Communiqué de presse : Pour le Directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, l’impulsion de la Chine est déterminante dans la reprise et la réforme de l’économie mondiale
le 16 novembre 2009
Communiqué de presse n° 09/408(F)Le 16 novembre 2009
Dans un discours prononcé aujourd’hui à Pékin au Forum financier international, Dominique Strauss-Kahn, Directeur général du Fonds monétaire international, a déclaré que la Chine était en train de sortir l’économie mondiale de la récession et qu’elle avait un rôle crucial à jouer dans la réforme et le rééquilibrage à plus long terme de l’économie mondiale.
Selon les projections du FMI, la Chine devrait afficher un taux de croissance de 8,5 % en 2009 et de 9 % en 2010, chiffres largement supérieurs aux moyennes mondiales. Pour M. Strauss-Kahn, «ces résultats sont à la mesure des progrès remarquables accomplis par la Chine durant la dernière génération».
«À l’instar de son économie, la Chine a une présence grandissante dans le débat sur les grandes questions mondiales. Elle occupe une place de premier plan au sein du G-20 et contribue ainsi à tracer les priorités mondiales de demain et à définir les solutions aux problèmes mondiaux d’aujourd’hui» a-t-il ajouté. «Pour la Chine et pour l’Asie tout entière, exercer une plus grande influence sur la scène internationale signifie une chance extraordinaire de contribuer à la reconfiguration de l’économie mondiale au sortir de la crise. C’est dans l’ordre des choses, compte tenu du poids économique de l’Asie dans le monde ».
M. Strauss-Kahn a situé ses propos dans le contexte des redoutables défis que doit relever le monde au moment où il commence à sortir de la crise.
Reprise plus ferme. L’économie mondiale est en train de se redresser, mais la reprise reste fragile, aussi les gouvernements doivent-ils maintenir les mesures d’accompagnement jusqu’à ce que la reprise soit bien engagée et le chômage en repli.
«En Chine, la volonté des autorités de maintenir les mesures de relance budgétaire jusqu’en 2010 sera importante pour la croissance économique. Mais le moment est venu — et les autorités chinoises en sont conscientes — de commencer à freiner le gonflement très rapide du crédit, qui risque de conduire au surinvestissement, à la surcapacité et, en définitive, à une dégradation de la qualité des créances», a déclaré le Directeur général.
Rééquilibrage de l’économie mondiale. M. Strauss-Kahn a ajouté que les pays qui ont creusé de profonds déficits courants — comme les États-Unis — doivent impulser l’épargne nationale. Ceux qui ont engrangé d’énormes excédents courants — c’est le cas de la Chine — doivent affermir la consommation intérieure. «L’augmentation de la demande intérieure en Chine et la croissance de l’épargne aux États-Unis contribueront à rééquilibrer la demande mondiale et à assurer une économie mondiale plus saine, dans l’intérêt de tous» a-t-il rappelé.
M. Strauss-Kahn a précisé que «les autorités chinoises ont déjà énoncé clairement les grandes lignes d’une politique destinée à doper la consommation privée. La consommation connaît une croissance plus forte que celle de l’ensemble de l’économie ». Il a évoqué l’initiative ambitieuse visant à mettre en place un système de santé publique de qualité et à réformer les retraites, en ajoutant par ailleurs que d’autres mesures pouvaient être prises pour promouvoir une évolution structurelle durable vers la consommation. Il a enfin précisé : «Les réformes nécessaires devront notamment passer par une monnaie plus forte».
Réforme du système monétaire international. M. Strauss-Kahn a rappelé que des propositions ont été formulées — y compris par des personnalités chinoises — pour améliorer le système monétaire international. Le système actuel a démontré sa capacité d’adaptation face à la crise récente et M. Strauss-Kahn s’attend à ce que le dollar «reste la principale monnaie de réserve pendant encore un certain temps».
Il juge par ailleurs nécessaire de renforcer les mesures d’assurance financière mondiale et a signalé que — si l’on parvient à mobiliser d’autres ressources — le FMI pourrait jouer le rôle de «prêteur mondial de dernier recours». Il a ajouté que les dispositifs de réserves régionales ont également joué un rôle important et qu’«ici, en Asie, l’initiative de Chiang Mai offre un important complément aux financements du FMI».
Nouveau cadre de gouvernance mondiale. M. Strauss-Kahn voit dans la transformation du G-20 en instance privilégiée de dialogue international entre gouvernements un jalon historique — avec la représentation de six pays d’Asie, dont la Chine. Il a en outre expliqué que les récentes réformes entreprises par le FMI auront pour effet de porter la représentation de l’Asie au sein de l’institution à environ 19 % des quotes-parts, et que d’autres augmentations devraient se produire d’ici 2011.
«L’ordre mondial est en train de changer. L’action de l’Asie sera déterminante pour mettre pleinement en valeur ce tournant historique. À n’en pas douter, la Chine est appelée à jouer un rôle de premier plan en opérant les changements nécessaires pour ouvrir la voie à une nouvelle croissance propre à assurer une prospérité économique durable pour toutes les nations», a déclaré M. Strauss-Kahn en guise de conclusion.
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