Communiqué de presse : Le conseil d’administration du FMI conclut les consultations de 2013 au titre de l’article IV avec la République du Congo

le 10 septembre 2013

Communiqué de presse No13/332
Le 10 septembre 2013

Le 30 août 2013, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu les consultations au titre de l’article IV avec la République du Congo selon la procédure du défaut d’opposition et a examiné et approuvé l’évaluation par les services, sans tenir de réunion.1, 2

La République du Congo est dotée d’abondantes ressources naturelles, notamment du pétrole et du minerai de fer. Les réserves pétrolières prouvées sont estimées à environ 2 milliards de barils et le pays a d’importants gisements de minerai de fer, de même qu’un vaste potentiel agricole.

Appuyés par l’amélioration de la situation politique, les résultats macroéconomiques se sont nettement renforcés dans la période précédant et suivant le point d’achèvement en 2010 de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). La croissance du produit intérieur brut (PIB) réel s’est établie en moyenne à 6,5 % entre 2009 et 2011, l’activité étant robuste à la fois dans les secteurs pétrolier et non pétrolier. Les pressions inflationnistes ont été maîtrisées et le secteur financier est resté sain. De plus, le gouvernement a pu accumuler une importante épargne budgétaire grâce aux prix élevés du pétrole. Pour autant, en dépit des résultats macroéconomiques dans l’ensemble satisfaisants, l’incidence de la pauvreté est restée au niveau élevé de 46,5 % en 2011. En 2012, l’évolution économique a été dominée par l’action budgétaire des autorités face à l’explosion du dépôt de munitions à Brazzaville. La réponse rapide des autorités pour répondre aux besoins des victimes et entamer l’effort de reconstruction a entrainé une augmentation rapide des dépenses qui a fait grimper l’inflation en fin d’année à 7,5 % (en glissement annuel). Les dépenses ont néanmoins été inférieures à celles qui avaient été budgétisées à cette fin en raison de l’insuffisance des capacités et de diverses contraintes administratives, et la situation financière de l’État est restée dans l’ensemble confortable.

En 2013, les situations budgétaire et extérieure devraient s’améliorer davantage. Cependant, les données préliminaires indiquent que l’activité économique sera légèrement moins dynamique que prévu à cause d’une baisse de la production pétrolière. Pour autant, la croissance du PIB réel devrait, d’après les projections, atteindre 5,8 % et l’inflation se relâcher comme les effets de la forte augmentation des dépenses publiques en 2012 se dissipent. Dans le secteur financier, le crédit au secteur privé reste solide.

À moyen terme, les perspectives sont globalement favorables. Même si la production pétrolière devrait nettement fluctuer, la croissance devrait rester robuste dans le secteur non pétrolier, soutenue par les importantes recettes pétrolières de la République du Congo ; l’appartenance du pays à la zone du franc CFA devrait continuer à lui être avantageuse et servir d’ancrage à la stabilité macroéconomique. Les principaux risques pesant sur les perspectives sont liés aux pressions éventuelles à la baisse des prix du pétrole, imputables aux incertitudes de la zone euro et des marchés émergents. Au plan intérieur, les perspectives sont aussi tributaires du déroulement sans heurts des prochaines élections présidentielles en 2016.

Évaluation par le Conseil d’administration

À la conclusion des consultations de 2013 au titre de l’article IV avec la République du Congo, les Administrateurs ont approuvé l’évaluation ci-dessous faite par les services du Fonds :

La République du Congo demeure sur une trajectoire de forte croissance, mais les progrès dans la réduction de la pauvreté restent modestes. Il serait souhaitable que le Congo rende la croissance plus solidaire, tout en préservant la stabilité macroéconomique. Pour ce faire, le programme à moyen terme des autorités tend à juste titre à assainir davantage le budget tout en accroissant les investissements pour combler les importants déficits d’infrastructures et de compétences, en encourageant la diversification économique et le développement du secteur privé et en améliorant la gouvernance et la transparence. Redynamiser la croissance et accroître l’efficacité de la stratégie de réduction de la pauvreté dans la période à venir exigeront une mise en œuvre rigoureuse des réformes en cours dans ces domaines cruciaux.

Il est essentiel de s’en tenir strictement à des politiques budgétaires qui favorisent la stabilité pour consolider les récentes avancées de la stabilité macroéconomique. Les efforts en cours en vue de renforcer le recouvrement des recettes non pétrolières, dans le contexte d’une nouvelle règle budgétaire qui protège les dépenses contre la volatilité des recettes pétrolières, sont louables. Il serait souhaitable d’élargir la règle budgétaire récemment introduite et de l’inscrire dans un cadre qui tienne également compte du tarissement des réserves pétrolières. Tout en appuyant les dépenses favorables à la croissance et à la lutte contre la pauvreté, le cadre budgétaire proposé, qui repose sur une règle, devrait tendre à long terme à engendrer une épargne budgétaire importante, nécessaire pour sauvegarder des marges de manœuvre et soutenir des niveaux raisonnables de dépenses pendant l’ère post-pétrolière. Dans ce contexte, la République du Congo devrait continuer à mener une politique d’endettement prudente pour préserver la viabilité de la dette à long terme après l’allégement de la dette dans le cadre des initiatives PPTE et d’allégement de la dette multilatérale (IADM). Les mesures appuyées par la Banque mondiale pour améliorer la gestion des investissements publics doivent aussi être rapidement mises en œuvre.

L’évaluation de la stabilité extérieure indique qu’il y a eu de nouvelles améliorations l’année dernière, mais qu’il était nécessaire de renforcer davantage la compétitivité. Le taux de change effectif réel correspond aux fondamentaux macroéconomiques, mais la compétitivité extérieure est contrainte par des obstacles structurels au développement du secteur privé qui sont profondément enracinés. Il serait nécessaire de mettre en œuvre le plus rapidement possible les mesures de réformes convenues avec la Société financière internationale (SFI) destinées à améliorer le climat des affaires. Notamment, l’Agence de promotion des investissements récemment créée devrait devenir complètement opérationnelle et les obligations administratives de démarrage des activités d’une entreprise être simplifiées.

Une amélioration de la gouvernance et de l’environnement des affaires est nécessaire pour appuyer une croissance forte tirée par le secteur privé et promouvoir la réduction de la pauvreté. Les autorités ont atteint le statut de « pays conforme » dans le cadre de l’Initiative pour la transparence des industries extractives ; elles doivent maintenant accélérer l’adoption de la loi sur la transparence budgétaire qui est actuellement examinée par le Parlement. Pour diversifier l’économie et promouvoir l’emploi, le gouvernement est en train de développer des zones économiques spéciales (ZES), de renforcer l’enseignement technique et professionnel et d’introduire des programmes spéciaux à l’appui de l’emploi. Parallèlement, des dispositifs innovateurs de filets de sécurité sociale sont mis en place pour protéger les groupes les plus vulnérables. Il est nécessaire de veiller à la disponibilité des fonds budgétisés dans les délais pour assurer que ces programmes sont correctement mis en œuvre. S’agissant du programme des SEZ, le gouvernement devrait éviter d’accorder des incitations fiscales particulières, sources de distorsions et qui donnent souvent lieu à des pratiques abusives ; il devrait plutôt se concentrer sur la modernisation des infrastructures et la facilitation des démarches administratives.

Même si les perspectives à moyen terme sont globalement favorables, les autorités doivent rester vigilantes aux risques liés aux pressions à la baisse sur les prix mondiaux du pétrole. En dépit des fluctuations anticipées de la production pétrolière au cours des années à venir, la croissance du PIB réel devrait rester robuste et l’inflation maîtrisée autour de la cible de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), soit 3 %. Pour autant, les incertitudes dans la zone euro, de même que l’affaiblissement des investissements dans les pays émergents, se traduisant par des prix mondiaux du pétrole inférieurs aux projections actuelles, pourraient assombrir les perspectives par ailleurs favorables du pays.

La République du Congo devrait pleinement tenir ses engagements dans le cadre de la CEMAC. Les autorités appuient et suivent de près la revue en cours du cadre de gestion des réserves de la banque centrale régionale (BEAC). En attendant l’achèvement de la revue, les obligations y afférentes devraient être pleinement respectées afin d’assurer le fonctionnement harmonieux de la BEAC et du régime de taux de change fixe. Les autorités sont encouragées à redoubler d’efforts pour assurer une mise à disposition ponctuelle au FMI des données macroéconomiques standards qui sont requises pour une surveillance efficace.


République du Congo: principaux indicateurs économiques et financiers, 2010–14
 

 

2010 2011 2012 2013 2014

 

      Proj.
 
  (Variation annuelle en pourcentage)

Production et prix

         

PIB à prix constants

8.8 3.4 3.8 5.8 4.8

Pétrolier

13.8 -4.8 -9.6 -2.6 -4.0

Non pétrolier

6.5 7.4 9.7 8.8 7.6

PIB aux prix courants

31.3 14.5 2.6 0.8 -1.1

Prix à la consommation (moyenne pour la période)

5.0 1.8 5.0 4.5 3.0

Prix à la consommation (fin de période)

5.4 1.8 7.5 4.1 2.9
  (Pourcentage du PIB)

Solde du compte courant

3.8 5.9 -1.3 7.9 5.0

Dette publique extérieure (fin de période)

20.2 23.0 25.2 21.4 21.6

Finances de l'administration central

(Pourcentage du PIB non pétrolier)

Total recettes

116.8 138.1 120.5 117.4 107.2

Recettes pétrolières

92.0 108.9 92.7 87.4 76.9

Recettes non pétrolières (dons et revenu inv. incl.)

24.7 29.2 27.7 30.1 30.2

Total dépenses

66.7 84.7 102.3 81.4 72.6

Courantes

35.6 32.9 41.4 34.4 33.8

D'investissement (et prêts nets)

31.2 51.7 60.8 47.0 38.8

Solde global (déficit-, base engagements) 1

50.0 53.4 18.2 36.0 34.6

Solde budgétaire primaire de base (déficit -) 2

57.6 62.6 29.8 43.9 37.5

dont: solde primaire de base non pétro. ( - = déficit)

-34.4 -46.3 -62.9 -43.5 -39.4
  (Pourcentage total des recettes de l'État,
dons excl.)

Service de la dette publique ext. (après allég. dette) 3

3.3 14.0 2.4 4.9 4.4

Dette extérieure publique (après allégement de la dette) 3

54.0 54.8 59.2 46.6 46.3
  (Milliards de FCFA, sauf indication contraire)

Réserves extérieures officielles brutes

2,200 2,875 2,774 3,500 4,522

PIB nominal

5,947 6,807 6,983 7,039 6,961

PIB nominal non pétrolier

1,911 2,096 2,470 2,817 3,109

Prix mondial du pétrole (dollars le baril)

79 104 105 103 98

Production pétrolière (millions de barils)

115 109 99 96 92

Taux change nom. (FCFA/$EU, moyenne période)

471 510 494
 

Sources: Autorités de la République du Congo et estimations et projections des services du FMI.

1 Dons inclus. 

2 Recettes primaires (revenu des intérêts et dons exclus) moins dépenses courantes hors intérêts, moins dépenses d'investissement financées sur ressources intérieures et prêts nets.

3 Le point d'achèvement de l'initiative PPTE a été atteint en janvier 2010. En mars 2010, le Club de Paris a accordé un allégement de la dette de 100 %.

République du Congo: principaux indicateurs économiques et financiers, 2010–14
 

 

2010 2011 2012 2013 2014

 

      Proj.
 
  (Variation annuelle en pourcentage)

Production et prix

         

PIB à prix constants

8.8 3.4 3.8 5.8 4.8

Pétrolier

13.8 -4.8 -9.6 -2.6 -4.0

Non pétrolier

6.5 7.4 9.7 8.8 7.6

PIB aux prix courants

31.3 14.5 2.6 0.8 -1.1

Prix à la consommation (moyenne pour la période)

5.0 1.8 5.0 4.5 3.0

Prix à la consommation (fin de période)

5.4 1.8 7.5 4.1 2.9
  (Pourcentage du PIB)

Solde du compte courant

3.8 5.9 -1.3 7.9 5.0

Dette publique extérieure (fin de période)

20.2 23.0 25.2 21.4 21.6

Finances de l'administration central

(Pourcentage du PIB non pétrolier)

Total recettes

116.8 138.1 120.5 117.4 107.2

Recettes pétrolières

92.0 108.9 92.7 87.4 76.9

Recettes non pétrolières (dons et revenu inv. incl.)

24.7 29.2 27.7 30.1 30.2

Total dépenses

66.7 84.7 102.3 81.4 72.6

Courantes

35.6 32.9 41.4 34.4 33.8

D'investissement (et prêts nets)

31.2 51.7 60.8 47.0 38.8

Solde global (déficit-, base engagements) 1

50.0 53.4 18.2 36.0 34.6

Solde budgétaire primaire de base (déficit -) 2

57.6 62.6 29.8 43.9 37.5

dont: solde primaire de base non pétro. ( - = déficit)

-34.4 -46.3 -62.9 -43.5 -39.4
  (Pourcentage total des recettes de l'État,
dons excl.)

Service de la dette publique ext. (après allég. dette) 3

3.3 14.0 2.4 4.9 4.4

Dette extérieure publique (après allégement de la dette) 3

54.0 54.8 59.2 46.6 46.3
  (Milliards de FCFA, sauf indication contraire)

Réserves extérieures officielles brutes

2,200 2,875 2,774 3,500 4,522

PIB nominal

5,947 6,807 6,983 7,039 6,961

PIB nominal non pétrolier

1,911 2,096 2,470 2,817 3,109

Prix mondial du pétrole (dollars le baril)

79 104 105 103 98

Production pétrolière (millions de barils)

115 109 99 96 92

Taux change nom. (FCFA/$EU, moyenne période)

471 510 494
 

Sources: Autorités de la République du Congo et estimations et projections des services du FMI.

1 Dons inclus. 

2 Recettes primaires (revenu des intérêts et dons exclus) moins dépenses courantes hors intérêts, moins dépenses d'investissement financées sur ressources intérieures et prêts nets.

3 Le point d'achèvement de l'initiative PPTE a été atteint en janvier 2010. En mars 2010, le Club de Paris a accordé un allégement de la dette de 100 %.


1 Conformément aux dispositions de l'article IV de ses Statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s'entretient avec les responsables nationaux de l'évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d'administration.

2 La procédure de défaut d'opposition est proposée pour les consultations au titre de l'article IV lorsque les conditions suivantes sont réunies: (i) il n'existe pas de risques extrêmes ou graves ni de questions générales de politique économique qui exigent une discussion du Conseil ; (ii) il est peu probable que les politiques économiques ou les circonstances du pays concerné aient un impact régional ou mondial significatif; (iii) dans le cas où une revue parallèle de programmes est en cours de réalisation, elle se déroulera aussi selon la procédure de défaut d'opposition et (iv) l'utilisation des ressources du FMI n'est ni envisagée ni prévue.




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