Press Release: Réunion du Groupe consultatif africain : déclaration du Président du Groupe des gouverneurs africains et de la Directrice générale du FMI
le 13 avril 2014
Communiqué de presse n° 14/171Le 13 avril 2014
M. Bader Eldin Mahmoud Abbas, Président du Groupe des gouverneurs africains, et Mme Christine Lagarde, Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), ont coprésidé aujourd’hui la réunion du Groupe consultatif africain qui s’est tenue au siège du FMI. Ils ont fait la déclaration suivante à l’issue de la réunion du Groupe à Washington1.
«Nous avons eu des échanges très fructueux sur les perspectives économiques de l’Afrique et les défis que devra relever le continent. Nous avons convenu que les perspectives économiques sont prometteuses, l’activité devant enregistrer un taux de croissance annuel d’environ 5 % en 2014 et en 2015, sur fond de repli de l’inflation.
«Nous avons également noté que les principaux risques baissiers qui pèsent sur ces perspectives concernent un ralentissement plus fort que prévu des économies émergentes, et notamment de la Chine, ainsi que la vulnérabilité des finances publiques et les problèmes sécuritaires dans un certain nombre de pays. A cet égard, les pays africains doivent poursuivre leurs efforts pour préserver la stabilité macroéconomique et construire leur résilience. Pour la plupart des pays, il est crucial de concilier de manière adéquate le renforcement des réserves, l’augmentation des investissements privés et publics et le financement d’un niveau approprié de dépenses sociales, tandis que pour d’autre pays il importera également de renforcer les positions budgétaires et de contenir l’accumulation de la dette. En outre, nous appelons de nos vœux des efforts concertés pour restaurer la paix et la stabilité dans les pays frappés par l’instabilité politique ou par le conflit.
«L’Afrique a le potentiel nécessaire pour générer une croissance économique soutenue et faire reculer davantage la pauvreté. Pour la plupart des pays à faible revenu et des exportateurs de ressources naturelles, la diversification de l’activité économique et des exportations est un important objectif capable de renforcer la résilience et de créer des emplois pour une population active jeune en expansion. Les pays à revenu intermédiaire, vont devoir, quant à eux, se centrer sur les réformes propres à corriger les asymétries d’aptitudes sur le marché du travail, à rationnaliser et améliorer les réglementations, et à développer les dispositifs de protection sociale en faveur des couches de population vulnérables. En outre, nous ne saurions trop insister sur la nécessité d’approfondir les échanges intra-régionaux.
«M. Abbas a noté que : “Alors que l'Afrique subsaharienne a jusqu’ici maintenu un taux de croissance confortable, elle pourrait tout de même être vulnérable à un ralentissement de l’activité dans les pays émergents compte tenu de sa dépendance au commerce international, en particulier avec la Chine, et aux prix des matières premières. Dans ce contexte, les pays africains reconnaissent qu’ils ont eux aussi besoin de faire un rééquilibrage et générer de la croissance dans les industries telles que la transformation et l’agriculture qui peuvent bénéficier aux populations en termes d’opportunités d’emploi, y compris en s’attaquant au déficit en infrastructure et en énergie. Pourtant, l’accès au financement reste difficile. Les pays africains se tournent alors vers le Fonds afin qu’il poursuive son engagement efficace et la réforme de ses politiques, y compris la politique relative aux limites d'endettement pour les programmes appuyés par le FMI, dans l’optique de faciliter davantage de flexibilité dans la gestion des options d'emprunt et d’apporter plus de marge de manœuvre pour adresser l’important besoin d’investissement du continent.”
«En conclusion, Mme Lagarde a ajouté : «Le FMI continuera de travailler étroitement avec les pays membres africains en leur apportant les concours financiers et les conseils techniques dont ils ont besoin. De manière plus précise, nous continuerons de mobiliser des ressources en faveur des pays en transition d’Afrique du Nord et des Etats fragiles, pour assurer leur stabilité économique et conforter leur résilience. Par ailleurs, le FMI continuera de renforcer les fondements analytiques de ses instruments et de ses conseils, et il veillera à adapter ses politiques à l’évolution des besoins des pays membres. C’est avec beaucoup d’intérêt que nous envisageons les conférences sur les thèmes «Construire l'avenir : Emploi, croissance et équité dans le monde arabe» qui se tiendra à Amman, Jordanie, les 11 et 12 mai prochains, et «La montée en puissance de l’Afrique» qui se tiendra à Maputo, Mozambique, les 29 et 30 mai prochains et qui rassembleront les représentants des gouvernements, du secteur privé, de la société civile et du monde universitaire. Ces rencontres seront l’occasion d’aborder les défis auxquels font faces l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne, ainsi que d’envisager le meilleurs moyen d’intégrer dans nos travaux futurs ces préoccupations chères aux pays».
1 Le Groupe consultatif africain rassemble les Gouverneurs du FMI pour 15 pays africains représentés au sein du Groupe des gouverneurs africains, et la Direction du FMI. Il a été créé en 2007 pour renforcer le dialogue entre le FMI et le Groupe des gouverneurs africains. Le Groupe consultatif africain se réunit à l’occasion des Réunions de printemps, tandis que la Direction du FMI rencontre l’ensemble du Groupe des gouverneurs africains lors de l’Assemblée annuelle.
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