Communiqué de presse : Le Conseil d’administration du FMI approuve un nouvel accord FEC de 122,4 millions de dollars en faveur du Tchad

le 1 août 2014

Communiqué de presse n° 14/381
Le 1er août 2014

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd’hui en faveur du Tchad un nouvel accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) pour un montant total équivalant à 79,92 millions de DTS (environ 122,4 millions de dollars, ou 120 % de la quote-part). Cette décision permettra de procéder à un premier décaissement d’un montant équivalant à 13,31 millions de DTS (environ 20,4 millions de dollars).

Le nouvel accord FEC devrait s’attaquer aux problèmes prolongés de financement de la balance des paiements, qui tiennent à une réduction des recettes pétrolières, préserver une couverture adéquate des réserves de change et jouer un rôle de catalyseur pour obtenir une aide bilatérale et multilatérale.

A l’issue des débats du Conseil d’administration, M. Naoyuki Shinohara, Directeur général adjoint et Président par intérim, a publié la déclaration ci-après :

« Les résultats macroéconomiques du Tchad ont été relativement bons, en dépit de graves problèmes de sécurité à l’échelle régionale qui ont nécessité le renforcement des mesures de sécurité le long des frontières et une augmentation de l’aide humanitaire accordée aux réfugiés et aux citoyens rentrant au pays. Les perspectives à moyen terme sont généralement favorables. Le début des activités dans de nouveaux gisements pétrolifères devrait accroître considérablement la production et les exportations de pétrole au cours des prochaines années, tandis que le PIB non pétrolier devrait continuer de progresser à un rythme soutenu.

« Le nouveau programme appuyé par la FEC repose sur une accélération des réformes qui permettrait de renforcer les institutions budgétaires et de soutenir la croissance, tout en préservant la discipline budgétaire. Une baisse graduelle du déficit primaire hors pétrole à moyen terme se justifie afin de garantir la viabilité des finances publiques étant donné l’épuisement attendu des réserves pétrolières. Il est essentiel d’opérer des réformes budgétaires structurelles pour accroître l’espace budgétaire, renforcer le contrôle budgétaire et améliorer l’efficience des dépenses publiques. Parmi les principaux objectifs figurent une nouvelle réduction de l’utilisation des procédures de dépenses d’urgence, l’amélioration de la comptabilité et de l’information budgétaires, ainsi que le renforcement de la gestion de trésorerie et du système de prévision d’encaisse.

« Pour atteindre les objectifs de croissance et de développement du pays à moyen terme, il conviendra d’améliorer le climat des affaires, notamment en s’attaquant aux goulets d’étranglement dans les infrastructures, la qualité de la main-d’œuvre et l’accès au crédit. Outre la mise en œuvre de plans ambitieux d’investissements publics dans les infrastructures, il est essentiel de rendre plus favorable l’environnement du secteur privé et de mettre en application la stratégie d’inclusion financière des autorités, qui privilégie à juste titre les zones rurales, afin de développer de nouvelles sources de croissance en dehors du secteur pétrolier.

« La mise en œuvre soutenue du programme appuyé par la FEC devrait jouer un rôle catalyseur pour obtenir des ressources financières supplémentaires de la part des bailleurs de fonds internationaux, ainsi que des investissements directs étrangers qui permettraient de s’attaquer plus efficacement aux besoins de développement et de stimuler la croissance économique, en plus d’être un élément essentiel en vue d’atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE. »

Résumé du programme

Le cadre macroéconomique du programme repose sur une croissance économique élevée et une inflation faible. Le PIB réel devrait progresser d’environ 8 % par an sur la période 2014–17, principalement grâce à l’entrée en exploitation intégrale de nouveaux projets pétroliers d’ici 2016. Cependant, après avoir atteint un sommet en 2017, la production pétrolière devrait diminuer régulièrement s’il n’y a pas de nouvelles découvertes de pétrole. L’inflation devrait rester proche de l’objectif de 3 % par an fixé au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale.

L’accord FEC prévoira des mesures visant à :
i) assurer la viabilité des finances publiques
ii) renforcer les institutions et la gouvernance budgétaires
iii) promouvoir une croissance soutenue et solidaire à moyen terme
iv) faciliter le passage au point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés .

Les réformes structurelles s’accéléreront progressivement sur la durée du programme étant donné les capacités institutionnelles limitées et l’augmentation graduelle de l’aide technique et financière qui est attendue de la part des bailleurs de fonds. Le programme mettra l’accent initialement sur les points les plus urgents, tandis que les phases ultérieures devraient se concentrer sur l’approfondissement des réformes structurelles à l’appui d’une croissance hors pétrole dont les bienfaits sont partagés par le plus grand nombre. Les dépenses sociales et autres dépenses prioritaires seront préservées. Cet engagement constitue l’un des critères de réalisation de l’accord FEC et vise à atteindre les objectifs du Plan national de développement actuel.

Évolution récente de l’économie

Les résultats macroéconomiques du Tchad ont été relativement bons en 2013. Le PIB a progressé de 3,9 %, en dépit d’une contraction de la production pétrolière. Le PIB hors pétrole a augmenté de 5,9 %, contre une hausse de 11,6 % en 2012. L’inflation a chuté nettement, le taux annuel moyen n’atteignant que 0,2 %, contre 7,7 % en 2012, en raison d’une baisse des prix de l’alimentation.

La situation budgétaire s’est améliorée nettement en 2013. Le déficit primaire hors pétrole a diminué de 2,5 % du PIB hors pétrole, grâce à une augmentation considérable des recettes non pétrolières et à une contraction des dépenses d’investissement financées sur ressources intérieures. Le meilleur recouvrement des impôts a permis d’accroître les recettes non pétrolières de près de 1 % du PIB hors pétrole. Cependant, le solde budgétaire global sur la base encaissements-décaissements a affiché un déficit considérable (6,4 % du PIB hors pétrole), car les recettes pétrolières sont tombées largement en deçà des niveaux prévus au budget.

Le déficit des transactions extérieures courantes s’est creusé pour atteindre 9,5 % du PIB selon les estimations, à cause d’une baisse des exportations pétrolières. Les entrées d’investissements directs étrangers ont diminué légèrement en 2013 selon les estimations, mais couvraient encore environ 40 % du déficit des transactions extérieures courantes, le reste étant financé par des emprunts du secteur public.

Le système bancaire est relativement solide. Ses actifs totaux ont progressé de 23 % en 2013 pour atteindre 850 milliards de francs CFA, soit 13 % du PIB. Le secteur bancaire reste exposé au secteur public et donc vulnérable à des chocs liés aux fluctuations des recettes pétrolières.

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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