Communiqué de presse : Les services du FMI et les Autorités Malagasy sont parvenus à un accord de principe sur un Programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC)
le 8 juin 2016
Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de conclusions préliminaires après un séjour dans le pays. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du Conseil d’administration du FMI. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI prépareront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la Direction, sera présenté au Conseil d’administration pour examen et décision.
8 juin 2016
Une mission des services du Fonds monétaire international (FMI) conduite par M. Marshall Mills a séjourné à Antananarivo du 25 mai au 8 juin 2016 pour passer en revue les résultats du Programme de référence1 et engager des discussions sur un programme économique et financier triennal, appuyé par un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC)2.
Au terme de la visite, M. Mills a rendu publique la déclaration suivante :
Les Autorités Malagasy et les services du FMI sont arrivés à un accord de principe sur un programme économique valable jusqu’à fin 2019, ouvrant la voie à une croissance soutenue et inclusive. Les politiques envisagées dans ce cadre pourraient bénéficier d’un concours de 220 millions de DTS (environ 310 millions de dollars) au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI, concours subordonné à l’approbation de la Direction Générale et du Conseil d’administration du Fonds. Sous réserve que les Autorités Malagasy exécutent à temps les mesures préalables et obtiennent les assurances de financements nécessaires, le Conseil d’administration pourrait examiner à la fin du mois de juillet la demande d’appui au titre de la FEC présentée par Madagascar.
Dans le cadre du programme de référence mis en œuvre entre septembre 2015 et mars 2016, le pays a enregistré des résultats satisfaisants et a accompli des progrès dans la plupart des domaines, démontrant ainsi sa capacité à mener des réformes. Tous les objectifs quantitatifs ont été atteints, à l’exception du niveau de crédit net à l’État, principalement en raison d’un retard dans le décaissement de financements extérieurs. Les mesures envisagées dans le cadre des repères structurels ont été toutes exécutées, même si certaines l’ont été avec un léger retard. La situation économique s’est progressivement améliorée durant la période de mise en œuvre du programme de référence. La croissance devrait dépasser 4 % cette année, tandis que des facteurs externes positifs ont permis à la banque centrale d’accroître les réserves en devises.
Adossé au Plan national de développement (PND), le Programme économique appuyé par la FEC traduit une intensification des réformes. Il vise à enrayer la détérioration des indicateurs de développement, en renforçant la stabilité macroéconomique, en rendant les institutions publiques plus efficientes et en augmentant les dépenses publiques allouées aux infrastructures essentielles et aux priorités sociales. En outre, le Programme contribuera à stimuler l’investissement privé et à mobiliser le soutien des partenaires techniques et financiers. Dans ce contexte, l’octroi de dons et de prêts à taux concessionnels participera au maintien de la soutenabilité de la dette. Moyennant des efforts soutenus et résolus, le Programme des Autorités renforcera la stabilité macroéconomique et favorisera une croissance durable et inclusive.
L’accroissement des recettes et l’amélioration de la qualité des dépenses publiques constituent les éléments centraux du Programme. Les mesures liées aux recettes visent à élargir l’assiette fiscale en intégrant le vaste secteur informel, grâce à des inspections et des audits plus efficaces, à un contrôle plus rigoureux des crédits d’impôt et des exonérations et à une collaboration renforcée entre les administrations fiscale et douanière. L’amélioration de la qualité des dépenses requiert leur réorientation vers les secteurs porteurs de croissance inclusive que sont les infrastructures et les services sociaux. Cette réorientation exige une amélioration de la gestion des finances publiques, un assainissement du fichier de la solde de la fonction publique, un renforcement de la viabilité financière des caisses de retraite publiques, le maintien de la vérité des prix des carburants et la réduction des besoins de subventions des entreprises publiques déficitaires. Éviter l’accumulation de nouveaux arriérés et apurer les anciens sont également prioritaires.
La réforme de la société d’eau et d’électricité (JIRAMA) occupe une place prépondérante dans le Programme du gouvernement. Pour entamer le processus de transformation de la JIRAMA en une entreprise efficiente et saine sur le plan financier, les autorités ont pris des mesures initiales, notamment en relevant les tarifs d’électricité, limitant de ce fait les besoins de transferts de l’État. Avec le concours de la Banque mondiale, un travail a été engagé par les Autorités pour s’attaquer aux problèmes fortement enracinés de gestion et de gouvernance. Enfin, la restructuration de la compagnie aérienne publique Air Madagascar progresse rapidement, l’objectif étant de la transformer en une société concurrentielle en mesure d’accompagner le développement du tourisme.
Les nouveaux statuts proposés pour la Banque Centrale, qui consolident sa gouvernance et son indépendance, contribueront à renforcer la stabilité macroéconomique. La Banque Centrale continue d’améliorer le cadre opérationnel de la politique monétaire, notamment de la gestion de la liquidité. Suite au récent programme d’évaluation du secteur financier (PESF), les Autorités ont mis en œuvre des réformes pour renforcer la stabilité et le développement du secteur financier. L’accent sera mis sur une meilleure supervision prudentielle des établissements bancaires et non bancaires, sur la mobilisation de l’épargne et sur la mise en place d’un mécanisme de résolution de crises.
Le Gouvernement continue d’intensifier ses efforts pour renforcer la gouvernance économique et combattre la corruption. C’est ainsi que les passations de marchés de l’État et en particulier celles des entreprises publiques sont soumises à des contrôles renforcés. Dans cette logique, la JIRAMA limitera strictement le recours aux marchés de gré à gré et aux appels d’offres restreints. La stratégie de lutte contre la corruption lancée en 2015 trouve un nouvel élan avec l’élaboration d’une législation plus rigoureuse, le renforcement de l’indépendance et des ressources du BIANCO (le bureau de lutte contre la corruption), l’établissement de cellules anti-corruption dans tous les ministères et les mesures destinées à consolider l’intégrité de la justice. Le climat des affaires bénéficiera du renforcement de la bonne gouvernance économique, y compris des réformes du système judiciaire.
La mission a rencontré le Président de la République, M. Hery Rajaonarimampianina, le Premier Ministre, M. Olivier Solonandrasana, le Ministre des Finances et du budget, M. Gervais Rakotoarimanana, le Ministre de l’Économie et de la planification, M. Herilanto Raveloharison, le Ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, M. Rodolphe Ramanantsoa, le Gouverneur de la Banque centrale de Madagascar, M. Alain Rasolofondraibe, le Conseiller économique du Président de la République, M. Léon Rajaobelina, et d’autres hauts responsables ainsi que des représentants du secteur privé et des partenaires techniques et financiers.
La mission tient à saisir cette occasion pour remercier les Autorités Malagasy de leur étroite coopération et de l’esprit constructif qui a animé les entretiens».
1 Un « Programme de Référence » suivi par le FMI est un accord entre les Autorités d’un pays et les services du FMI sur le suivi de l'exécution du programme économique des Autorités. Le « Programme de Référence » n'implique pas d'aide financière, ni d'approbation par le Conseil d'administration du FMI.
2 La FEC est un programme de financement qui soutient une coopération étroite dans un horizon à moyen-terme, en cas de difficultés prolongées de balance de paiements.
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