Communiqué de presse : Le FMI prévoit une croissance économique robuste en Afrique subsaharienne, sur fond de redistribution des forces dans le monde

le 20 octobre 2014

Communiqué de presse n° 14/475
Le 20 octobre 2014

Présentant l’édition d’octobre 2014 du rapport du FMI sur les Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne, Mme Antoinette Sayeh, Directrice du Département Afrique du FMI, a fait aujourd’hui les observations ci-dessous:

«La croissance vigoureuse enregistrée ces dernières années en Afrique subsaharienne devrait se poursuivre. Selon les prévisions, l’économie de la région devrait continuer de croître à un rythme soutenu, de l’ordre de 5 % en 2014, c’est-à-dire autant qu’en 2013, et s’accélérer pour s’établir à environ 5¾ %  en 2015, en étant alimentée par la poursuite des investissements publics dans les infrastructures, la vitalité du secteur des services et une abondante production agricole. Ce dynamisme est particulièrement prononcé dans les pays à faible revenu de la région, où la croissance devrait atteindre 6¾–7 % en 2014–15.

«À côté de ce tableau globalement positif, il y a toutefois la situation dramatique de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone, où, au-delà du nombre insupportable de décès, des souffrances et des bouleversements sociaux qu’elle engendre, l’épidémie d’Ébola a de lourdes conséquences économiques, dont les retombées commencent à se faire sentir dans certains des pays voisins.

«En outre, le scénario de référence, qui prévoit une croissance économique vigoureuse, repose sur l’hypothèse que plusieurs aléas négatifs de plus en plus menaçants se dissiperont. Or, si l’épidémie d’Ébola se prolonge ou se propage à d’autres pays, cela aurait de graves conséquences pour l’activité dans les pays touchés et des retombées plus larges encore. Dans un petit nombre de pays, la poursuite d’une croissance forte et l’existence de conditions favorables sur les marchés financiers internationaux n’ont pas suffi à éviter l’accumulation de dette et les difficultés de financement. Enfin, une conjoncture extérieure devenant moins porteuse, un ralentissement de l’activité plus prononcé dans les pays émergents, en particulier en Chine, ou une normalisation désordonnée de la politique monétaire aux États-Unis pourraient plomber durablement les économies de la région.

«Dans ce contexte, pour la grande majorité des pays de la région, le maintien de taux de croissance élevés reste l’objectif primordial, notamment pour promouvoir la création d’emplois et réduire la pauvreté. Les pouvoirs publics doivent continuer de mettre l’accent sur les mesures de nature à renforcer la croissance. En particulier, ils doivent s’attacher à mobiliser davantage de recettes budgétaires, orienter les dépenses vers les investissements d’infrastructure et les autres besoins de développement, préserver les dispositifs de protection sociale pour promouvoir une croissance plus solidaire, et améliorer le climat des affaires.

«Mais il importera aussi d’être attentif aux contraintes macroéconomiques, de ne pas compter de manière excessive sur des flux de capitaux volatils et de ne pas laisser se développer des déséquilibres macroéconomiques à caractère permanent. Les politiques monétaires devraient rester axées sur la consolidation des acquis de ces dernières années en matière d’inflation, notamment au moyen d’un resserrement dans les pays qui connaissent une croissance rapide et où l’inflation persiste à un niveau élevé.

«Dans les pays actuellement touchés par l’épidémie d’Ébola, les comptes budgétaires sont soumis à des tensions considérables. Dans l’idéal, l’aide devrait être fournie sous forme de dons des bailleurs de fonds internationaux, pour que les pays concernés puissent faire face au surcroît de dépenses nécessité par l’épidémie et évitent une baisse encore plus prononcée de l’activité économique. Cependant, si les dons ne sont pas immédiatement disponibles, et pour autant que la dette publique reste gérable, il convient de laisser les déficits budgétaires se creuser sous réserve que des financements soient disponibles.

«Enfin, dans le petit nombre de pays où les budgets ont atteint leurs limites et où des contraintes de financement sont apparues, il est nécessaire de procéder à un rééquilibrage des finances publiques, en évitant toutefois d’en faire subir indûment les conséquences néfastes aux pauvres et aux groupes vulnérables de la société.»

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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