Communiqué de presse : Selon Dominique Strauss-Kahn, le moment est venu pour l’Asie de jouer un rôle de premier plan dans l’économie mondiale
le 12 juillet 2010
Communiqué de presse n° 10/287Le 12 juillet 2010
«L’Asie s’est affirmée comme une puissance économique mondiale au sortir de la récente crise financière internationale». C’est en ces termes que s’est prononcé le Directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, dans son discours d’ouverture de la conférence de haut niveau Asia 21, qui se tient à Daejon, en Corée. «L’heure de l’Asie a sonné…il ne fait aucun doute que l’économie du continent continuera de gagner en importance».
«À mon sens, les réformes engagées durant la dernière décennie sur le plan macroéconomique et financier et dans le secteur des entreprises ont fortement contribué à renforcer la capacité d’adaptation de la région. C’est pourquoi, même si elle a été initialement frappée de plein fouet par la crise financière mondiale, elle a réussi à la surmonter rapidement». D’après les projections rendues publiques la semaine dernière par le FMI, l’Asie devrait afficher un taux de croissance de 7 ¾ % en 2010, par rapport à un taux mondial de plus de 4 ½ %.
M. Strauss-Kahn a par ailleurs souligné le rôle de plus en plus important que joue l’Asie dans la coordination des politiques économiques à l’échelle mondiale — notamment par le biais du G-20, que préside la Corée et qui comprend six pays d’Asie. «À mesure que le poids économique de l’Asie continue de croître, sa propre performance économique est de plus en plus tributaire des résultats des autres pays» a-t-il signalé.
M. Strauss-Kahn a ajouté que la riposte à la crise financière mondiale avait mis en évidence les vertus d’une action internationale concertée. D’après une récente analyse du FMI, une coordination plus poussée de l’action des gouvernements à l’échelle mondiale permettrait à l’Asie d’accroître son PIB de quelque 250 milliards de dollars EU et de créer environ 14 millions d’emplois sur les cinq années à venir.
Tout en soulignant la vigoureuse croissance de l’Asie, M. Strauss-Kahn a également mis en garde contre les risques baissiers, tels que ceux qui émanent des récentes perturbations en Europe. Ces risques appellent les gouvernements asiatiques à rester vigilants face à d’autres chocs éventuels. Entre autres grands défis, ils devront réussir à gérer au mieux le rebond des entrées de capitaux ainsi que les risques de surchauffe et de bulles d’actifs et de crédit qui en découlent.
À plus long terme, il faudra répondre à la question de savoir comment l’Asie pourra accroître au mieux l’investissement et la consommation intérieures, ce que M. Strauss-Kahn appelle le «deuxième moteur de croissance asiatique». Par le passé l’essor de la région tenait principalement aux exportations, mais comme les principaux partenaires commerciaux de l’Asie — notamment l’Europe et les États-Unis — pourraient connaître une période prolongée de taux de croissance plus faibles, il est d’autant plus crucial d’alimenter la demande intérieure. Pour M. Strauss-Kahn il est encourageant de constater que bon nombre des changements nécessaires pour promouvoir et entretenir cette deuxième source de croissance ont déjà été engagés dans l’ensemble de la région. Il s’agit notamment du renforcement des dispositifs de protection sociale, qui peut contribuer à doper la consommation privée en misant d’autant moins sur l’épargne de précaution; de l’amélioration de l’infrastructure afin d’encourager l’investissement privé; et de l’assouplissement des taux de change.
Pour M. Strauss-Kahn, le rôle grandissant de l’Asie dans l’économie mondiale doit aller de pair avec une voix et une représentation plus fortes dans l’architecture financière internationale, y compris au sein du FMI. Évoquant le train de réformes de 2008 qui ont permis d’augmenter le pourcentage de voix de l’Asie au FMI, il a précisé «nous travaillons actuellement sur une deuxième étape — devant s’achever d’ici le sommet du G-20 de Séoul en novembre — qui contribuera davantage à aligner la représentation de l’Asie au FMI sur son poids économique mondial».
Il a souligné que le FMI s’emploie à accroître l’efficacité de son action en faveur de l’Asie. Il a ainsi rappelé trois domaines où son travail pourrait être utile : améliorer son analyse des risques économiques et financiers; faciliter la collaboration internationale en matière de politique économique; et renforcer davantage le dispositif mondial de protection financière.
M. Strauss-Kahn a conclu que les «pays du monde entier veulent comprendre les clés de la réussite de la croissance de l’Asie et de son intégration à l’économie mondiale. L’un des grands objectifs de cette conférence est de tirer les enseignements des nombreuses réussites du continent».
DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI
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