Communiqué de presse : Le Conseil d’administration du FMI conclut les consultations de 2015 au titre de l’article IV avec Haïti
le 28 mai 2015
Communiqué de presse n° 15/241Le 28 mai 2015
Le 18 mai 2015, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu les consultations de 2015 au titre de l’article IV1 avec Haïti.
En décembre 2014, Haïti a achevé l’exécution de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC), qui a contribué à soutenir la croissance économique et à maintenir la stabilité macroéconomique au lendemain du tremblement de terre de 2010. Une période de sécheresse qui a pesé sur la production agricole a fait descendre la croissance du PIB à 2,7 % pendant l’exercice 2014 (contre 4,2 % pendant l’exercice 2013), mais l’inflation a été maintenue autour de 5 %. Le déficit budgétaire global de l’administration centrale est demeuré élevé, à cause en partie des investissements ponctuels liés à l’ouragan Sandy. Les réserves internationales sont restées au niveau approprié d’environ cinq mois d’importations.
La mise en œuvre de réformes structurelles pour soutenir la croissance économique est l’élément sur lequel reposent les perspectives à moyen terme, qui sont toutefois exposées à des risques de dégradation. La croissance du PIB pendant l’exercice 2015 devrait être de l’ordre de 2 % à 3 %, puis atteindre 3 % à 4 % à moyen terme. D’après les projections, l’inflation devrait rester autour de 5 % et les réserves internationales brutes couvrir 4 à 5 mois d’importations, grâce à une combinaison prudente de politiques publiques. Les risques ont trait essentiellement à un rebond éventuel des cours internationaux du pétrole, à l’arrêt des financements extérieurs en provenance du Venezuela et aux conditions météorologiques extrêmes.
Évaluation par le Conseil d’administration2
Les administrateurs félicitent les autorités d’avoir préservé la stabilité macroéconomique au lendemain du tremblement de terre de 2010, et relèvent que la croissance économique est positive, l’inflation est modérée, les réserves internationales sont à un niveau adéquat et l’évaluation de l’endettement d’Haïti fait apparaître une amélioration. Cependant, la croissance économique reste insuffisante pour faire reculer sensiblement la pauvreté et des vulnérabilités demeurent face à une conjoncture intérieure et extérieure difficile. Les administrateurs conviennent que le nouveau programme des autorités est axé à juste titre sur la consolidation de la stabilité macroéconomique et sur des réformes structurelles ambitieuses pour rehausser la compétitivité, rendre possible une croissance solidaire et renforcer les marges de manœuvre. Ils soulignent que, pour assurer la réussite du programme, il importera que celui-ci soit pleinement assumé et que les bailleurs de fonds coordonnent correctement leurs soutiens.
Les administrateurs saluent l’approbation d’une loi de finances rectificative pour 2015 qui est compatible avec l’objectif de ramener le déficit du secteur public non financier à environ 2,5 % du PIB à moyen terme, ce qui est conforme à l’impératif de viabilité de la dette et aux objectifs du programme. Ils appuient la concentration en début de période de l’effort d’assainissement budgétaire et notent que l’adoption d’un mécanisme automatique de fixation des prix des carburants et de mesures visant à améliorer les résultats du secteur de l’électricité contribuera à limiter les risques budgétaires et à créer l’espace nécessaire pour procéder aux dépenses sociales et d’investissement prioritaires. Ils insistent sur l’importance d’atténuer les effets des réformes sur les pauvres et les populations vulnérables. Pour la période à venir, les administrateurs encouragent les autorités à mener à bien les réformes nécessaires pour améliorer la gestion des finances publiques, notamment par la mise en place du compte unique du Trésor, et renforcer le recouvrement et l’administration des impôts ainsi que la transparence budgétaire.
Les administrateurs encouragent les autorités à maintenir l’orientation restrictive de la politique monétaire, au besoin, jusqu’à ce que le déficit budgétaire soit réduit et à se tenir prêtes à accroître la flexibilité du taux de change pour maintenir un niveau adéquat de réserves internationales et ancrer les anticipations inflationnistes. Un certain nombre d’administrateurs craignent que, si les aléas négatifs se matérialisent, il soit difficile d’atteindre l’objectif fixé pour les réserves internationales nettes. Les administrateurs prennent note des mesures d’intervention qui pourraient s’avérer nécessaires en pareil cas. Les administrateurs encouragent aussi les autorités à renforcer le cadre de la politique monétaire en améliorant la gestion des réserves et le fonctionnement du marché des changes.
Les administrateurs notent que le secteur bancaire reste bien capitalisé et rentable tout en appelant à une vigilance constante face aux risques auxquels est exposé le secteur financier. Ils insistent aussi sur l’importance d’efforts soutenus pour continuer à développer l’intermédiation et l’inclusion financières. À cet égard, ils saluent l’adoption de la nouvelle stratégie d’inclusion financière et encouragent les autorités à adopter les lois en suspens relatives aux coopératives financières et aux établissements de microfinance.
Les administrateurs se félicitent que le programme mette l’accent sur les réformes structurelles pour rehausser le potentiel de croissance d’Haïti et renforcer la compétitivité du pays. Les actions à mener en priorité sont les suivantes : amélioration des droits de propriété, de l’accès au crédit et de la productivité du travail, rationalisation de la réglementation des entreprises, et développement des infrastructures — avec tout particulièrement le renforcement de la gouvernance et l’amélioration des résultats du secteur de l’électricité.
Les administrateurs encouragent les autorités à améliorer la qualité des données économiques, avec l’assistance technique du FMI et d’autres bailleurs de fonds.
Haïti : principaux indicateurs économiques et financiers, 2012/13–2018/19 (Exercice clos le 30 septembre) | |||||||||||
PIB nominal (2014) : 8,7 milliards de dollars |
PIB par habitant (2014) : 833 dollars | ||||||||||
Population (2014) : 10,5 millions d’habitants |
Pourcentage de la population sous le seuil de pauvreté (2012) : 58 | ||||||||||
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2012/2013 | 2013/2014 | 2014/15 | 2015/16 | 2016/17 | 2017/18 | 2018/19 | ||||
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Eff. | Prov. | Proj. | Proj. | Proj. | Proj. | Proj. | ||||
(changement par rapport à l’année précédente, sauf indication contraire) | |||||||||||
Revenu national et prix1/ |
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PIB à prix constants |
4,2 | 2,7 | 2,0-3,0 | 3,0-3,5 | 3,5-4,0 | 3,5-4,0 | 3,5-4,0 | ||||
Déflateur du PIB |
6,6 | 3,8 | 6,6 | 6,4 | 5,4 | 5,0 | 5,0 | ||||
Prix à la consommation (moyenne de la période) |
6,8 | 3,9 | 6,6 | 6,5 | 5,4 | 5,0 | 5,0 | ||||
Prix à la consommation (fin de période) |
4,5 | 5,3 | 7,1 | 5,9 | 5,0 | 5,0 | 5,0 | ||||
Exportations (biens, en dollars, f-à-b) |
18,3 | 4,2 | 5,0 | 5,4 | 6,0 | 6,7 | 7,0 | ||||
Importations (biens, en dollars, f-à-b) |
8,1 | 3,4 | -4,7 | 3,8 | 5,5 | 5,5 | 5,2 | ||||
Taux de change effectif réel (fin de période; + = appréciation) |
0,7 | 0,8 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | ||||
Monnaie et crédit (en gourdes) |
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Crédit au secteur privé (en dollars et en gourdes) |
16,4 | 11,2 | 4,7 | 11,4 | 9,0 | 10,4 | 11,4 | ||||
Base monétaire (monnaie en circulation et dépôts en gourdes) |
15,1 | 0,5 | 3,0 | 7,0 | 8,1 | 8,2 | 7,1 | ||||
Masse monétaire au sens large (y compris dépôts en devises) |
6,6 | 9,8 | 7,3 | 7,6 | 7,9 | 8,3 | 8,5 | ||||
(en pourcentage du PIB, sauf indication contraire) | |||||||||||
Administration centrale |
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Solde global (dons compris) |
-7,2 | -6,4 | -2,7 | -1,9 | -2,2 | -2,0 | -2,0 | ||||
Recettes intérieures |
12,8 | 12,5 | 14,7 | 14,7 | 15,0 | 15,3 | 15,5 | ||||
Dons2/ |
8,1 | 6,5 | 6,1 | 5,6 | 5,3 | 5,0 | 4,8 | ||||
Dépenses |
28,1 | 25,4 | 23,4 | 22,2 | 22,5 | 22,3 | 22,3 | ||||
Dépenses courantes |
12,0 | 12,6 | 12,5 | 12,5 | 12,5 | 12,5 | 12,5 | ||||
Dépenses d’investissement |
16,1 | 12,8 | 10,9 | 9,7 | 10,0 | 9,8 | 9,8 | ||||
Solde global du secteur public non financier3/ |
-8,2 | -7,4 | -3,2 | -2,3 | -2,4 | -2,2 | -2,0 | ||||
Épargne et investissement |
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Investissement brut |
30,1 | 31,2 | 26,6 | 24,8 | 24,9 | 24,7 | 24,8 | ||||
dont : investissement public |
16,1 | 12,8 | 10,9 | 9,7 | 10,0 | 9,8 | 9,8 | ||||
Épargne nationale brute |
23,7 | 24,8 | 23,1 | 21,0 | 21,1 | 21,0 | 21,2 | ||||
dont : épargne de l’administration centrale |
1,9 | 1,3 | 2,9 | 2,8 | 3,0 | 3,0 | 3,0 | ||||
Solde extérieur courant (dons publics compris)2/ |
-6,3 | -6,3 | -3,5 | -3,8 | -3,7 | -3,7 | -3,6 | ||||
Solde extérieur courant (dons publics non compris) |
-15,2 | -12,8 | -8,8 | -8,8 | -8,6 | -8,5 | -8,4 | ||||
Solde extérieur : combustibles fossiles |
-11,3 | -11,9 | -7,3 | -7,8 | -8,1 | -8,3 | -8,4 | ||||
Dette publique |
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Dette publique extérieure (moyen et long terme, fin de période)4/ |
17,4 | 21,0 | 21,8 | 22,6 | 23,3 | 23,8 | 24,3 | ||||
Dette totale du secteur public (fin de période)5/ |
19,5 | 24,1 | 25,5 | 26,4 | 27,2 | 28,2 | 28,9 | ||||
Service de la dette publique extérieure6/ |
1,8 | 2,4 | 3,7 | 4,6 | 5,5 | 6,1 | 6,1 | ||||
(en millions de dollars, sauf indication contraire) | |||||||||||
Balance globale des paiements |
-282 | -178 | -210 | -61 | 3 | 32 | 77 | ||||
Réserves internationales nettes (définition du programme)7/ |
1,219 | 1,010 | 860 | 890 | 950 | 1,017 | 1,085 | ||||
Réserves internationales brutes8/ |
2,384 | 1,914 | 1,782 | 1,808 | 1,872 | 1,940 | 2,010 | ||||
En mois d’importations de l’année suivante |
6,3 | 5,3 | 4,8 | 4,6 | 4,5 | 4,5 | 4,5 | ||||
PIB nominal (millions de gourdes) |
364,526 | 388,809 | 424,832 | 466,707 | 510,359 | 555,960 | 605,653 | ||||
PIB nominal (millions de dollars) |
8,451 | 8,711 | 9,054 | 9,475 | 10,012 | 10,589 | 11,199 | ||||
Sources : Ministère de l’Économie et des Finances; Banque de la République d’Haïti; Banque mondiale; et estimations et projections des services du FMI.
1/ Les services du FMI tablent sur un taux de croissance économique compris dans une fourchette de 2 % à 3 % et une projection de 2,5 % pour l’exercice 2015, une fourchette de 3 % à 3,5 % et une projection de 3,25 % pour l’exercice 2016, et une fourchette de 3,5 à 4,0 % et une projection de 3,75 % pour les exercices 2017 à 2019.
2/ Un nouveau programme FCE catalyserait le soutien budgétaire multilatéral identifié (voir tableaux 4a et 4b). Jusqu’à ce qu’un nouveau programme du FMI soit approuvé, les projections du compte extérieur courant ne tiennent pas compte de ces flux.
3/ Comprend la compagnie publique d’électricité (EDH).
4/ Les ratios d’endettement diffèrent légèrement de ceux de l’AVD, car ils ont fondés sur des moyennes du taux de change et non sur les valeurs de fin de période.
5/ Ne comprend pas les opérations de rachat de la banque centrale pendant l’exercice 2013.
6/ En pourcentage des exportations de biens et de services hors facteurs de production. Allègement de dette compris.
7/ Comprend l’allocation de DTS à la fois comme actif et comme passif.
8/ Or compris; inclut les transactions liées aux opérations de rachat de la BRH; correspond à la définition des réserves du MBP6.
Sources : Ministère de l’Économie et des Finances; Banque de la République d’Haïti; Banque mondiale; et estimations et projections des services du FMI. 1/ Les services du FMI tablent sur un taux de croissance économique compris dans une fourchette de 2 % à 3 % et une projection de 2,5 % pour l’exercice 2015, une fourchette de 3 % à 3,5 % et une projection de 3,25 % pour l’exercice 2016, et une fourchette de 3,5 à 4,0 % et une projection de 3,75 % pour les exercices 2017 à 2019. 2/ Un nouveau programme FCE catalyserait le soutien budgétaire multilatéral identifié (voir tableaux 4a et 4b). Jusqu’à ce qu’un nouveau programme du FMI soit approuvé, les projections du compte extérieur courant ne tiennent pas compte de ces flux. 3/ Comprend la compagnie publique d’électricité (EDH). 4/ Les ratios d’endettement diffèrent légèrement de ceux de l’AVD, car ils ont fondés sur des moyennes du taux de change et non sur les valeurs de fin de période. 5/ Ne comprend pas les opérations de rachat de la banque centrale pendant l’exercice 2013. 6/ En pourcentage des exportations de biens et de services hors facteurs de production. Allègement de dette compris. 7/ Comprend l’allocation de DTS à la fois comme actif et comme passif. 8/ Or compris; inclut les transactions liées aux opérations de rachat de la BRH; correspond à la définition des réserves du MBP6. 1 Conformément à l’Article IV de ses statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières et s’entretient avec les responsables nationaux de l’évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d’administration. 2 À l’issue des délibérations, le Directeur général, en qualité de Président du Conseil d’administration, résume les opinions des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans les résumés des délibérations du Conseil d’administration à l’adresse : http://www.imf.org/external/np/sec/misc/qualifiers.htm. |
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