Communiqué de presse: Déclaration à l’issue des consultations régionales avec la CEMAC au titre de l’année 2014
le 5 juin 2014
Communiqué de presse n° 14/258(F)Le 5 juin 2014
Une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Mr. Joël Toujas-Bernaté a séjourné à Yaoundé du 21 mai au 5 juin 2004 pour mener des entretiens sur les politiques communes des pays membres avec les institutions de la CEMAC. La mission a rencontré M. Abaga Nchama, Gouverneur de la Banque des États d’Afrique Centrale (BEAC), ainsi que M. Abbas Tolli, Secrétaire général de la Commission Bancaire (COBAC), M. Paul Tasong, Commissaire de la CEMAC, et d’autres hauts fonctionnaires. La mission a rencontré aussi des représentants du secteur privé, de la société civile, du monde universitaire et de la communauté des donateurs. Les entretiens ont porté principalement sur l’évolution récente de l’économie et les principaux enjeux de la région, y compris la politique budgétaire optimale pour atténuer les risques et stimuler la croissance, la réforme de la politique monétaire pour la rendre plus efficace, des réformes du secteur financier pour promouvoir son développement et sa stabilité, ainsi que l’approfondissement de l’intégration régionale.
À l’issue de la mission, M. Toujas-Bernaté, chef de mission pour la CEMAC, a publié la déclaration ci-après :
« Après une période de solides résultats économiques à l’échelle de la région, la croissance économique dans la CEMAC a ralenti en 2013. La croissance dans le secteur hors pétrole a continué d’être portée par les plans d’investissements publics dans plusieurs pays membres, mais la production de pétrole a diminué considérablement, si bien que la croissance globale du PIB réel a avoisiné 2 ½ %. L’inflation est tombée au-dessous de 2 % en moyenne grâce à une baisse des prix des produits alimentaires. Au niveau de l’ensemble de la région, la politique budgétaire a été expansionniste et le solde primaire est devenu déficitaire en raison du niveau élevé des dépenses. Le déficit des transactions extérieures courantes s’est creusé, pour avoisiner 3 % du PIB : les exportations de pétrole ont diminué tandis que les importations liées aux investissements sont restées élevées.
« Les perspectives pour le reste de l’année 2014 font état d’une accélération de la croissance économique. La croissance régionale du PIB réel devrait atteindre 5–5 ½ %, grâce à une augmentation de la production pétrolière. L’inflation devrait rester inférieure à 3 %. Les soldes budgétaires continueraient de se détériorer en raison d’une légère baisse des recettes, tandis que le déficit des transactions extérieures courantes se stabiliserait au niveau de l’an dernier. Les perspectives à moyen terme devraient rester favorables, avec une croissance de 5 à 6 % dans les secteurs hors pétrole. La baisse de la production pétrolière attendue en 2018–19 pèserait cependant sur la croissance globale.
Les risques de détérioration restent considérables : la région reste vulnérable à une baisse des cours du pétrole et des autres matières premières, ainsi qu’à un ralentissement prolongé dans les pays partenaires. Une détérioration de la situation sur le plan de la sécurité dans certaines parties de la région pourrait peser sur la croissance, et un manque de réformes structurelles pourrait limiter le développement attendu du secteur privé.
Les entretiens ont porté principalement sur les moyens d’approfondir l’intégration régionale et de favoriser une croissance durable et plus solidaire dans la CEMAC.
« Les politiques budgétaires ont été pour l’essentiel procycliques. Le niveau élevé des recettes pétrolières a permis d’engager des investissements élevés et indispensables dans les infrastructures, mais l’accumulation d’épargnes budgétaires est restée inégale. En coordination avec les institutions régionales, les pays membres devraient mieux se préparer à une éventuelle baisse temporaire des cours du pétrole en constituant des épargnes budgétaires qui permettraient de poursuivre leur développement. De manière plus générale, ils devraient mettre l’accent sur une meilleure gestion des ressources pétrolières non renouvelables en dissociant les dépenses budgétaires de la volatilité des recettes tirées des ressources, et intensifier l’accroissement des recettes non pétrolières. Ils devraient aussi rester prudents en ce qui concerne l’accumulation de la dette publique afin de réduire au minimum les risques de surendettement à moyen et à long terme.
« La mission encourage les autorités à accroître l’efficience du cadre de politique monétaire, notamment en remaniant les instruments de gestion des liquidités de la BEAC, ainsi que ses opérations. En outre, afin de promouvoir le développement du marché monétaire interbancaire, la mission encourage les autorités à accélérer les réformes visant à réduire les risques de contrepartie, ainsi qu’à améliorer le climat du crédit.
« L’accès aux services financiers dans la région de la CEMAC est parmi les plus faibles en Afrique, tandis que la solidité du secteur financier est préoccupante : il convient de s’attaquer aux faiblesses de certains établissements financiers. La mission encourage les autorités à renforcer la réglementation et le contrôle du secteur bancaire. Le développement du marché des titres publics sera essentiel pour approfondir le secteur financier et fournir des financements adéquats aux pouvoirs publics, y compris pour leurs projets d’investissement.
« À moyen terme, la grande priorité de la région de la CEMAC consiste à réaliser une croissance plus élevée, durable et plus solidaire, afin de créer davantage d’emplois et d’accélérer la réduction de la pauvreté. Ces objectifs doivent être appuyés par une amélioration considérable du climat des affaires et un approfondissement de l’intégration régionale. La mission a examiné la mise en place de politiques régionales plus efficientes qui permettraient d’assurer en particulier une meilleure coordination des plans de développement et des réformes des pays. La BEAC et la Commission de la CEMAC ont un rôle important à jouer à cet égard, notamment en améliorant la coordination des politiques budgétaires, en encourageant les initiatives visant à éliminer les obstacles aux échanges commerciaux internes et externes, en exécutant des réformes essentielles dans le secteur financier et en accélérant les réformes du climat des affaires. Pour jouer ce rôle, les institutions régionales devront encore renforcer leurs capacités institutionnelles.
« Il est prévu que le Conseil d’administration du FMI discute en juillet 2014 le rapport sur les consultations régionales de 2014 concernant les politiques communes des pays membres avec les institutions de la CEMAC. La mission tient à remercier les autorités de leur hospitalité chaleureuse, de leur excellente coopération et de leur dialogue constructif. »
CEMAC : Principaux indicateurs économiques et financiers, 2011–2019 | |||||||||||||
2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | |||||
Est. | Proj. | Proj. | Proj. | Proj. | Proj. | Proj. | |||||||
(Variation annuelle en pourcentage) | |||||||||||||
Revenu national est pris |
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PIB à prix constants |
3,9 | 5,2 | 2,6 | 5,3 | 4,7 | 6,4 | 5,4 | 3,8 | 3,5 | ||||
PIB pétrolier |
-2,2 | -2,7 | -7,1 | 3,2 | 1,8 | 6,1 | 5,9 | -3,3 | -6,5 | ||||
PIB non pétrolier |
5,9 | 6,6 | 4,6 | 5,4 | 5,1 | 6,4 | 5,7 | 5,3 | 5,3 | ||||
Prix à la consommation (moyenne de la période)1 |
2,5 | 2,7 | 1,8 | 2,7 | 2,1 | 2,1 | 2,0 | 2,0 | 2,0 | ||||
Prix à la consommation (fin période)1 |
4,3 | 3,1 | 2,3 | 2,7 | 2,6 | 2,6 | 2,7 | 2,4 | 2,5 | ||||
Taux de change effectif nominal1 |
1,1 | -3,1 | 3,1 | … | … | … | … | … | … | ||||
Taux de change effectif réel1 |
-0,9 | -1,5 | 3,6 | … | … | … | … | … | … | ||||
(Variation annuelle en pourcentage de la monnaie au sens large en début de période) | |||||||||||||
Monnaie et crédit |
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Avoirs extérieurs nets |
16,9 | 9,5 | -0,4 | … | … | … | … | … | … | ||||
Avoirs intérieurs nets |
0,4 | 6,7 | 9,0 | … | … | … | … | … | … | ||||
Monnaie au sens large |
18,0 | 16,6 | 6,4 | … | … | … | … | … | … | ||||
(En pourcentage du PIB, sauf indication contraire) | |||||||||||||
Épargne nationale brute |
33,0 | 30,4 | 28,3 | 28,7 | 27,3 | 26,3 | 24,7 | 23,4 | 22,3 | ||||
Investissement intérieur brut |
31,2 | 31,0 | 31,4 | 31,9 | 31,1 | 29,7 | 27,4 | 26,5 | 26,0 | ||||
Dont : public |
13,9 | 14,1 | 14,8 | 14,5 | 13,4 | 11,8 | 10,6 | 9,8 | 9,4 | ||||
Opérations financières de l’État |
|||||||||||||
Recettes totales, hors dons |
27,9 | 27,9 | 26,8 | 26,1 | 25,9 | 25,3 | 24,8 | 24,1 | 23,1 | ||||
Dépenses publiques |
25,6 | 29,4 | 29,5 | 29,5 | 29,2 | 28,0 | 26,9 | 26,5 | 26,1 | ||||
Solde budgétaire primaire global |
3,6 | 0,3 | -0,4 | -1,3 | -1,3 | -1,2 | -0,7 | -0,8 | -1,4 | ||||
Solde budgétaire de base 2 |
4,9 | 0,7 | 0,5 | -0,1 | 0,2 | 0,4 | 0,8 | 0,5 | -0,2 | ||||
Solde budgétaire global, hors dons |
2,0 | -1,6 | -2,7 | -3,5 | -3,4 | -2,7 | -2,2 | -2,4 | -3,0 | ||||
Solde budgétaire global non pétrolier, hors dons (% du PIB non pétrolier) |
-26,2 | -31,1 | -27,9 | -26,8 | -24,4 | -21,7 | -19,6 | -17,7 | -16,1 | ||||
Dette publique totale |
19,2 | 20,0 | 22,9 | 23,7 | 25,2 | 26,7 | 28,2 | 30,4 | 32,2 | ||||
Secteur extérieur |
|||||||||||||
Exportations de biens et services hors facteurs |
55,5 | 55,1 | 51,3 | 49,3 | 46,3 | 45,1 | 43,9 | 41,2 | 38,3 | ||||
Importations de biens et services hors facteurs |
43,8 | 43,5 | 43,4 | 42,2 | 41,6 | 40,2 | 38,5 | 37,1 | 36,0 | ||||
Solde des biens et services hors facteurs |
11,7 | 11,6 | 7,9 | 7,2 | 4,7 | 4,9 | 5,4 | 4,2 | 2,3 | ||||
Solde des transactions courantes, dons inclus |
1,8 | -0,6 | -3,1 | -3,2 | -3,8 | -3,4 | -2,7 | -3,2 | -3,7 | ||||
Dette publique extérieure |
12,4 | 14,2 | 16,8 | 17,2 | 18,4 | 19,0 | 19,7 | 20,6 | 21,1 | ||||
Réserves officielles brutes (fin de période) |
|||||||||||||
Millions de dollars |
15.717 | 17.531 | 17.490 | 17.698 | 17.528 | 18.325 | 19.750 | 20.945 | 21.489 | ||||
Mois d’importations de biens et services (moins importations intrarégionales) |
5,0 | 5,4 | 5,1 | 5,0 | 4,8 | 4,8 | 5,1 | 5,3 | 5,8 | ||||
Pourcentage de la monnaie au sens large |
85,6 | 88,6 | 80,4 | … | … | … | … | … | … | ||||
Pour mémoire : |
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PIB nominal (milliards de francs CFA) |
42.407 | 45.445 | 45.727 | 48.273 | 49.827 | 52.728 | 55.904 | 57.872 | 60.027 | ||||
Francs CFA pour 1 dollar, moyenne |
471.9 | 510.5 | 494 | 479 | 471 | 465 | 458 | 452 | 445 | ||||
Cours du pétrole (dollars le baril) |
104.0 | 105.0 | 104 | 104 | 98 | 93 | 90 | 88 | 87 | ||||
Sources : Données établies par les services du FMI.. |
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1 En utilisant comme pondération la part des pays membres dans le PIB de la CEMAC en dollars PPA. | |||||||||||||
3 Hors dons et investissements financés sur ressources extérieures. |
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