Communiqué de presse : Conclusion de la mission du FMI au Sénégal pour la 7 ème revue de l’ISPE

le 30 avril 2014

Communiqué de presse 14/190
Le 30 avril 2014

Une mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Hervé Joly, s’est rendue au Sénégal du 16 au 30 avril 2014 pour effectuer la septième revue de l’accord triennal au titre de l’Instrument de Soutien à la Politique Economique (ISPE) approuvé en décembre 2010. Les membres de la mission ont rencontré le Président de la République, les ministres responsables de l’économie et des finances, de l’énergie et du suivi du Plan Sénégal Emergent (PSE), ainsi que des représentants de la BCEAO, d’autres hauts responsables de l’État et les représentants du secteur privé, de la société civile, et des partenaires au développement.

À la fin de la visite, la mission a fait la déclaration suivante :

«Les premières estimations des autorités suggèrent que la croissance du PIB a été plus faible que prévu en 2013 (environ 3,5 % au lieu de 4 % attendu). Ce résultat reflète de faibles niveaux de production dans le secteur agricole mais également des difficultés dans l’industrie et les industries extractives. En revanche, l’activité a été particulièrement dynamique dans les secteurs des télécommunications et de la construction. L’inflation s’est établie à 0,7% en moyenne en 2013, dans un contexte marqué par la détente des cours sur le marché international des matières premières agricoles. Le déficit du compte extérieur courant s’est détérioré (environ 10 % du PIB), sous l’effet notamment d’une baisse importante des cours de l’or. Les crédits à l’économie se sont significativement accrus tandis que la masse monétaire a augmenté de 8%.

«Un environnement international plus favorable, l’amélioration de la situation socio-politique dans la sous-région, un fort rebond de la production agricole et des secteurs minier et industriel en 2014, ainsi qu’une hausse de l’effort d’investissement public (y compris en liaison avec la mise en œuvre du PSE) devraient doper la croissance du PIB, qui s’établirait à 4,9 %. L'inflation devrait rester très modérée.

«Tous les critères d’évaluation quantitatifs et objectifs indicatifs du programme à la fin 2013 ont été respectés, y compris la cible de déficit budgétaire en dépit de moins-values de recettes importantes. Ces moins-values reflètent un ensemble de facteurs, tels qu’un niveau d’activité et d’inflation plus faible que prévu, la situation financière de la SENELEC (Société National d'Éléctricité du Sénégal), qui a accumulé d’importants arriérés fiscaux, et des pertes de recettes de TVA liées à la suppression du précompte par les agences publiques dans le contexte de la réforme du code général des impôts de 2013. La mise en œuvre des réformes a pris du retard au cours des derniers mois, et certains mesures structurelles du programme n’ont pas été respectées ou restent à mettre en œuvre.

« Les discussions entre les autorités et la mission ont tout d’abord porté sur le PSE. La mission a noté que le PSE constitue un bon diagnostic des forces et faiblesses du Sénégal. Il s’agit aussi d’une stratégie très ambitieuse, qui vise à doubler le potentiel de croissance du Sénégal grâce à un effort substantiel d’investissement et de réformes. La mission a salué son appropriation par les plus hautes autorités de l’Etat, qui sera un atout pour sa mise en œuvre. La mission a souligné le besoin d’accroître l’efficacité de l’investissement. A cet égard le succès du PSE nécessitera des réformes vigoureuses pour améliorer l’environnement des affaires et une réforme profonde de l’Etat. Cette dernière sera aussi nécessaire pour financer l’effort d’investissement public.

«  Les discussions ont aussi porté sur les perspectives budgétaires pour 2014 et l’accélération des réformes. Les perspectives budgétaires se sont détériorées depuis la dernière revue, compte tenu des difficultés de mobilisation des recettes (voir ci-dessus). Par ailleurs, la mise en œuvre du PSE nécessitera de nouvelles dépenses d’investissement. Les autorités, qui ont réitéré leur objectif de poursuivre la réduction du déficit budgétaire en 2014, ont identifié avec la mission un certain nombre de mesures permettant de réduire les moins-values fiscales et de réaliser des économies sur des dépenses moins productives. Les mesures structurelles en suspens devraient être mises en œuvre au cours des prochaines semaines.

«Les discussions sur la 7ème revue de l’ISPE sont très avancées et devraient se conclure dans les prochaines semaines.»

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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