Communiqué de presse : La Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, prône un renforcement du système financier par une amélioration des outils de gestion de crise et la poursuite des réformes
le 8 juin 2012
Communiqué de presse n° 12/211Le 8 juin 2012
La Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Mme Christine Lagarde, a appelé aujourd’hui à continuer de réformer le système financier mondial en renforçant les outils de gestion de crise et l’architecture globale du système. Cinq ans après l’éclatement de la crise, a-t-elle déclaré, d’importantes mesures ont été prises, mais l’objectif d’un système financier plus sûr n’est pas encore atteint.
«Nous sommes encore loin du but», a dit Mme Lagarde dans une allocution prononcée lors du «Dialogue annuel des leaders» organisé à New York par Süddeutsche Zeitung, l’Atlantic Council et Roland Berger Consultancy. «Les enjeux montent de jour en jour; nous sommes arrivés à un moment décisif. Pour finir le travail entamé, les décideurs doivent définir une feuille de route claire et s’y tenir — pas seulement avec un horizon de cinq à dix ans, mais aussi pour les semaines et les mois qui viennent.»
Les prochaines mesures que prendront les responsables dans le secteur financier seront «déterminantes pour briser l’enchaînement dévastateur des cycles de crise», notamment sur le plan de l’économie politique, c’est-à-dire du choix et de la mise en œuvre des politiques, a-t-elle dit, en ajoutant : «Dans l’immédiat, il convient de s’attacher à restaurer la santé du système financier, faute de quoi les banques fragiles continueront d’étouffer la croissance».
À cet égard, il faut faire porter nos efforts avant tout sur les banques européennes, a-t-elle précisé, mais compte tenu des multiples interconnexions du monde d’aujourd’hui, il est dans notre intérêt à tous de rétablir la santé des banques européennes. «Mais ne nous méprenons pas : c’est à l’Europe qu’il incombe avant tout de résoudre les problèmes de son système bancaire. En d’autres termes, il faut plus d’Europe et non moins», a dit Mme Lagarde, en ajoutant qu’un marché financier unique en Europe doit reposer sur des structures plus intégrées.
«Pour briser le cercle vicieux des risques financiers et souverains, il faut tout simplement que ces risques soient mieux répartis au sein du système bancaire, qui ne connaît pas les frontières», a-t-elle déclaré. «Ces efforts doivent aller de pair avec une intégration budgétaire plus poussée.»
Mme Lagarde a aussi prôné le renforcement de l’architecture du système financier, par une réglementation plus intelligente, une supervision plus rigoureuse et des incitations appropriées pour le secteur privé. «Compte tenu de la taille, de la complexité et des interconnexions du système, nous avons besoin de cohérence, de coordination et de coopération à travers les établissements, les marchés et les frontières», a-t-elle dit.
Des progrès sensibles ont été accomplis sur le front de la réglementation, mais «il nous appartient de mettre en œuvre ce qui a été convenu — et d'avancer sur ce qui ne l'a pas été», a déclaré Mme Lagarde. Cela dit, les avancées en matière de réglementation ne sont qu’un des éléments de la solution; il faut aller plus loin pour renforcer la mission et les pouvoirs des autorités de supervision.
Les établissements financiers doivent eux-mêmes prendre une plus grande part dans la recherche et la mise en œuvre de solutions. «Cela signifie qu’ils doivent mettre en place des systèmes de gouvernance interne de la plus haute qualité», a précisé Mme Lagarde, en notant que les incitations à prendre des risques dans le secteur financier sont fortement influencées par la fiscalité. «Je crois aussi que le système fiscal doit faire plus pour décourager la prise de risques excessifs dans le secteur financier et faire en sorte que celui-ci apporte une contribution appropriée aux recettes publiques. Des progrès ont été accomplis au cours des deux dernières années, notamment avec l’instauration de prélèvements sur les banques dans certains pays. Pourtant, près de deux ans après le rapport du FMI au G-20, il reste beaucoup à faire sur le dossier de la fiscalité du secteur financier.»
Ces dernières années, le FMI s’est attaché à développer son travail sur le secteur financier en consultation avec ses pays membres ainsi qu’avec le Conseil de stabilité financière et le G-20, afin de renforcer le système financier. Il continuera à œuvrer dans ce sens, a déclaré Mme Lagarde.
«Quel est notre objectif ultime pour le système financier? Il est de bâtir un système qui soit au service de la croissance, mais sans échapper à tout contrôle. Un système porteur de rentabilité, assurément, mais pas au détriment de la stabilité.»
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