Communiqué de presse: Le Conseil d’administration du FMI approuve un accord FRPC d’un montant de 75,2 millions de dollars EU et un complément d’assistance intérimaire au titre de l’initiative PPTE en faveur de la Guinée
le 21 décembre 2007
Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international a approuvé ce jour, un accord triennal au titre de la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) d'un montant de 48,195 millions de DTS (environ 75,2 millions de dollars EU) en faveur de la Guinée, en appui au programme économique du gouvernement guinéen. Cette décision permet le décaissement immédiat d'un montant équivalent à 6,885 millions de DTS (soit environ 10,7 millions de dollars EU) à la Guinée.
Le Conseil d'administration a aussi approuvé un décaissement de 4,848 millions de DTS (7,6 millions de dollars EU environ) au titre de l'assistance intérimaire dans le cadre de l'initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).
La FRPC constitue le guichet de financement concessionnel du FMI pour les pays à faible revenu. Les programmes financés sur les ressources de la FRPC sont fondés sur les stratégies de réduction de la pauvreté dont les pays se dotent au terme d'un processus de concertation participatif avec la société civile et les partenaires de développement, exposées dans un document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP). Le but visé est de veiller à la cohérence des programmes appuyés par les FRPC avec un cadre exhaustif de politiques macroéconomiques, structurelles et sociales destiné à promouvoir la croissance et à faire reculer la pauvreté. Les prêts accordés au titre de la FRPC sont assortis d'un taux d'intérêt annuel de 0,5 % et sont remboursables sur 10 ans avec un différé d'amortissement de 5 ans ½ pour le remboursement du principal.
À l'issue des travaux du Conseil, M. Murilo Portugal, Directeur général adjoint, a fait la déclaration suivante en qualité de président par intérim du Conseil d'administration :
«Le gouvernement guinéen a opéré, depuis mars 2007, un impressionnant recadrage des politiques mises enœuvre sur la stabilisation macroéconomique, parvenant ainsi à inverser la dégradation des résultats économiques et de la gouvernance constatée en 2006. Ce recadrage a déjà contribué à une forte baisse de l'inflation et à l'appréciation du franc guinéen. La poursuite de la mise enœuvre de politiques vertueuses permettra de promouvoir la croissance économique et contribuera à améliorer la position extérieure de la Guinée.
Le programme de politiques économiques et financières des autorités vise à affermir la stabilisation économique et à renforcer la position extérieure de la Guinée. Ceci implique le maintien des politiques budgétaires et monétaires rigoureuses, notamment l'absence de tout nouveau recours au financement du budget de l'État par la Banque centrale. La réalisation de ces résultats et des objectifs ambitieux de recettes non minières que se fixe le gouvernement suppose une amélioration de la mobilisation des recettes et l'élargissement de la base d'imposition. Le rétablissement de l'orthodoxie budgétaire sera déterminant pour une meilleure gestion de la dépense publique.
La mise enœuvre de la politique monétaire sera facilitée par l'adoption d'instruments indirects. Un accroissement ciblé des réserves officielles permettra d'amortir les chocs extérieurs, de lisser les fluctuations quotidiennes pour atténuer la volatilité du taux de change et d'épauler le lancement du marché interbancaire de changes qui fait grandement défaut. La prompte application du plan d'actions de la Banque centrale visant à renforcer le contrôle interne et à mettre à niveau les méthodes de comptabilisation élémentarise contribuera à traiter les profondes vulnérabilités de son dispositif de sauvegarde.
Les autorités ont placé la gouvernance au centre de leurs priorités, ce qui, ajouté aux autres réformes destinées à améliorer le climat des affaires, est crucial pour libérer le potentiel de croissance de la Guinée et atteindre les objectifs ambitieux de réduction de la pauvreté. La volonté des autorités guinéennes d'aligner le Code minier sur les meilleures pratiques internationales et l'application constante des principes de l'Initiative pour la transparence des industries extractives sont autant de pas dans la bonne direction, au même titre que la remise en état des services publics.
Une fois réunies les conditions requises pour le passage du point d'achèvement de l'initiative PPTE, la Guinée bénéficiera de l'allègement de la dette au titre de l'initiative PPTE renforcée et de l'IADM (Initiative d'allégement de la dette multilatérale), permettant ainsi de ramener sa dette extérieure à des niveaux viables. Parallèlement, les pourparlers avec tous les autres créanciers extérieurs se poursuivront, notamment en vue de l'allégement de la dette envers les créanciers non membres du Club de Paris aux conditions de l'initiative PPTE. Le retour à la viabilité de la dette sera également déterminé par une stricte limitation des financements aux dons et aux emprunts extérieurs concessionnels.»
ANNEXE
Évolution économique récente
Malgré l'abondance de ses ressources naturelles — le pays dispose des troisièmes réserves mondiales de bauxite et d'importantes réserves d'or, de diamant, de fer et d'uranium — la Guinée reste l'un des pays les plus pauvres au monde. Sa fragilité a été exacerbée par les problèmes de gouvernance et des facteurs exogènes comme les conflits dans les pays voisins.
La croissance du PIB s'est ralentie en 2006; en fin d'année, l'inflation atteignait 39 %, se situant au deuxième rang des niveaux d'inflation les plus élevés en Afrique subsaharienne. L'hyperinflation s'est accompagnée d'une dépréciation rapide du franc guinéen. L'augmentation de la valeur des importations a creusé le déficit extérieur courant malgré la hausse du cours de la bauxite et de l'alumine. D'après les estimations, le solde global s'est détérioré de près de 2 % du PIB, dénotant l'accroissement des obligations au titre de la dette extérieure et la baisse des décaissements liés aux investissements financés sur ressources extérieures. Le relâchement des efforts budgétaires, conjugué à une politique monétaire laxiste, a été la principale cause de la détérioration de la situation économique.
Condensé du programme
Le nouveau programme économique gouvernemental vise à consolider la stabilisation macroéconomique et à renforcer le cadre institutionnel et politique afin de créer les conditions d'une croissance forte et durable ainsi que d'une réduction effective de la pauvreté. Une fois les mécanismes de contrôle essentiels en place, le programme ciblera l'approfondissement des réformes, en visant en particulier celles qui sont destinées à améliorer la qualité des services et des politiques publiques, ainsi qu'à promouvoir le bon fonctionnement des marchés.
L'orientation budgétaire prudente sera maintenue en 2008. Le gouvernement prévoit une augmentation du solde budgétaire primaire de base atteignant 3,3 % du PIB, contre 1,3 % en 2006 et 3,0 % en 2007. La politique monétaire complètera cette orientation en alignant globalement l'expansion de la base monétaire sur la croissance du PIB. Le programme vise en outre à renforcer rapidement la position extérieure de la Guinée par des appuis extérieurs et l'allègement de la dette.
La réalisation de l'objectif ambitieux de recettes exige la modernisation des directions des impôts et des douanes, ainsi que l'élargissement de la base d'imposition. Les autorités prendront des mesures pour renforcer l'élaboration et l'exécution du budget, améliorer la comptabilité, l'audit et les données financières des comptes publics ainsi que pour réviser le cadre réglementaire. Il est tout aussi crucial de créer un marché interbancaire de devises et de renforcer la capacité de la Banque centrale à gérer les avoirs extérieurs et les réserves de change. Les autres réformes structurelles sont axées sur l'amélioration de la gestion du secteur minier et la promotion de la bonne gouvernance.
Guinée-Principaux indicateurs économiques | ||||
2005 Est. |
2006 Est. |
2007 Proj. |
2008 Proj. | |
(Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire) | ||||
Revenus |
||||
PIB à prix constants |
3.3 | 2.2 | 1.5 | 4.9 |
PIB à prix courants |
32.9 | 37.6 | 21.6 | 18.6 |
Déflateur du PIB |
28.6 | 34.7 | 19.8 | 13.1 |
Prix à la consommation |
||||
Moyenne |
31.4 | 34.7 | 23.4 | 13.8 |
Fin de période |
29.7 | 39.1 | 15.0 | 10.0 |
Secteur extérieur |
||||
Exportations, f. à b. (en dollars EU) |
12.4 | 20.2 | 6.8 | 6.2 |
Importations, f. à b. (en dollars EU) |
4.7 | 24.8 | 27.0 | 14.2 |
Termes de l'échange |
-6.8 | 5.0 | -6.1 | -11.3 |
Taux de change effectif nominal (dépréciation = -) |
-38.0 | -31.4 | ... | ... |
Taux de change effectif réel (dépréciation = -) |
-21.3 | -10.1 | ... | ... |
Monnaie et crédit |
||||
Avoirs extérieurs nets1 |
5.2 | 10.4 | 0.7 | 3.6 |
Avoirs intérieurs nets1 |
32.0 | 49.0 | 5.1 | 10.1 |
Créances nettes sur l'État1 |
7.9 | 42.7 | 5.6 | 2.9 |
Crédit au secteur privé1 |
15.2 | 12.8 | 3.3 | 4.7 |
Masse monétaire au sens large |
37.2 | 59.4 | 5.8 | 13.7 |
Base monétaire |
25.0 | 84.1 | 11.9 | 14.5 |
(Pourcentage du PIB, sauf indication contraire) | ||||
Finances publiques |
||||
Recettes totales et dons |
13.7 | 14.7 | 14.9 | 15.9 |
Recettes |
13.1 | 13.3 | 12.9 | 14.3 |
dont : recettes non minières |
9.9 | 9.2 | 9.5 | 10.7 |
Dons2 |
0.6 | 1.4 | 2.0 | 1.6 |
Dépenses de fonctionnement |
11.0 | 13.4 | 10.8 | 11.6 |
dont : paiements d'intérêts |
2.8 | 3.3 | 2.1 | 2.3 |
Dépenses d'équipement et prêts nets 2 |
4.3 | 4.2 | 3.9 | 5.6 |
Solde budgétaire global |
||||
Dons inclus (engagements) |
-1.5 | -2.9 | 0.3 | -1.2 |
Dons exclus (engagements) |
-2.1 | -4.3 | -1.7 | -2.8 |
Solde budgétaire primaire de base |
3.2 | 1.3 | 3.0 | 3.3 |
Investissement brut |
14.1 | 13.7 | 15.0 | 20.3 |
Public (formation de capital fixe) |
3.4 | 3.3 | 3.1 | 4.4 |
Privé |
10.7 | 10.4 | 11.9 | 15.9 |
Épargne intérieure |
10.9 | 9.1 | 6.1 | 8.2 |
Publique |
4.7 | 3.4 | 4.2 | 4.7 |
Privée |
6.2 | 5.7 | 1.9 | 3.6 |
Solde extérieur courant |
||||
Transferts officiels compris |
-4.5 | -5.9 | -9.5 | -12.8 |
Transferts officiels exclus |
-4.9 | -6.5 | -10.0 | -13.1 |
Solde global de la balance des paiements |
-0.9 | -2.7 | -1.3 | -1.7 |
Dette extérieure publique (% des exportations de BSNF) |
346.1 | 290.6 | 249.9 | 223.7 |
PIB nominal (milliards de francs guinéens) |
11,869 | 16,330 | 19,852 | 23,552 |
Sources : autorités guinéennes; estimations et projections des services du FMI. 1 Pourcentage de l'agrégat monétaire large en début de période. 2 Dépenses de restructuration comprises. |
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