Communiqué de presse : Une équipe du FMI achève les consultations de 2015 au titre de l’article IV avec la République démocratique du Congo

le 3 juin 2015

Les communiqués de presse publiés en fin de mission par les services du FMI incluent des déclarations qui expriment leurs observations préliminaires au terme de leur séjour dans un pays. Les opinions exprimées dans le présent communiqué n’engagent que les services du FMI et ne sont pas nécessairement celles du Conseil d’administration. À partir des conclusions préliminaires de la mission, les services du FMI prépareront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la Direction, sera présenté au Conseil d’administration pour examen et décision.

Communiqué de presse n° 15/250
Le 3 juin 2015

Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) conduite par M. Norbert Toé a séjourné à Kinshasa du 20 mai au 3 juin 2015 pour mener les consultations de 2015 au titre de l’article IV avec la République démocratique du Congo (RDC). Les entretiens ont porté sur l’évolution économique et financière du pays en 2014 et 2015 ainsi que sur les mesures à prendre pour préserver la stabilité macroéconomique, rendre le pays plus résilient et promouvoir une croissance économique solidaire ainsi que sur la stabilité et l’inclusion financières.

Au terme de la visite, Monsieur Toé a fait la déclaration ci-après, qui expose les conclusions préliminaires de la mission.

«La RDC continue d’enregistrer les taux de croissance du produit intérieur brut les plus élevés au monde. Selon les estimations, l’économie a connu une expansion de 9,2 % en 2014 et devrait afficher un taux de croissance de 9,2 % en 2015. La stabilité macroéconomique a été préservée grâce à une orientation restrictive de la politique budgétaire. La production minière, notamment la production de cuivre et d’or, est restée le principal moteur de la croissance. L’inflation est restée à un niveau historiquement bas et nettement inférieur à l’objectif de moyen terme de près de 3,5 % retenu par les autorités. Les perspectives économiques à moyen terme continuent d’être prometteuses, sur fond d’inflation basse et de croissance économique vigoureuse tirée par un secteur minier dynamique et un secteur des services en expansion.

«La mission et les autorités sont convenues que les principaux défis à affronter pendant la période à venir seront les suivants : i) faire face aux tensions croissantes que subiront les ressources budgétaires limitées en 2015–16 compte tenu de la nécessité de financer les élections; ii) accroître la marge de manœuvre des autorités pour permettre à l’économie de résister à d’éventuels chocs endogènes et exogènes; iii) faire sauter les goulots d’étranglement qui freinent l’activité du secteur privé; et iv) exploiter de façon plus efficace les vastes ressources naturelles du pays de manière à améliorer sensiblement les conditions de vie de l’ensemble de la population, qui n’a pas suffisamment bénéficié de l’expansion économique de ces dernières années. En particulier, après la chute des cours des produits de base de l’année dernière et les retards survenus dans l’application des principales réformes structurelles, il est primordial de préserver la stabilité macroéconomique obtenue au prix de tant d’efforts et de s’appuyer sur cette stabilité pour promouvoir une croissance solidaire ainsi que la stabilité et l’inclusion financières. La mission a noté un certain attentisme du secteur privé à l’approche des élections.

«La mission recommande que le budget reste fermement ancré sur le non-financement des déficits budgétaires par la banque centrale à moyen terme et insiste sur la nécessité d’exploiter le vaste potentiel fiscal de la RDC pour accroître les recettes intérieures. Cela permettrait d’augmenter les dépenses publiques dans les secteurs prioritaires, en particulier l’éducation, la santé et les infrastructures de base, tout en contribuant au financement des élections en 2015–16. La mission encourage les autorités à appliquer sans tarder les réformes de l’administration fiscale qui sont nécessaires pour permettre cette augmentation des recettes, notamment l’amélioration du recouvrement de l’impôt, un meilleur contrôle de la taxe sur la valeur ajoutée et le renforcement de l’administration douanière.

«La mission invite instamment les autorités à recapitaliser la banque centrale ainsi qu’à accélérer l’adoption de la loi portant sur les statuts de cette institution afin de la rendre autonome, redevable et crédible. Par ailleurs, la mission encourage la banque centrale à intervenir activement sur le marché des changes afin d’accélérer l’accumulation des réserves internationales. La mission a aussi évoqué les mesures envisageables pour promouvoir l’inclusion financière et renforcer la stabilité financière.

«La mission recommande d’accélérer la mise en œuvre des principaux textes législatifs et réformes structurelles pour améliorer le climat des affaires. Elle félicite, par ailleurs, les autorités pour la promulgation du code des assurances.

«Compte tenu des conséquences que ses recommandations pourraient avoir, la mission recommande de mettre en place des dispositifs de protection sociale pour les tranches les plus vulnérables de la population et d’accroître sensiblement les dépenses sociales dans les domaines prioritaires.

«Le FMI continuera d’appuyer les réformes économiques des autorités à travers le renforcement des capacités et des conseils en matière de politique économique.

«La mission remercie les autorités de la RDC des entretiens fructueux qu’elle a pu avoir avec elles et de leur hospitalité.

«Le Conseil d’administration du FMI devrait achever les consultations de 2015 au titre de l’article IV en juillet 2015.»

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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