Pourquoi le Cameroun a besoin d'un programme du FMI ?
La pandémie de COVID-19 continue de malmener durement l’économie camerounaise, amplifiant les difficultés de développement existantes et suscitant des inquiétudes quant aux perspectives de croissance et aux positions extérieure et budgétaire.
Les autorités visent une reprise rapide après la pandémie, une viabilité extérieure et budgétaire à moyen terme, un renforcement de la viabilité de la dette et la mise en œuvre de leur stratégie de réforme structurelle en faveur d’une croissance soutenue, plus inclusive et diversifiée.
Le FMI apporte des conseils de politique publique et des financements pour soutenir le programme du gouvernement tout en veillant à ce que les ressources soient utilisées aux fins prévues et que des mesures de bonne gouvernance soient en place.
Les nouveaux accords triennaux au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (MEDC) d'un montant de 483 millions de DTS (environ 689,5 millions de dollars US, soit 175 pour cent de la quote-part du Cameroun) contribueront également à catalyser le soutien des donateurs à Cameroun.
Le programme a été approuvé par le Conseil d'administration du FMI le 29 juillet 2021, ce qui rend disponible le premier décaissement de 177,2 millions de dollars. Les décaissements ultérieurs font l'objet d'examens, qui sont programmés, au maximum, à six mois d'intervalle. Ces examens évaluent les progrès du gouvernement dans la mise en œuvre de ses réformes économiques.
Quels sont les objectifs du nouveau programme du Cameroun ?
L’action du FMI auprès des autorités camerounaises reste fortement axée sur la promotion de la bonne gouvernance.
Le financement d’urgence fourni par le FMI en 2020 au titre de la facilité de crédit rapide (FCR) a été spécifiquement accordé au Cameroun pour répondre à ses besoins urgents de financement de la balance des paiements liés à la pandémie de COVID-19.
Les financements d'urgence ne sont pas soumis à des conditions comme les autres programmes du FMI. Mais, afin de s’assurer que le financement contribue effectivement à lutter contre la pandémie et à accroître la transparence, les services du FMI demandent souvent des audits des dépenses liées à la COVID-19.
Au Cameroun, le FMI a requis i) un audit par la Chambre des comptes de la Cour suprême et la soumission du rapport d’audit aux services du FMI, au Premier Ministre, au Sénat et à l’Assemblée Nationale; ii) la publication des informations sur les marchés publics en rapport avec la COVID-19, y compris celles relatives à la propriété effective, ainsi que iii) la publication d’un rapport sur les dépenses liées à la COVID-19.
Quelles mesures de transparence et de bonne gouvernance sont en place dans le nouveau programme ?
Parmi les conditions du nouveau programme, le FMI a requis que les trois actions ci-dessus soient remplies avant l’approbation du nouveau programme FEC-MEDC.
Ce dernier programme vise à aider le Cameroun à renforcer davantage la redevabilité et à soutenir les efforts de lutte contre la corruption en améliorant les cadres juridiques et institutionnels nécessaires pour produire des audits et les publier.
Les services du FMI examinent avec les autorités les modalités d’un nouvel outil de développement des capacités visant à renforcer les capacités institutionnelles des instances supérieures de contrôle telles que la Chambre des comptes du Cameroun.
La mise de d’informations comme le rapport d’audit de la Chambre des comptes dans le domaine public devrait faciliter le suivi par les institutions compétentes au Cameroun. Il conviendrait aussi de remédier aux faiblesses dans le domaine du contrôle et de la surveillance, ainsi que d’entreprendre des démarches pour enquêter sur les infractions administratives et pénales et les sanctionner.
À l'avenir, les missions de surveillance, les revues de programme et l'assistance technique du FMI aideront également le pays à renforcer la gouvernance, la transparence et la redevabilité. En parallèle, les services du FMI continueront de collaborer non seulement avec les autorités, mais aussi avec toutes les parties prenantes pour promouvoir la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption.