Questions clés sur le Liban
Dernière mise à jour : le 4 août 2021
Quelle est la position actuelle du FMI au sujet du Liban ?
- Le FMI est prêt à aider le Liban et son peuple à surmonter cette crise sans précédent. Pour cela, il faut absolument mettre en place un nouveau gouvernement qui ait la volonté de procéder aux réformes globales nécessaires et qui soit doté du mandat pour le faire.
- Les défis à relever sont d’une ampleur exceptionnelle. La situation du Liban sur les plans social et économique a continué de se dégrader et a atteint un niveau intenable. L’économie s’est déjà effondrée d’environ 30 % depuis 2017 et devrait connaître une nouvelle contraction en 2021-2022. La livre libanaise a perdu quelque 90 % de sa valeur et les prix des denrées alimentaires ont été quasiment multipliés par dix depuis mai 2019. Le chômage atteint des sommets et plus de la moitié des foyers libanais vivent en-dessous du seuil de pauvreté. En outre, la pandémie continue de frapper durement l’économie et la population.
- Par conséquent, le Liban a besoin d’une aide financière et technique considérable pour surmonter cette profonde crise humanitaire, sociale et économique. Plus important encore, il doit lancer des réformes globales pour assainir ses finances publiques, restructurer sa dette publique, réhabiliter son système bancaire, étendre son dispositif de protection sociale, réformer ses entreprises publiques et améliorer sa gouvernance.
Quelles sont les recommandations du FMI pour le Liban ?
Le Liban est aux prises avec des difficultés qui requièrent la mise en œuvre d’un plan de réforme global. Il s’agit notamment :
- de s’attaquer de front au problème fondamental de la mauvaise gouvernance. Des réformes visant à accroître la transparence doivent être axées sur le renforcement du dispositif de lutte contre la corruption et l’amélioration des résultats des entreprises publiques, en particulier dans le secteur de l’énergie. Elles devraient également prévoir des audits de la banque centrale et de la compagnie d’électricité ;
- de mettre en œuvre une stratégie budgétaire prévoyant à la fois une restructuration profonde de la dette et des réformes visant à rétablir la crédibilité, la prévisibilité et la transparence du cadre budgétaire, tout en élargissant le dispositif de protection sociale, qui est essentiel pour protéger les groupes les plus vulnérables ;
- de procéder à une restructuration complète du secteur financier, en reconnaissant d’emblée les pertes des banques privées et de la banque centrale, mais de le faire de manière à protéger les petits déposants ;
- de mettre en place un système monétaire et de change crédible étayé par l’unification des taux de change multiples et accompagné provisoirement d’un contrôle officiel des mouvements de capitaux.
Le Liban et les DTS
- Le 2 août, le conseil des gouverneurs du FMI a approuvé une allocation générale de DTS (droits de tirage spéciaux) d’un montant équivalent à 650 milliards de dollars, qui sera mise à la disposition des 190 pays membres en fonction de leur quote-part. Le Liban devrait recevoir l’équivalent en DTS d’environ 860 millions de dollars à un moment déterminant pour renforcer les réserves épuisées du pays et pour répondre aux nombreux besoins urgents du peuple libanais.
- Il est important que l’allocation de DTS contribue à reconstituer les réserves épuisées de la banque centrale et que toute utilisation se fasse d’une manière transparente et responsable, à l’appui des ajustements et réformes macroéconomiques nécessaires.