives de l’économie mondiale. Si une crise grave est devenue moins probable, «les risques d’une stagnation prolongée dans la zone euro augmenteront si la dynamique de réforme n’est pas maintenue». Pour éviter ce risque, souligne le rapport, les programmes d’ajustement doivent être poursuivis dans les pays de la périphérie et être appuyés par le déploiement de pare-feu afin d’éviter la contagion, ainsi que par de nouvelles mesures conduisant à une union bancaire et à l’intégration budgétaire.
En ce qui concerne les États-Unis, le FMI souligne qu’«il faut en priorité éviter un rééquilibrage budgétaire excessif à court terme, relever promptement le plafond de la dette et s’accorder sur un plan crédible de rééquilibrage budgétaire à moyen terme, axé sur une réforme des droits à prestations et de la fiscalité». Le rapport souligne aussi qu’il importe de mettre en place une stratégie budgétaire crédible à moyen terme au Japon. Faute de quoi, le FMI avertit que «le programme de relance comporte des risques importants. En particulier, la reprise résultant des mesures de relance pourrait s’avérer de courte durée, et les perspectives de la dette pourraient se dégrader sensiblement».
Pour ce qui est des pays émergents et des pays en développement, le rapport souligne qu’ils doivent reconstituer une marge de manœuvre. Il est noté qu’«il faut concilier les risques de dégradation extérieurs et les risques d’une augmentation des déséquilibres intérieurs».