Communiqué de presse : Le FMI invite les pays du Moyen-Orient et d’Asie centrale à s’associer pleinement à la refonte de la régulation du système financier international et à poursuivre les réformes destinées à affermir les marchés
le 12 juillet 2010
Communiqué de presse n° 10/288Le 12 juillet 2010
Le Fonds monétaire international (FMI) a lancé, aujourd’hui, un appel aux autorités de régulation et de supervision des pays du Moyen-Orient et d’Asie centrale afin qu’ils prennent activement part aux efforts engagés pour combler les lacunes du système financier international et mettent en œuvre les réformes nécessaires pour accroître la résistance des systèmes financiers de la région. Des représentants du FMI et des dirigeants de banques centrales et d’organes de régulation financière des pays de la région Moyen-Orient et Asie centrale (MECA) se sont rencontrés à Beyrouth dans le cadre d’un séminaire de haut niveau pour procéder à un échange de vues sur les répercussions de la réforme des marchés financiers internationaux sur la région.
Prenant la parole à la clôture du séminaire, José Viñals, Conseiller financier et Directeur du Département de la monnaie et des marchés de capitaux du FMI a déclaré: «À mesure que la communauté internationale progresse dans l’élaboration des mesures visant à corriger les déséquilibres et les vulnérabilités du système financier international, il est essentiel que les organes de régulation de la région fassent valoir leur point de vue dans le débat international en cours, car nombre de mesures qui seront prises auront une incidence sur le fonctionnement de leurs marchés financiers à l’avenir».
M. Viñals a ajouté qu’il importe en particulier que les pays émergents tels que ceux de la région veillent à ce que la réforme réalise le bon équilibre entre les impératifs de sécurité et d’efficacité, afin de ne pas nuire au développement des marchés financiers. Il a également souligné la nécessité de ne pas encourager l’arbitrage entre systèmes de régulation en veillant à la cohérence des dispositifs de régulation nationaux entre eux.
Compte tenu de leur interaction plus limitée avec les marchés financiers internationaux en raison de la concentration de leurs interventions sur les activités classiques de prêts et de mobilisation de l’épargne, les banques du Moyen-Orient et d’Asie centrale ont été moins touchées par la crise que celles des économies avancées. Il n’empêche que la crise a révélé un certain nombre de vulnérabilités dans la région, soulignant combien il importe de poursuivre les réformes et de maintenir la vigilance des organes de supervision.
« La récente crise a mis en lumière quelques lacunes de longue date, des secteurs financiers et des cadres réglementaires des pays de la région, notamment le recours excessif des banques à l’octroi de prêts «sur réputation» et l’incapacité des organes de supervision à prendre rapidement des mesures correctrices en raison des limites de leurs prérogatives. Mais la crise a aussi suscité plusieurs initiatives de régulation à l’échelle internationale qui sont particulièrement pertinentes pour la région », a souligné Adnan Mazarei, sous-directeur du Département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI.
Au nombre de ces initiatives, il importe de noter que celles visant à garantir un niveau suffisant de fonds propres de haute qualité et à réduire les mesures pro-cycliques — notamment par le recours à des normes de capitalisation et de provisionnement contra-cycliques — sera plus particulièrement pertinente pour les secteurs financiers du Moyen-Orient qui sont vulnérables aux variations brutales des entrées de capitaux et du cycle des prix du pétrole. «Nous avons observé par le passé, que l’absence de ce type de cadre avait créé d’importantes vulnérabilités pour les banques qui sont devenues surexposées, une fois que les phases d’expansion prenaient fin» a précisé M. Mazarei.
Dans ces conditions, il sera également essentiel que les autorités de régulation veillent à ce que les pratiques de gestion et les mécanismes d’absorption des chocs soient renforcés, les épisodes d’expansion rapide du crédit dans la région n’ayant pas été suivies, dans certains pays, de l’augmentation de financements stables du secteur de la banque de détail, obligeant les banques à se tourner vers des sources extérieures de financement. Les discussions en cours sur les normes de liquidité sont pertinentes, à cet égard.
Enfin, les efforts visant à renforcer l’anticipation des crises, les cadres de résolution des crises et la coopération internationale concerneront particulièrement les secteurs financiers de la région : l’activité bancaire transfrontière prend de l’importance, les grands groupes bancaires internationaux sont actifs dans la région et plusieurs pays agréent les banques dont la taille paraît relativement importante par rapport à la capacité des autorités à leur apporter un soutien. L’une des dispositions importantes à cet égard sera de mettre en place un cadre légal plus exhaustif des institutions financières qui permette la prise de mesures promptes de préemption et qui offre, le cas échéant, des options de restructuration rapide, localement et à l’échelle internationale.
DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI
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