Communiqué de presse : Il faut prendre des mesures énergiques pour retrouver la croissance en Europe

le 5 octobre 2011

Communiqué de presse n° 11/357
Le 5 octobre 2011

La mise en œuvre de mesures globales et audacieuses contribuera à rétablir la croissance en Europe, note le Fonds monétaire international (FMI) dans la dernière édition de son rapport sur l’Europe, intitulé Perspectives économiques régionales de l’Europe : Navigation en eaux agitées (en anglais). La croissance en Europe a ralenti considérablement, en raison des chocs mondiaux et de l’aggravation de la crise de la dette souveraine dans la zone euro, qui a ébranlé la confiance et réduit la demande intérieure.

Dans son rapport, le FMI prévoit que la croissance pour l’ensemble de l’Europe ralentira de 2,3 % en 2011 à 1,8 % en 2012. Les risques de révision à la baisse sont considérables, et, surtout, les projections partent du principe que des mesures énergiques sont prises pour contenir la crise actuelle.

« Les dirigeants européens ont adopté beaucoup de mesures importantes, mais il est maintenant nécessaire de déployer rapidement les nouveaux outils de gestion de crise dont la conception a été arrêtée au sommet européen du 21 juillet et d’établir ensemble un plan permettant de s’attaquer aux diverses composantes de la crise actuelle. C’est indispensable pour rétablir la confiance des consommateurs, des marchés et des investisseurs », a déclaré

Antonio Borges, Directeur du Département Europe du FMI. 

À l’heure où l’activité économique s’affaiblit et où les tensions financières s’intensifient, le FMI appelle dans son rapport à agir comme suit :

• Mettre en place la nouvelle architecture institutionnelle arrêtée en juillet par les autorités européennes, notamment en tirant parti de la plus grande souplesse octroyée au Fonds européen de stabilité financière (FESF).

• Maintenir une politique monétaire accommodante ou même l’assouplir davantage aussi longtemps que les risques pesant sur la croissance et la stabilité financière persistent, et que les anticipations inflationnistes restent bien ancrées.

• La dégradation des finances publiques ne laisse d’autre choix que de rééquilibrer la situation budgétaire, mais le ralentissement de la croissance appelle à la prudence. Là où les tensions sur les marchés sont les plus fortes, il faut poursuivre sans tarder l’assainissement des finances publiques. Dans d’autres pays, où les plans de rééquilibrage budgétaire à moyen terme sont crédibles ou ont été concentrés en début de période, on peut envisager de laisser les stabilisateurs automatiques jouer pleinement pour parer à une évolution inattendue de la croissance.

• Prendre des mesures ambitieuses pour permettre au secteur bancaire de financer de nouveau l’économie, notamment en injectant des capitaux dans les banques européennes, si nécessaire en utilisant les ressources du FESF, et en allongeant les échéances des facilités de trésorerie de la Banque centrale européenne.

• Rétablir, à l’aide de mesures concertées, la confiance dans les marchés de la dette souveraine européenne, en particulier pour les pays qui sont solvables dans des conditions normales sur les marchés.

• Renforcer la crédibilité des finances publiques grâce à une meilleure gouvernance européenne et à une surveillance multilatérale vigoureuse.

L’aggravation des tensions sur les marchés de la dette de la zone euro est une menace pour les pays émergents d’Europe1, compte tenu de leurs liens économiques et financiers étroits avec la zone. Cette interaction croissante a été bénéfique pour les deux régions. Cependant, les chocs dans une région affectent de plus en plus l’autre, et les responsables de la politique économique doivent donc prendre davantage en compte ces effets d’entraînement.

À moyen terme, une accélération de la croissance aiderait à résoudre beaucoup des problèmes pressants de l’Europe, note le FMI dans son rapport. Au cours des dix dernières années, les taux de croissance du PIB par habitant ont été très différents selon les pays européens. Le FMI examine aussi comment sortir de la trappe de la faible croissance et améliorer les résultats économiques à long terme.

« Le potentiel de croissance de l’Europe est remarquable. Si les mesures appropriées sont appliquées de manière durable, ce potentiel peut être réalisé », a déclaré M. Borges.


1 Dans le rapport sur les Perspectives économiques régionales, l’expression «pays émergents d’Europe» désigne i) les pays d’Europe centrale, orientale et du Sud-Est, à l’exception de la République tchèque et des pays ayant adopté l’euro, ii) les pays composant la Communauté des États indépendants (CEI) et iii) la Turquie.

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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