Communiqué de presse: Déclaration à l’issue des consultations régionales avec l’UEMOA au titre de l’année 2016
le 28 janvier 2016
Communiqué de presse No. 16/28Le 28 janvier 2016
Le communiqué de presse de fin de mission est une déclaration des équipes des services du FMI qui résume les constats préliminaires effectués à l'issue d'un séjour dans un pays. Les points de vue exprimés dans cette déclaration sont ceux des services du FMI et ne représentent pas le point de vue du conseil d'administration. Sur la base des constats préliminaires, les services prépareront un rapport qui, sous réserve d'approbation par leur direction, sera soumis au conseil d'administration pour examen et décision. |
Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Monsieur Boileau Loko, a séjourné à Abidjan, Lomé et Dakar du 19 au 28 Janvier 2016 pour des entretiens avec les institutions de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) au sujet des politiques communes des Etats membres de l’Union.
A l'issue de la mission, M. Loko a publié la déclaration suivante :
« En dépit d’une situation sécuritaire fragile dans certains états membres et d’un environnement extérieur moins favorable, la croissance économique en 2015 a dépassé le seuil de 6% pour la seconde année consécutive, grâce notamment à une croissance vigoureuse en Côte d’Ivoire et au Sénégal et à l’augmentation des investissements publics d’infrastructure. L’inflation demeure maitrisée aux alentour de 1%. Les perspectives de croissance à moyen terme restent exposées à d’importants risques, dont la persistance des problèmes sécuritaires dans la région, des retards dans la consolidation budgétaire ou dans la mise en œuvre des réformes structurelles, un ralentissement encore plus marqué de la croissance mondiale et un durcissement des conditions de financement au niveau international. Le déficit budgétaire aurait atteint 4,8 % du PIB en 2015, en raison du niveau élevé des programmes d’investissements publics. À moyen terme, le déficit budgétaire régional devrait se réduire mais le déficit extérieur courant resterait élevé à cause notamment des importations liées aux investissements.
« L’assainissement des finances publiques est indispensable pour maintenir le rythme de croissance de la région et préserver la position externe de l’Union. Les États doivent mettre en œuvre les programmes de consolidation budgétaire annoncés, notamment en réduisant leurs déficits budgétaires à 3 pourcent du PIB en 2019, en ligne avec les critères de convergence de l’UEMOA. Dans ce contexte, et en vue de renforcer les perspectives de croissance à moyen terme, il serait nécessaire de poursuivre les réformes destinées à une plus forte mobilisation des recettes budgétaires internes, une meilleure maîtrise des dépenses courantes et une amélioration de la qualité des investissements publics.
« Le renforcement de l’efficacité de la politique monétaire requiert une dynamisation du marché interbancaire et du marché secondaire de titres publics, un meilleur contrôle des refinancements accordés aux banques et un élargissement de la base des investisseurs sur les marchés financiers.
« Des progrès notables ont été réalisés en 2015 pour renforcer la réglementation et la supervision bancaire, y compris des banques transfrontalières, et moderniser le secteur financier. Ces reformes incluent le relèvement du capital social minimum des établissements de crédit, l’accélération de la migration du dispositif prudentiel vers les normes de Bâle II et Bâle III, la promotion des Bureaux d’Information sur le Crédit, la mise en place d’un mécanisme de résolution des crises bancaires et d’un Fond de garantie des dépôts. Les autorités monétaires devraient poursuivre les efforts engagés, notamment en mettant les règlements de la zone en conformité avec les normes internationales et les meilleures pratiques et en veillant à l’application stricte des règles prudentielles et réglementations bancaire en vigueur.
« Enfin, la poursuite d’une croissance forte, durable et inclusive passera par la poursuite des efforts d’amélioration du climat des affaires mais aussi de la réduction des inégalités de revenu et de genre qui permettront une meilleure allocation des ressources productives.
« L'équipe du FMI exprime sa gratitude aux autorités ainsi qu'à tous leurs autres interlocuteurs pour les discussions franches et constructives et la chaleureuse hospitalité qui leur a été réservée. »
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