Questions clés sur Madagascar
Lisez les questions clés concernant Madagascar et le FMI.- Où en est le programme économique de Madagascar au FMI ?
- Quel est l'objectif de l'accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité ?
- Comment la facilité pour la résilience et la durabilité contribuera-t-elle concrètement au renforcement de la résilience climatique ?
- Que pense le FMI des mesures relatives aux recettes qu'il est proposé d'intégrer dans le budget 2025 ?
- Qu'est-ce que le mécanisme d'ajustement automatique des prix des carburants et pourquoi est-ce important ?
- Comment le programme protège-t-il les personnes les plus vulnérables tout en contribuant à réduire les coupures de courant et les pénuries d'eau ?
- Comment le FMI améliore-t-il la gestion des finances publiques et réduit-il les arriérés de l'État tout en faisant progresser la gouvernance et la lutte contre la corruption ?
Où en est le programme économique de Madagascar au FMI ?
En juin 2024, le conseil d'administration du FMI a approuvé deux nouveaux accords avec Madagascar appuyés par la facilité élargie de crédit (FEC) et la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Une mission du FMI a mené à Antananarivo des discussions sur les premières revues des deux accords ainsi que sur la consultation de 2024 au titre de l'article IV du 30 septembre au 11 octobre (communiqué de presse).
Les autorités malagasy ont l'intention d'adopter un budget 2025 conforme aux objectifs du programme et de mettre en œuvre le mécanisme d'ajustement automatique des prix des carburants adopté en mai 2024 avant que le conseil d'administration examine la revue qui devrait se conclure début 2025.
Quel est l'objectif de l'accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité ?
L'accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) vise à renforcer la gouvernance climatique et à intégrer le programme climatique de Madagascar dans les processus de gestion des finances publiques et des investissements. Cet accord contribuera à améliorer l'adaptation au changement climatique et la résilience aux catastrophes naturelles, à freiner l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre, à renforcer la protection des forêts et de la biodiversité, et à mobiliser des financements pour l'action climatique. C'est d'une importance cruciale pour Madagascar, un pays qui, bien qu'étant l'un des plus pauvres du monde, est très vulnérable au changement climatique, avec des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents.Comment la facilité pour la résilience et la durabilité contribuera-t-elle concrètement au renforcement de la résilience climatique ?
Avec le soutien de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), les autorités malgaches améliorent la gouvernance climatique de Madagascar en renforçant les pouvoirs du Comité interministériel de l'environnement (CIME) et en rendant la gestion des finances publiques plus sensible au climat. Il s'agit notamment d'adopter un nouveau décret sur l'évaluation de l'impact sur l'environnement afin de mieux tenir compte de l'adaptation au changement climatique et de l'atténuation de ses effets dans les projets d'investissement public.
La mise en œuvre de mesures d'adaptation, en particulier dans les domaines de la gestion de l'eau et de l'agriculture, et le renforcement des capacités de Madagascar en matière de gestion des risques de catastrophe contribueront à améliorer la résilience du pays au changement climatique.
L'accord au titre de la FRD comprend également des mesures visant à faciliter la production d'énergies renouvelables, à promouvoir l'accès à une électricité abordable pour tous et à lutter contre la déforestation. Ces efforts de protection des forêts et des écosystèmes sont cruciaux pour améliorer la résilience.
Le financement au titre de la FRD apporte un appui budgétaire aux réformes des politiques climatiques. Il devrait catalyser davantage de financements de la part d'autres partenaires internationaux et du secteur privé grâce à l'adoption d'une stratégie nationale de financement de l'action climatique et à la création d'un environnement propice au développement de produits financiers verts. La FRD n'est pas un mécanisme de financement de projets.
Que pense le FMI des mesures relatives aux recettes qu'il est proposé d'intégrer dans le budget 2025 ?
L'amélioration de la mobilisation des recettes intérieures est un objectif clé du programme de Madagascar avec le FMI. Par rapport à d'autres pays d'Afrique subsaharienne, Madagascar a en effet un ratio recettes fiscales/PIB très bas. Il est nécessaire d'accroître les recettes fiscales afin de créer de l’espace budgétaire pour augmenter les investissements publics dans les infrastructures et les dépenses sociales, et pour accroître la capacité d'endettement du pays.
Les choix de Madagascar en matière de mobilisation des recettes intérieures sont une décision souveraine. Le FMI et d'autres partenaires fournissent une assistance technique en matière de politique et d'administration fiscales. Il est notamment recommandé d'élargir l'assiette fiscale en limitant les exonérations, d'accroître la progressivité de l'impôt et d'améliorer le respect des obligations fiscales et la transparence. Le FMI aide également le Trésor malagasy à accélérer le remboursement des crédits de TVA.
Lors de l'approbation de l'accord au titre de la FEC en juin 2024, les autorités malagasy se sont engagées à réduire les dépenses fiscales de 280 milliards d'ariary par an de 2025 à 2027, avec pour objectif d'augmenter le ratio recettes fiscales/PIB de 2,4 points de pourcentage sur trois ans.
Qu'est-ce que le mécanisme d'ajustement automatique des prix des carburants et pourquoi est-ce important ?
Un mécanisme d'ajustement automatique des prix des carburants spécifie comment les prix à la pompe sont ajustés chaque mois en fonction de l'évolution des prix du marché. Il permet de petits ajustements mensuels prévisibles, qui sont préférables à de grands changements de prix inattendus qui peuvent prendre la population par surprise. Le mécanisme n'implique pas la suppression immédiate de la subvention aux prix ni l'application des prix du marché, mais vise des ajustements mensuels des prix à la pompe en fonction de l'évolution des prix de référence (ou du marché), avec une variation mensuelle maximale fixée par les autorités en mai 2024 à +/-200 ariary par litre.
La mise en œuvre d'un mécanisme d'ajustement automatique des prix des carburants est un engagement des autorités malagasy depuis l'accord FEC de 2016. Un tel mécanisme est essentiel pour : i) réduire les risques pour le budget en plafonnant la subvention des prix des carburants versée par l'État ; et ii) créer un espace budgétaire pour accroître les investissements dans le capital physique et humain, comme le prévoit la politique générale de l'État. Il s'agit d'un élément essentiel du programme actuel et d'une première étape nécessaire pour renforcer la viabilité des finances publiques.
Comment le programme protège-t-il les personnes les plus vulnérables tout en contribuant à réduire les coupures de courant et les pénuries d'eau ?
Les difficultés financières de la JIRAMA ont entraîné des coupures d'électricité et des pénuries d'eau. Avec l'appui du FMI et de la Banque mondiale, le redressement financier de la JIRAMA vise à réduire les risques budgétaires et à améliorer la prestation de services. La distribution de kits solaires aux ménages pauvres améliorera l'accès à l'électricité et réduira leur vulnérabilité aux hausses des prix du pétrole lampant.
Le FMI et la Banque mondiale soutiennent également l'extension du registre social unique afin de mieux cibler les transferts sociaux. Avec l'aide du Programme alimentaire mondial, les autorités malagasy constituent dix réserves alimentaires pour lutter contre l'insécurité alimentaire dans le sud du pays. Le programme avec le FMI comprend un plancher de dépenses sociales pour protéger ces dépenses, et le FMI fournit une assistance technique pour améliorer l'exécution du budget et atteindre les objectifs de dépenses sociales.
Comment le FMI améliore-t-il la gestion des finances publiques et réduit-il les arriérés de l'État tout en faisant progresser la gouvernance et la lutte contre la corruption ?
Le programme soutient les réformes de la gouvernance avec trois initiatives principales :
- Stratégie nationale de lutte contre la corruption : Le programme appuie la préparation et l'adoption d'une nouvelle stratégie de lutte contre la corruption. Le FMI mène également une évaluation diagnostique de la gouvernance, qui devrait s'achever en 2025. Les autorités se sont engagées à publier le rapport.
- Transparence des finances publiques : il s'agit notamment d'améliorer la transparence des contrats de marchés publics, notamment en publiant des informations sur les bénéficiaires effectifs de ces contrats.
- Réformes de la gestion des finances publiques : Ces réformes visent à améliorer les procédures d'exécution budgétaire. Avec l'aide d'un expert du FMI en matière de finances publiques, les autorités établissent des plans annuels d'engagement des dépenses pour tous les ministères. En outre, une nouvelle loi sur la gestion de la trésorerie est en cours d'élaboration et devrait être adoptée d'ici mai 2025 en vue de faciliter les paiements aux fournisseurs et de réduire les arriérés de l'État, y compris ceux liés aux remboursements de TVA.