Communiqué de presse : Le Conseil d'administration du FMI approuve un accord FEC de 109 millions de dollars EU en faveur du Bénin
le 14 juin 2010
Communiqué de presse n° 10/243 (F)Le 14 juin 2010
Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd’hui en faveur du Bénin un nouvel accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) pour un montant total équivalant à 74,28 millions de DTS (environ 109 millions de dollars EU). Un premier décaissement d’un montant équivalant à 10,62 millions de DTS (environ 15,6 millions de dollars EU) pourra ainsi être effectué.
Ce nouvel accord soutient le programme des autorités dont l'objectif est de rehausser la croissance économique en stimulant l'investissement dans les infrastructures et en exécutant des réformes structurelles visant à accroître la compétitivité du pays. Ce programme contribuera à dégager une marge de manœuvre budgétaire pour accroître les dépenses d'équipement et les dépenses sociales en élargissant l'assiette de l'impôt, en limitant les dépenses non prioritaires et en rehaussant l'efficience du secteur public.
À l'issue des débats du Conseil d'administration sur le Bénin, M. Murilo Portugal, Directeur général adjoint et Président par intérim, a fait la déclaration suivante :
«La crise économique mondiale continue de peser sur les résultats économiques du Bénin : la croissance a été amputée de près de moitié en 2009. La relance budgétaire engagée par les autorités en 2009 n'a pu être maintenue, étant donné le manque de financement, et le déficit budgétaire global a plus que doublé par rapport à 2008.
«La croissance restera probablement faible en 2010. Les perspectives à moyen terme sont plus favorables, à condition que les autorités continuent de mener une politique macroéconomique prudente et d'exécuter leur programme de réformes structurelles. Il sera essentiel pour le Bénin de disposer du soutien permanent de la communauté internationale pour se rapprocher des objectifs du Millénaire pour le développement.
«Sur le plan macroéconomique, la tâche principale des autorités consiste à atténuer les effets de la crise à court terme, tout en accélérant et en pérennisant la croissance à moyen terme. La politique budgétaire pourrait soutenir la reprise économique en 2010, mais un ajustement budgétaire considérable sera nécessaire à moyen terme pour préserver la viabilité des finances publiques. En particulier, il faudra contenir la croissance de la masse salariale, pour préserver une marge de manœuvre budgétaire afin de financer les dépenses prioritaires, réduire les distorsions sur le marché du travail et améliorer la compétitivité.
«Le programme économique des autorités est approprié. La politique budgétaire vise à préserver la viabilité des finances publiques et de la dette. Le programme de réformes structurelles renforcera le recouvrement des recettes et la gestion des finances publiques, appuiera le désengagement des entreprises publiques et améliorera le climat des affaires. Le nouvel accord au titre de la FEC fournira une aide financière essentielle pour combler les déséquilibres temporaires liés à l'exécution du programme économique des autorités en catalysant une aide concessionnelle supplémentaire de la part des autres donateurs. »
Annexe
Évolution récente de l'économie
La crise économique mondiale a amputé de moitié la croissance du Bénin en 2009, soit un ralentissement plus marqué que dans les autres pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). La baisse des cours du coton, le fléchissement de la demande d'exportations, notamment du Nigéria, et la diminution des entrées d'investissements directs étrangers a fait chuter la croissance du PIB réel de 5 % en 2008 à 2,7 % en 2009. Le repli des prix mondiaux de l'alimentation et des carburants a contribué à atténuer les tensions inflationnistes. L'inflation moyenne, mesurée par l'IPC, est tombée de 8 % en 2008 à 2,2 % en 2009, du fait de la baisse des prix de l'alimentation, des transports et de l'essence.
Une baisse prononcée du commerce de transit et la diminution des exportations de coton ont entraîné un creusement du déficit des transactions courantes. Les termes de l'échange sont restés inchangés, car la baisse des prix mondiaux de l'alimentation et de l'énergie a compensé celle des prix mondiaux du coton. Du fait de cette évolution, conjuguée à une baisse de l'investissement direct étranger et d'autres flux, la balance globale des paiements est devenue déficitaire en 2009, à hauteur de 1,6 % du PIB.
Face à la crise, les autorités ont engagé une vigoureuse relance budgétaire au premier semestre de 2009, qu'ils ont dû abandonner au deuxième semestre faute de financement. La politique budgétaire a été assouplie en 2009 par rapport à 2008. Le déficit budgétaire global a plus que doublé pour atteindre 7,3 % du PIB en 2009. Environ deux tiers de ce déficit a été financé par des dons extérieurs et des prêts concessionnels, notamment la contrepartie de l'allocation de DTS.
Résumé du programme
Dans le cadre du nouveau programme appuyé par la FEC, le gouvernement vise à préserver la stabilité macroéconomique et à accélérer les réformes structurelles pour limiter les effets négatifs de la crise économique mondiale sur le Bénin à court terme, ainsi qu'à rehausser et à pérenniser la croissance à moyen terme. Les objectifs macroéconomiques du programme sont les suivants :
• Porter la croissance annuelle du PIB réel à 6 % d'ici 2013, contre 3,2 % en 2010 ;
• Maintenir l'inflation en deçà du critère de convergence de l'UEMOA, soit 3 %.
• Réduire le déficit des transactions courantes (dons exclus) à 7,6 % du PIB d'ici 2013, contre 10,8 % en 2009;
• Dégager un excédent budgétaire primaire de base de 1,5 % du PIB d'ici 2013, contre un déficit de 3,8 % en 2009.
Le programme macroéconomique sera complété par des réformes structurelles :
• accroître l'efficacité des dépenses qui sont favorables à la croissance en améliorant la sélection et le suivi des projets, ainsi qu'en renforçant la transparence et la responsabilisation dans les marchés publics;
• exécuter des réformes structurelles visant à renforcer la compétitivité extérieure et à améliorer le climat des affaires. Ces réformes permettront d'améliorer l'administration des recettes, ainsi que la qualité et la prestation des services publics, et renforceront la transparence et la responsabilisation dans la gestion des finances publiques;
• mettre en place des réformes de la «deuxième génération» pour améliorer l'inscription au cadastre et les droits de propriété, ainsi que les systèmes financier et judiciaire, renforcer le contrôle du micro-financement et encourager davantage l'esprit d'entreprise des jeunes.
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