Communiqué de presse: Réunion du Groupe consultatif africain : Déclaration conjointe du Président du Groupe africain et du Directeur général du Fonds monétaire international
le 11 avril 2008
Communiqué de presse n° 08/84M. Ousmane Kane, Gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie, et M. Dominique-Strauss Kahn, Directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Coprésidents du Groupe consultatif africain, ont publié la déclaration suivante à l'issue de la réunion du Groupe, qui s'est tenue au siège du FMI1:
«Nous avons débattu de l'impact des prix mondiaux élevés des denrées alimentaires et des produits pétroliers, et des défis qu'ils lancent aux autorités en Afrique subsaharienne comme dans le reste du monde. De nombreux pays de la région sont fortement exposés au renchérissement des combustibles ou des autres produits de base, et en particulier des denrées alimentaires. La hausse des prix des denrées élémentaires remet en cause les acquis de la lutte contre la pauvreté dans de nombreux pays depuis 5 à 10 ans.
Les hausses de prix ont été rapides et de grande ampleur. Nous nous accordons à penser que les politiques conduites devraient viser à aider ceux qui sont le moins à même de faire face à ces prix élevés, sans remettre en cause les gains durement acquis de la stabilisation économique. L'accélération temporaire de l'inflation induite par les effets directs des chocs des prix des produits alimentaires et des combustibles ne doit pas appeler des mesures compensatoires d'ordre monétaire, en particulier si la crédibilité de la politique menée est déjà établie. Cependant, le resserrement des mesures en place peut être nécessaire si le renchérissement soutenu des denrées alimentaires entretient plus largement la hausse des prix.
Dans la plupart des pays de la région, la politique monétaire apporte une réponse adéquate en laissant les effets de premier tour des hausses des prix alimentaires se répercuter sur l'inflation, mais en gardant globalement la maîtrise de celle-ci. En règle générale, les pays d'Afrique subsaharienne ont répondu à l'augmentation des prix pétroliers en laissant la hausse des prix des combustibles se répercuter largement sur les prix intérieurs au détail.
L'effet des chocs peut être atténué par des subventions temporaires ciblées de manière à protéger les plus vulnérables, même si nous devons veiller à ce que ces subventions ne prennent pas un caractère permanent. Les modalités du financement de ces mesures — hausse des recettes, creusement du déficit ou réduction d'autres dépenses — devront reposer sur la situation budgétaire de chaque pays.
Nous convenons que les chocs permanents doivent être répercutés intégralement sur les prix. Selon les situations nationales, des mesures additionnelles ciblées sur les plus vulnérables peuvent être indiquées. Dans ce cas, les pays concernés devraient se donner pour objectif de mettre en place un dispositif de protection sociale efficace. Toutefois, cela n'est pas toujours facile et il faudra parfois opter pour des solutions non optimales.
Nous estimons également que les pays qui ont un avantage comparatif dans le secteur des denrées alimentaires devraient saisir la chance qui se présente — plusieurs le font — de mettre fin aux mesures qui entravent la production agricole intérieure en améliorant les infrastructures et les systèmes de stockage et de distribution, en rehaussant leur compétitivité, en éliminant les distorsions induites par les politiques menées, qui découragent la production de denrées alimentaires, et en levant les obstacles au commerce.
Nous nous accordons à penser, enfin, que les pays doivent éviter de mener des politiques qui ont des effets de distorsion, telles que l'octroi de subventions non ciblées. En outre, les contrôles directs des prix et des exportations peuvent décourager la production alimentaire, se révéler difficiles à appliquer et drainer des ressources rares qui pourraient être employées à d'autres tâches essentielles.
Le Directeur général réaffirme que le FMI est prêt à aider les pays membres à concevoir des politiques macroéconomiques qui leur permettent de faire face aux chocs, et notamment à dégager des marges de manœuvre budgétaires pour mettre en place des dispositifs de protection. Le FMI est prêt à apporter des aides à la balance des paiements par l'intermédiaire d'accords de confirmation, d'augmentations des accords FRPC et de la Facilité de protection contre les chocs exogènes (FCE) si des chocs de prix exogènes affectent de façon significative les balances des paiements. Les modalités de la FCE seront réexaminées dans un avenir proche par le FMI en vue d'assurer que ce mécanisme répond aux besoins des pays membres.
Enfin, nous appuyons l'appel a adressé aux donateurs bilatéraux et multilatéraux afin qu'ils augmentent très sensiblement leur aide alimentaire, car c'est essentiel pour aider les pays à faible revenu à atténuer l'impact négatif de la hausse des prix des denrées alimentaires.»
1 Cette réunion était la troisième du Groupe consultatif africain (GCA) créé il y a un an pour renforcer le dialogue entre le FMI et le Groupe africain. Le GCA comprend les membres du Groupe africain et le Directeur général du FMI.
DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI
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