Note d'information au public : Le Conseil d'administration du FMI conclut les entretiens de 2012 sur les politiques communes des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale
le 29 juin 2012
Les notes d'information au public (NIP) s’inscrivent dans le cadre des efforts que déploie le FMI pour promouvoir la transparence de ses prises de position et de son analyse de l’évolution et des politiques économiques. Les NIP sont diffusées avec le consentement des pays concernés, à l’issue de l’examen par le Conseil d’administration des rapports sur les consultations au titre de l’article IV avec les pays, de la surveillance de l’évolution économique à l’échelle régionale, du suivi post-programme et des évaluations ex post de la situation des pays membres où le FMI a appuyé des programmes sur une longue durée. Les NIP sont aussi diffusées à l’issue de l’examen des questions de politique générale par le Conseil d’administration, sauf si le Conseil en décide autrement.
Le 29 juin 2012
Le 18 juin 2012, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu les entretiens annuels sur les politiques communes des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Informations générales
L'économie de la CEMAC est dominée par le pétrole. Cinq des six pays membres de la CEMAC sont des producteurs de pétrole, et le pétrole représente 41 % du PIB régional et 85 % des exportations de marchandises. Par le canal des dépenses publiques, les recettes pétrolières constituent le principal moteur de l'activité économique. Cependant, en dépit de cette richesse pétrolière, il est peu probable que la région atteindra les objectifs du Millénaire pour le développement d'ici 2015.
Grâce aux entrées massives de capitaux liées au secteur pétrolier, les résultats macroéconomiques ont été solides en 2011. La croissance du PIB réel a diminué légèrement par rapport à 2010, du fait d'une baisse de la production de pétrole. Bien que l'inflation ait été légèrement supérieure au critère de convergence de 3 % et que la liquidité ait été fortement excédentaire, la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC) n'a pas modifié son taux directeur. Le déficit budgétaire primaire non pétrolier de la région s'est creusé, sous l'effet de l'investissement public. La dette publique est restée faible, aux environs de 18 % du PIB, car le surcroît d'investissement est financé principalement par les vigoureuses recettes pétrolières. Du fait des cours élevés des produits de base, le déficit des transactions courantes a diminué, en dépit de la forte demande d'importations résultant d'une politique budgétaire expansionniste. En conséquence, les réserves de change ont augmenté pour avoisiner cinq mois d'importations, ou près de 100 % de la masse monétaire au sens large en 2011.
Si des progrès ont été accomplis dans l'amélioration des critères de convergence, la CEMAC fait face à des difficultés qui résultent de problèmes structurels profondément ancrés. La crise en cours dans la zone euro a mis en évidence les problèmes que posent à une union monétaire une perte de compétitivité, un manque de coordination budgétaire et une intégration économique et financière peu structurée. Quatre domaines requièrent l'attention des autorités : 1) assurer la coordination des politiques budgétaires et la viabilité extérieure ; 2) améliorer la conduite de la politique monétaire ; 3) assurer la stabilité et le développement du secteur financier, et 4) rehausser la croissance et la compétitivité. À cet effet, il est urgent de continuer de renforcer les institutions communes de la CEMAC.
Évaluation par le Conseil d'administration
Les administrateurs notent avec satisfaction les bons résultats macroéconomiques obtenus par la région de la CEMAC en 2011, grâce aux entrées massives de capitaux liées au secteur du pétrole. La position extérieure s'est renforcée et les réserves de change ont augmenté. Les administrateurs notent que les perspectives économiques de la région restent favorables, mais qu'elles sont vulnérables à la conjoncture extérieure et à des problèmes résultant de déficiences structurelles.
Les administrateurs félicitent les autorités des progrès accomplis dans l'amélioration des critères de convergence, mais ils soulignent qu'il faut s'attaquer au manque de coordination des politiques budgétaires, aux faiblesses du secteur financier et aux obstacles à la croissance et la compétitivité. Dans ce contexte, les administrateurs soulignent qu'il importe de renforcer le cadre régional de surveillance pour assurer la coordination des politiques budgétaires. Il sera essentiel de renforcer l'efficience et la transparence de la gestion des finances publiques, ainsi que d'adopter des règles budgétaires contraignantes, qui s'inscrivent dans un cadre budgétaire à moyen terme, pour garantir la viabilité des finances publiques.
Les administrateurs soulignent qu'il est nécessaire d'accélérer les réformes de la politique monétaire. Les priorités principales devraient être de renforcer l'analyse monétaire, de simplifier les instruments de politique monétaire, d'harmoniser les coefficients de réserves obligatoires et de développer les marchés régionaux interbancaires et de titres publics. Les administrateurs notent que les réserves de change sont adéquates et que le taux de change réel semble plus ou moins correspondre aux paramètres économiques fondamentaux dans la région. Cependant, ils soulignent qu'il importe de respecter la règle de mise en commun des réserves à la BEAC et qu'il faut réformer la gestion des recettes pétrolières qui sont mises de côté.
Les administrateurs engagent les autorités à accélérer les réformes du secteur financier. Il s'agit de résoudre les problèmes des banques en proie à des difficultés financières, de renforcer le dispositif prudentiel et réglementaire, et de continuer de développer le secteur financier.
Les administrateurs engagent à redoubler d'efforts pour favoriser l'intégration, accélérer la croissance, surtout hors pétrole, et rehausser la compétitivité. Ils soulignent qu'il importe de réduire le tarif extérieur commun, d'éliminer les obstacles non tarifaires aux échanges commerciaux intérieurs et extérieurs, et de s'attaquer aux problèmes de mobilité sur le marché du travail régional et aux goulets d'étranglement dans les infrastructures.
Les administrateurs encouragent les autorités à continuer de renforcer la gouvernance des institutions communes de la CEMAC, notamment de continuer de faire avancer le programme de réforme de la BEAC et de rehausser les capacités de la Commission bancaire d'Afrique centrale. Ils sont d'avis qu'il est important que les capacités administratives de la commission soient à la hauteur du rôle qu'elle joue pour favoriser l'intégration commerciale et régionale. Les administrateurs engagent les autorités à mettre en place dans toutes les institutions régionales des mécanismes rigoureux qui garantissent la transparence et la responsabilisation.
Les vues exprimées aujourd'hui par les administrateurs feront partie des consultations individuelles avec les pays membres de la CEMAC au titre de l'article IV qui se dérouleront jusqu'au prochain examen des politiques communes de la CEMAC par le Conseil d'administration.
CEMAC: principaux indicateurs économiques et financiers, 2007–13 | |||||||
2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | |
Est. | Proj. | Proj. | |||||
(Variation annuelle en pourcentage) | |||||||
Revenu national et prix |
|||||||
PIB à prix constants |
5,9 | 4,3 | 2,4 | 5,1 | 4,5 | 4,6 | 4,0 |
PIB pétrolier |
-2,2 | -0,7 | -5,4 | -0,6 | -3,1 | 4,4 | 3,5 |
PIB non pétroliers |
12,2 | 6,2 | 6,8 | 6,3 | 6,6 | 5,5 | 6,4 |
Prix à la consommation (moyenne de la période)1 |
1,1 | 5,7 | 4,8 | 2,4 | 3,1 | 3,9 | 3,7 |
Prix à la consommation (fin de période)1 |
3,0 | 7,1 | 3,0 | 2,8 | 5,2 | 3,9 | 3,9 |
Taux de change effectif nominal1 |
3,1 | 3,2 | -0,1 | -4,1 | 1,2 | … | … |
Taux de change effectif réel1 |
0,9 | 5,1 | 3,2 | -4,3 | -0,3 | … | … |
(Variations annuelles en pourcentage de la monnaie au sens large en début de période) | |||||||
Monnaie et crédit |
|||||||
Avoirs extérieurs nets |
35,6 | 30,2 | -13,5 | -4,7 | 12,6 | … | … |
Avoirs intérieurs nets |
-20,5 | -12,7 | 20,1 | 27,8 | 0,3 | … | … |
Monnaie au sens large |
14,3 | 17,5 | 6,6 | 23,2 | 12,9 | … | … |
(En pourcentage du PIB, sauf indication contraire) | |||||||
Épargne nationale brute |
28,0 | 28,5 | 22,1 | 24,5 | 25,0 | 24,1 | 24,6 |
Investissement intérieur brut |
23,1 | 21,2 | 27,4 | 28,4 | 26,9 | 25,9 | 25,0 |
Dont : public |
7,9 | 8,8 | 13,6 | 12,0 | 13,3 | 12,8 | 12,0 |
Opérations financières des administrations publiques |
|||||||
Total des recettes, hors dons |
27,8 | 30,6 | 26,0 | 25,6 | 27,2 | 26,6 | 25,8 |
Dépenses publiques |
19,8 | 20,8 | 27,5 | 25,0 | 25,5 | 24,8 | 24,0 |
Solde budgétaire primaire de base2 |
9,7 | 11,7 | 1,1 | 3,1 | 4,9 | 6,1 | 4,7 |
Solde budgétaire de base3 |
8,6 | 10,7 | 0,4 | 2,4 | 3,9 | 4,8 | 3,9 |
Solde budgétaire global, hors dons |
8,0 | 9,7 | -1,7 | 0,4 | 1,5 | 1,6 | 1,7 |
Solde budgétaire global non pétrolier, hors dons (en pourcentage du PIB non pétrolier ) |
-18,1 | -23,3 | -26,2 | -25,8 | -28,9 | -27,5 | -23,7 |
Solde budgétaire global, dons compris |
8,8 | 10,2 | -0,6 | 1,2 | 2,3 | 3,7 | 3,4 |
Secteur extérieur |
|||||||
Exportations de biens et de services hors facteurs |
56,0 | 57,4 | 47,1 | 52,6 | 58,6 | 56,3 | 54,2 |
Importations de biens et de services hors facteurs |
35,3 | 35,2 | 42,2 | 42,9 | 44,5 | 41,8 | 38,4 |
Solde des biens et des services hors acteurs |
20,7 | 22,2 | 4,9 | 9,7 | 14,1 | 14,4 | 15,8 |
Solde courant, dons compris, |
4,9 | 7,3 | -5,3 | -3,9 | -1,9 | -1,6 | -0,3 |
Dette publique extérieure |
22,7 | 15,6 | 16,1 | 11,6 | 12,1 | 12,3 | 12,7 |
Réserves de change brutes (fin de période |
|||||||
Millions de dollars EU |
11,937 | 15,662 | 14,354 | 13,658 | 15,925 | 19,543 | 24,575 |
Mois d'importations de biens et services |
5,3 | 7,2 | 5,7 | 4,5 | 5,0 | 6,4 | 7,9 |
Pourcentage de la monnaie au sens large |
119,9 | 125,1 | 113,4 | 91,9 | 94,9 | 102,3 | 112,9 |
Pour mémoire : |
|||||||
PIB nominal (milliards de francs CFA) |
29,559 | 35,326 | 30,231 | 35,986 | 41,705 | 46,262 | 48,630 |
Francs CFA pour 1 dollar EU, moyenne |
479,3 | 447,8 | 472,2 | 495,3 | 471,9 | … | … |
Cours du pétrole (dollars EU le baril |
71.1 | 97.0 | 61.8 | 79.0 | 104.0 | 114.7 | 110.0 |
Sources : données effectives des autorités, et estimations et projections des services du FMI. 1 Les données de la CEMAC sont pondérées par le PIB en dollar EU (parité de pouvoir d'achat). 2 Hors dons et investissements et paiements d'intérêts financés sur ressources extérieures. 3 Hors dons et investissements financés sur ressources extérieures. |
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