Communiqué de presse: Le Conseil d’administration du FMI approuve un décaissement de 47,1 millions de dollars en faveur de Madagascar au titre de la facilité de crédit rapide (FCR)
le 18 juin 2014
Communiqué de presse n° 14/287Le 18 juin 2014
Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd’hui une aide financière d’urgence d’un montant équivalent à 30,55 millions de DTS (environ 47,1 millions de dollars EU) en faveur de Madagascar au titre de la facilité de crédit rapide (FCR), pour permettre aux autorités de répondre à leur besoin urgent de financement de la balance des paiements.
L’aide financière du FMI est destinée à soutenir diverses politiques et mesures économiques et structurelles que les autorités entendent appliquer pour rétablir la stabilité macroéconomique, créer un environnement propice à une croissance bénéficiant à tous et à la réduction de la pauvreté, et renforcer les capacités du gouvernement malgache. L’approbation par le Conseil d’administration du décaissement au titre de la FCR permettra aussi aux autorités d’engager les discussions avec les partenaires de développement en vue d’obtenir une aide complémentaire. La décision du Conseil d’administration ouvre la voie au décaissement immédiat de la totalité du montant approuvé, qui est équivalent à 25 % de la quote-part de Madagascar au FMI.
Après plusieurs années de croissance économique raisonnablement forte, la production s’est contractée en 2009 et est restée faible pendant plusieurs années, en raison notamment du niveau élevé d’incertitude politique et économique, qui a influé sur les décisions d’investissement. Au cours de cette période, Madagascar a aussi pâti de la forte diminution des aides financières des partenaires de développement et de la persistance de déficits budgétaires qui sont devenus peu à peu plus difficiles à financer. Grâce à des grands projets miniers qui arrivent au stade de la production commerciale, au redressement de la production de riz et à un environnement politique moins incertain, la croissance devrait, selon les projections, atteindre 3 % en 2014.
La FCR permet d’apporter une aide financière immédiate assortie d’une conditionnalité limitée aux pays à faible revenu qui se heurtent à un problème immédiat de balance des paiements. Dans ce contexte, les politiques économiques menées par un pays membre bénéficiant d’un financement au titre de la FCR sont censées remédier aux difficultés sous-jacentes de balance des paiements et concourir à la réalisation des objectifs poursuivis par les pouvoirs publics, notamment la stabilité macroéconomique et la réduction de la pauvreté. Le taux d’intérêt des financements accordés au titre de la FCR est de 0 % (jusqu’à la fin de 2014), avec un différé d’amortissement de cinq ans et demi et une échéance maximale de dix ans. Le FMI revoit tous les deux ans les taux d’intérêt de toutes les facilités concessionnelles.
Au terme des débats du Conseil d’administration consacrés à Madagascar, M. Min Zhu, Directeur général adjoint et Président par intérim, a fait la déclaration suivante :
«La reprise des relations entre Madagascar et le FMI marque la fin d’une période difficile de perturbations pour l’économie du pays, au cours de laquelle l’activité économique a ralenti, l’investissement a stagné et les indicateurs sociaux et de gouvernance se sont dégradés. Les élections de l’année dernière, qui ont été suivies de la reconnaissance du nouveau gouvernement par l’ensemble de la communauté internationale, contribuent à créer les conditions d’un renouveau de l’économie, mais il est nécessaire de combler les déficits prononcés de la balance des paiements et des finances publiques afin de ne pas compromettre le redressement de l’économie et de commencer à répondre aux besoins sociaux.
«Avec le soutien obtenu au titre de la facilité de crédit rapide du FMI, le gouvernement a l’intention de mettre en œuvre des politiques macroéconomiques et des réformes structurelles pour corriger les déséquilibres macroéconomiques, consolider la croissance et commencer à faire baisser le taux de pauvreté, qui atteint aujourd’hui un niveau élevé. Parmi les principaux défis budgétaires à affronter en 2014 figurent la nécessité de relâcher la compression désordonnée des dépenses, d’accroître les dépenses consacrées aux infrastructures et aux services publics essentiels, et d’élaborer une stratégie pluriannuelle pour apurer les arriérés budgétaires intérieurs. Pour pouvoir mettre en place des infrastructures plus productives et mieux cibler les dépenses sociales, il est indispensable d’accroître les recettes budgétaires en améliorant l’administration des recettes fiscales et douanières et en élargissant la base d’imposition, en éliminant progressivement les subventions généralisées aux carburants et en supprimant les dépenses faiblement prioritaires. La flexibilité du taux de change sera un levier important pour assurer et faciliter la reconstitution régulière des réserves de change.
«Pour encourager une croissance économique soutenue et une réduction durable de la pauvreté, il convient en priorité de revitaliser les réformes structurelles dans les domaines clés suivants : gestion des finances publiques, augmentation des recettes intérieures, développement de l’accès aux services financiers et approfondissement du secteur financier. Pour avancer dans le domaine de la gouvernance, il sera nécessaire de mettre en place des institutions plus fortes, de permettre au secteur privé de fonctionner dans un environnement équitable, de créer des incitations pour encourager les comportements acceptables et d’affecter suffisamment de ressources au contrôle et à l’audit des organismes publics.
«Le FMI continuera de jouer un rôle essentiel en promouvant les initiatives internationales visant à apporter des aides financières et une assistance technique pour soutenir la stratégie de reforme du gouvernement.»
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