Communiqué de presse: Le Conseil d’administration du FMI conclut les consultations au titre de l’article IV 2015 avec Djibouti
le 27 février 2015
Communiqué de presse n° 15/84Le 27 fevrier
Le 30 janvier 2015, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu les consultations au titre de l’article IV1 avec Djibouti.
Djibouti reste confronté aux défis fondamentaux de développement qui consistent à réduire la pauvreté généralisée et le chômage et à diversifier son économie pour réduire sa dépendance à l’égard des activités portuaires. 42 % de la population vit dans l’extrême pauvreté et 48 % de la population active est au chômage.
Djibouti connaît actuellement un essor important des investissements qui pourrait accélérer la croissance économique. Les projections tablent sur une hausse de l’investissement global de 26 % du PIB en 2010-13 à 52 % en 2014-16, et sur une croissance du PIB de 6 % en 2014 à environ 7 % en 2015-19. L’inflation devrait remonter de 3 % en 2014 à 3,3 % en 2015-19 à mesure que les importantes dépenses d’investissements alimenteront la demande de logements et de services de base.
Ces importantes dépenses d’investissements publics financées par l’endettement exercent des pressions considérables sur la dette budgétaire et extérieure. Le déficit budgétaire, base engagements, devrait se creuser de 5,9 % en 2013 à 12 % en 2014, pour atteindre 13,8 % en 2015. La dette extérieure contractée et garantie par l’État devrait culminer à environ 81 % du PIB en 2017-18. Les exportations, constituées essentiellement de services portuaires, devraient augmenter. Toutefois, le déficit des transactions extérieures courantes devrait se creuser de 23,3 % du PIB en 2013 à près de 28 % en 2014-15, en raison du niveau élevé des importations de biens d’équipement financées par des prêts ou par l’IDE.
Les avoirs extérieurs bruts de la banque centrale devraient demeurer importants et permettre une couverture intégrale de la caisse d’émission au cours de la période 2015-19. Les autorités ont indiqué être en train d’apurer les arriérés intérieurs et extérieurs.
La banque centrale a continué de renforcer ses capacités de contrôle bancaire, en adoptant de nouvelles instructions sur les liquidités et sur l’agrément des établissements de crédit. Toutefois, les prêts improductifs ont augmenté, passant de 11,4 % du total des prêts en 2012 à 16,2 % à fin juin 2014, ce que les autorités attribuent à l’instauration de critères plus stricts de classification des prêts.
Évaluation par le Conseil d’administration2
Les administrateurs prennent note de la forte croissance économique que connaît actuellement Djibouti, du fait d’un ambitieux programme d’infrastructures destiné à réduire la pauvreté généralisée et le chômage. Les investissements financés par l’endettement ont toutefois aggravé les facteurs de vulnérabilité de la dette budgétaire et extérieure. Les administrateurs exhortent les autorités à prendre les mesures nécessaires pour assurer la viabilité de la dette budgétaire et extérieure. Ils soulignent la nécessité de remédier d’urgence aux principaux obstacles structurels, de façon à promouvoir une croissance forte, pérenne et solidaire, et à diversifier l’économie. Il est important que les autorités fassent preuve d’une volonté sans faille de réformer.
Les administrateurs soulignent la nécessité d’assainir les finances publiques, et à cet égard, il est primordial d’élargir l’assiette fiscale et d’améliorer l’administration des impôts. D’une façon plus générale, les administrateurs invitent les autorités à réexaminer leur cadre budgétaire, et en particulier à rationaliser les mesures d’incitation aux investissements et à en améliorer la transparence et l’efficacité. La masse salariale doit aussi être contenue et les subventions aux produits pétroliers doivent être réformées, en même temps que sont prévus des dispositifs ciblés de protection sociale à l’intention des populations les plus pauvres et les plus vulnérables.
Les administrateurs soulignent l’importance de renforcer les capacités de sélection, coordination et gestion des projets d’investissements publics de l’administration centrale et des entreprises publiques. De même, il est tout aussi important d’améliorer les capacités de gestion de la dette, notamment le suivi des passifs conditionnels. Les administrateurs encouragent les autorités à élaborer une stratégie d’endettement, avec l’assistance technique du FMI, pour gérer et réduire le poids de la dette extérieure et améliorer la coordination entre les entités de l’État responsables de contracter la dette, d’en assurer le suivi et le remboursement. Ils exhortent les autorités à rechercher dans toute la mesure du possible des financements concessionnels et à prendre les mesures nécessaires pour apurer les arriérés et rester à jour de leurs obligations en matière d’endettement.
Les administrateurs reconnaissent que le régime de taux de change fixe dans le cadre du système de caisse d’émission, a été bénéfique à Djibouti. Ils soulignent qu’il doit être prioritaire de préserver la stabilité du taux de change, notamment en disposant d’un niveau approprié de réserves. Ils réitèrent l’importance du renforcement du contrôle bancaire pour garantir la stabilité financière. Une attention particulière doit être accordée à l’amélioration de l’analyse des risques de crédit et au renforcement des instruments de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Il conviendra aussi de prendre des mesures pour approfondir le secteur financier et promouvoir l’inclusion financière.
Les administrateurs invitent les autorités à mettre en œuvre les réformes structurelles pour doper la compétitivité, parvenir à une croissance solidaire et diversifiée, et réduire la pauvreté. Les réformes doivent viser à améliorer l’environnement des affaires, notamment par une rationalisation des réglementations des entreprises, une amélioration des services d’eau et d’électricité, et une meilleure adéquation entre les qualifications de la population active et le marché du travail, grâce à des programmes appropriés de formation professionnelle
Djibouti: principaux indicateurs économiques et financiers, 2012–19 | |||||||||||
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Est. | Proj. | |||||||||
2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | ||||
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(variation annuelle en pourcentage) | ||||||||||
Comptabilité nationale |
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PIB réel par habitant |
682.6 | 697.2 | 718.9 | 744.8 | 775.2 | 807.6 | |||||
PIB réel (variation annuelle en %) |
4.8 | 5.0 | 6.0 | 6.5 | 7.0 | 7.1 | 7.1 | 7.0 | |||
Prix à la consommation (moyenne annuelle) |
3.7 | 2.4 | 3.0 | 3.0 | 3.5 | 3.5 | 3.5 | 3.0 | |||
(en pourcentage du PIB) | |||||||||||
Investissement et épargne |
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Total investissements en capital fixe |
28.1 | 29.4 | 48.2 | 54.9 | 51.5 | 35.3 | 31.7 | 30.4 | |||
Épargne nationale brute |
7.8 | 6.1 | 20.7 | 27.1 | 29.7 | 21.9 | 18.5 | 18.4 | |||
Solde épargne/investissement |
-20.3 | -23.3 | -27.4 | -27.8 | -21.8 | -13.4 | -13.2 | -12.0 | |||
Finances publiques |
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Total recettes et dons |
34.5 | 31.8 | 35.6 | 35.4 | 32.9 | 31.0 | 26.9 | 26.4 | |||
Dépenses et prêts nets |
37.2 | 37.7 | 47.5 | 49.4 | 45.3 | 34.6 | 32.7 | 31.1 | |||
Total recettes (hors dons) |
25.9 | 27.4 | 28.8 | 27.1 | 25.4 | 24.2 | 23.3 | 22.9 | |||
Solde global (base engagements, dons inclus) |
-2.7 | -5.9 | -12.0 | -14.0 | -12.4 | -3.6 | -5.8 | -4.7 | |||
Variation des arriérés intérieurs (diminution -) |
-0.6 | -1.0 | -0.6 | -0.5 | -0.5 | -0.4 | -0.4 | -0.4 | |||
Stock d’arriérés intérieurs |
5.6 | 4.1 | 3.2 | 2.4 | 1.6 | 1.0 | 0.5 | 0.1 | |||
Solde global (hors dons) |
-11.3 | -10.3 | -18.7 | -22.3 | -19.9 | -10.3 | -9.4 | -8.2 | |||
(variation annuelle en pourcentage) | |||||||||||
Secteur monétaire |
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Avoirs extérieurs nets |
13.6 | 27.2 | 1.0 | 4.0 | 7.2 | 9.7 | -0.2 | 1.0 | |||
Avoirs intérieurs nets |
18.2 | -36.9 | 56.8 | 25.7 | 18.9 | 12.3 | 34.3 | 24.2 | |||
Créances sur le secteur privé |
2.2 | 15.6 | 15.0 | 18.0 | 18.0 | 18.0 | 18.0 | 15.0 | |||
Monnaie au sens large |
15.1 | 6.9 | 11.4 | 9.7 | 10.7 | 10.6 | 11.1 | 10.2 | |||
Vitesse de circulation de la monnaie au sens large (ratio) |
1.2 | 1.2 | 1.2 | 1.2 | 1.2 | 1.2 | 1.2 | 1.2 | |||
(en millions de dollars américains) | |||||||||||
Secteur extérieur |
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Exportations de biens et services |
457 | 485 | 589 | 641 | 681 | 730 | 791 | 858 | |||
Importations de biens et services |
-836 | -913 | -1157 | -1302 | -1283 | -1191 | -1227 | -1300 | |||
Solde des biens et services |
-379 | -428 | -568 | -660 | -602 | -461 | -436 | -442 | |||
Solde transactions courantes (en% du PIB) |
-20.3 | -23.3 | -27.4 | -27.8 | -21.8 | -13.4 | -13.2 | -12.0 | |||
IDE (en% du PIB) |
8.1 | 19.7 | 8.1 | 8.0 | 8.4 | 9.6 | 9.7 | 10.7 | |||
Crédit au secteur non gouvernemental (hors entreprises publiques) |
417.98 | 471.13 | 539.17 | 633.02 | 743.75 | 874.38 | 1028.50 | 1180.06 | |||
Solde global |
-21.5 | 173.6 | -22.8 | 12.3 | 41.6 | 74.4 | -37.4 | -23.2 | |||
Stock de dette publique contractée et garantie par l’État |
666 | 704 | 886 | 1217 | 1533 | 1745 | 1892 | 1972 | |||
Stock de dette publique contractée et garantie par l’État (en % du PIB) |
49.2 | 48.4 | 55.8 | 69.8 | 79.4 | 81.5 | 79.8 | 75.4 | |||
Réserves officielles brutes |
234 | 411 | 388 | 392 | 431 | 501 | 463 | 440 | |||
(en mois importations biens et services année suivante) |
3.1 | 4.3 | 3.6 | 3.7 | 4.3 | 4.9 | 4.3 | 3.8 | |||
Ratio crédit privé / PIB (en %) |
30.9 | 32.4 | 33.9 | 36.3 | 38.5 | 40.9 | 43.4 | 45.1 | |||
Postes pour mémoire : |
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PIB nominal (en millions de francs de Djibouti) |
240,569 | 258,658 | 282,403 | 309,782 | 343,068 | 380,286 | 421,541 | 464,581 | |||
Couverture caisse d’émission (en %) |
113.2 | 107.2 | 107.8 | 105.0 | 105.0 | 105.0 | 105.0 | 105.0 | |||
Sources: autorités de Djibouti et estimations et projections des services du FMI. |
1 Conformément aux dispositions de l’article IV de ses statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des informations économiques et financières et s’entretient avec les responsables nationaux de l’évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission préparent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d’administration. 2 À l'issue des délibérations, le Directeur général, en qualité de Président du Conseil d'administration, résume les opinions des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans les résumés du Conseil d’administration à l’adresse suivante : http://www.imf.org/external/french/np/sec/misc/qualifiersf.htm. |
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