Déséquilibres Mondiaux et la Pauvreté - Défis pour l'économie Mondiale, par Rodrigo de Rato y Figaredo, Directeur général, Fonds monétaire international

le 20 juin 2005

Déséquilibres Mondiaux et la Pauvreté - Défis pour l'Économie Mondiale
par Rodrigo de Rato y Figaredo,
Directeur général, Fonds monétaire international
Cercle national des journalistes
Ottawa, Canada, le 20 juin 2005

1. Bonjour. Je suis heureux de me trouver parmi vous aujourd'hui. C'est mon premier voyage officiel au Canada en qualité de Directeur général du FMI et c'est pour moi un grand honneur que d'avoir été invité à vous rencontrer aujourd'hui.

2. Comme vous le savez, le FMI est une institution internationale chargée au premier chef de promouvoir et de préserver la stabilité économique mondiale et une croissance ordonnée. Pour nous acquitter de cette mission, un des volets importants de notre activité consiste à servir de conseiller, de facilitateur, et de forum de coopération économique internationale. C'est dans cette optique que je souhaite aujourd'hui axer mes propos, une nouvelle fois, sur deux questions urgentes auxquelles le monde est confronté : les déséquilibres mondiaux et la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement.

Les Déséquilibres Mondiaux

3. Par déséquilibres mondiaux l'on entend souvent le considérable déficit des transactions courantes des États-Unis et, en contrepartie, les excédents qu'enregistrent d'autres pays tels que le Japon, les pays émergents d'Asie, et quelques pays exportateurs de pétrole, ainsi que d'autres pays industrialisés comme le Canada. Cette situation est extrêmement préoccupante à deux titres : d'une part parce qu'elle traduit d'importants écarts de croissance entre différentes régions du monde et, d'autre part, parce qu'elle découle de mouvements transfrontaliers de capitaux qui ne sauraient se perpétuer. À l'heure actuelle, le déficit extérieur courant des États-Unis, qui a atteint durant le premier trimestre de 2005 le niveau sans précédent de 6,5 % du PIB, contre 1 % en moyenne au début des années 90, est financé par une dette record, aux mains d'investisseurs étrangers. Nul ne peut imaginer que l'appétit des investisseurs pour les actifs américains va continuer à croître indéfiniment au même rythme.

4. À moins que les gouvernements ne s'emploient activement à favoriser une correction ordonnée de ces déséquilibres, nous risquons de voir les flux de capitaux vers les États-Unis se réduire sévèrement. En pareil cas, le dollar pourrait se déprécier rapidement, les marchés des changes et des capitaux devenir fort instables et les taux d'intérêt monter en flèche, ce qui compromettrait sérieusement la stabilité économique mondiale. Ce serait particulièrement préoccupant pour les pays dont l'économie est étroitement imbriquée avec celle des États-Unis, comme par exemple le Canada. La faiblesse généralisée du dollar durant ces dernières années s'explique en partie par les inquiétudes quant à la viabilité du déficit des transactions courantes américain. Au Canada, principal partenaire commercial des États-Unis, l'impact a été notable, avec le raffermissement rapide de la monnaie canadienne, qui fluctue librement. Heureusement, la solidité des structures économiques canadiennes et la montée des cours du pétrole et des autres matières premières ont permis, non sans peines, d'atténuer les retombées de ce phénomène sur la situation macroéconomique.

5. Les déséquilibres mondiaux, par définition, sont un problème pour l'ensemble de l'économie mondiale. Leur correction requiert un effort international concerté pour s'attaquer à leurs causes profondes. Tout le monde est d'accord sur les mesures qui sont requises pour corriger les déséquilibres. Ce qui fait défaut, c'est une ferme volonté de les mettre en œuvre. Il n'est donc pas inutile d'en dresser une nouvelle fois l'inventaire.

6. Aux États-Unis, il reste essentiel de poursuivre une action crédible de redressement des finances publiques sur le moyen terme. Le déficit extérieur courant ne continuera à être financé qu'avec le bon vouloir des investisseurs étrangers à l'égard des actifs américains. En préservant la confiance de ces investisseurs dans le billet vert—et dans la vigueur de l'économie américaine —, on pourrait prévenir une dépréciation qui serait déstabilisatrice. Un ferme engagement de réduire le déficit budgétaire favoriserait énormément cette démarche. Le projet de budget pour l'exercice 2006 est un pas dans la bonne direction, puisque le but est de diminuer de moitié le déficit nominal en cinq ans. Il est cependant essentiel de donner résolument suite à ce projet. Mais surtout, il serait souhaitable et justifié de réduire encore plus énergiquement le déficit, notamment au vu de la vigueur cyclique de l'économie américaine et du fait qu'il importe de faire diminuer la dette de l'État en prévision du départ à la retraite de la génération du baby-boom.

7. Pour résorber les déséquilibres actuels, il est crucial que l'Europe et le Japon connaissent une croissance plus vigoureuse. En effet, l'une des causes principales de l'aggravation de ces déséquilibres mondiaux tient au manque d'harmonie des rythmes de croissance. L'expansion économique mondiale, faut-il le préciser, est encore dans une large mesure tirée par les États-Unis et par la Chine. Dans la zone euro et au Japon—qui, ensemble, représentent près du quart de la production mondiale—, les résultats économiques ont été relativement médiocres, encore que, depuis peu, des signes d'amélioration se fassent jour au Japon.

8. Pour stimuler la croissance en Europe, il reste essentiel de mener des réformes structurelles. D'importantes avancées ont été réalisées ces dernières années, sur le plan des retraites, des systèmes de santé et du marché du travail. Ces acquis forment un socle solide sur lequel peut se bâtir une économie européenne encore plus forte. Le détail des futures mesures nécessaires varie bien sûr d'un pays à l'autre, mais elles doivent de manière générale viser à stimuler encore l'utilisation du travail, à favoriser la dérégulation des marchés des produits et des services, et à renforcer l'intégration des marchés financiers. La réforme des marchés du travail, en particulier, sera d'autant plus vitale que le vieillissement des populations de l'Europe s'accélère. Afin de préserver son modèle social de base pour les générations futures, l'Europe doit créer plus d'emplois et maximiser l'utilisation du travail.

9. Le Japon, comme l'Europe, doit accomplir d'autres réformes structurelles pour s'assurer un rythme de croissance soutenu à moyen terme. Un redressement conjoncturel et une politique économique d'accompagnement ont facilité l'ajustement structurel au cours des dernières années et, en conséquence, l'économie japonaise est devenue foncièrement plus solide. Néanmoins, il est nécessaire de poursuivre les réformes structurelles pour assurer une croissance soutenue à moyen terme. Il convient en particulier d'améliorer la rentabilité et l'assise financière des banques afin de promouvoir le crédit. Des améliorations s'imposent aussi dans d'autres domaines : il convient notamment d'assouplir le marché du travail et d'ouvrir à la concurrence les secteurs protégés de l'économie, dont l'agriculture.

10. La Chine et les pays émergents d'Asie, pour leur part, se doivent d'adopter des régimes de change plus souples et de poursuivre la réforme de leur secteur financier. L'économie chinoise est un moteur important de l'activité mondiale. L'assouplissement du régime de change du renminbi, couplé à une action parallèle d'autres pays charnières, comme noté auparavant, faciliterait le redressement des déséquilibres mondiaux.

11. Voilà donc les mesures que les grandes nations peuvent prendre pour faciliter la correction ordonnée des déséquilibres actuels. Permettez-moi d'ajouter, en faisant pour le moment abstraction de la question de la stabilité économique mondiale, que ces pays se doivent de prendre les mesures respectives que je viens d'énumérer pour une raison encore plus fondamentale et évidente : parce qu'il est dans leur propre intérêt d'agir ainsi. Les États-Unis doivent entreprendre une cure d'assainissement budgétaire pour leur propre santé économique et financière, notamment en prévision des besoins de financement à long terme des prestations sociales. Dans le cas de la Chine et des pays émergents d'Asie, un régime de change moins rigide permettrait aux autorités de mieux maîtriser la politique monétaire. Ces économies, qui vont continuer à se libéraliser et à s'ouvrir sur le monde extérieur auront besoin de cet ancrage pour mieux faire face aux chocs externes. En Europe, la réforme des marchés du travail et des produits contribuera à faire reculer le chômage. Enfin, au Japon, la poursuite des réformes structurelles rehaussera le potentiel de croissance, et aidera le pays à faire face aux problèmes démographiques qui se profilent.

12. La résorption des déséquilibres mondiaux profitera donc non seulement au monde, mais aussi aux différents pays et régions concernés. Il faut le souligner : le maintien d'une croissance stable dans le monde est aussi un élément déterminant des efforts que nous déployons pour aider les pays en développement à lutter contre la pauvreté. Je voudrais dire quelques mots à ce sujet.

La Lutte contre la Pauvreté

13. Ce sont les objectifs du Millénaire pour le développement, autrement dit les OMD, qui demeurent le point de référence universel pour la réduction de la pauvreté. Fixés en 2000, ces objectifs concernent tous les aspects de la problématique de la pauvreté, de la mortalité infantile à la scolarisation primaire en passant par l'accès à l'eau potable. La réalisation des OMD progresse. Ainsi, d'après le dernier rapport de la Banque mondiale sur les indicateurs du développement dans le monde, tout porte à croire que le premier objectif, à savoir la réduction de moitié du pourcentage de personnes vivant dans l'extrême pauvreté, c'est-à-dire avec moins d'un dollar par jour, sera atteint d'ici à 2015.

14. Cependant, comme le rappelait le rapport récent du Projet Objectifs du Millénaire de l'ONU, la réalisation des OMD progresse trop lentement et de façon trop inégale. En effet, si les tendances actuelles se confirment, la plupart des pays en développement n'atteindront pas la majorité des OMD à l'horizon 2015. L'Afrique subsaharienne en particulier se trouve dans une situation d'extrême urgence. Comme le révèlent les indicateurs du développement de la Banque mondiale, alors que 400 millions de personnes ont pu sortir de la pauvreté entre 1981 et 2001, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté extrême en Afrique subsaharienne a presque doublé au cours de la même période, passant de 164 millions à 313 millions. En outre, en Afrique—comme dans de nombreux pays en développement d'autres régions—on ne pourra parvenir à une croissance soutenue sans d'abord s'attaquer à la pandémie du VIH/sida. Une croissance économique durable nécessitera donc un tissu social solide ainsi que des politiques économiques bien conçues.

15. Les moyens de lutter contre la pauvreté sont multiples et doivent être mis en oeuvre par tous les membres de la communauté internationale. Leur liste est longue et concerne tous les domaines. Je me contenterai ici d'insister sur trois points fondamentaux.

16. Premièrement, les pays développés doivent accroître leur aide en faveur des pays à faible revenu, comme ils se sont engagés à le faire à Monterrey en 2002. Dans une déclaration récente, les pays de l'OCDE ont annoncé qu'ils allaient relever le niveau de leur aide; le volume d'aide annuel des pays de l'OCDE passerait ainsi de 78,6 milliards de dollars en 2004 à 115 milliards de dollars d'ici à 2010. C'est un engagement positif. De la même manière, il faut saluer l'initiative des dirigeants de l'Union européenne lors de leur sommet de la semaine dernière, qui ont proposé de doubler l'aide de l'UE au cours de la prochaine décennie pour la porter à 90 milliards d'euros. Il y a lieu aussi de prendre en compte un facteur étroitement lié à l'aide : celui de l'allégement de dette. À cet égard, on peut se féliciter de la proposition faite au début du mois par le Groupe des Huit concernant l'allégement de la dette des pays pauvres très endettés. Le FMI étudie actuellement avec les pays membres les détails de cette proposition et sa mise en œuvre, et nous espérons parvenir rapidement à un accord sur ces questions. Si elle est menée à bien, cette proposition aidera grandement les pays à faible revenu à se débarrasser du fardeau de leur dette.

17. Deuxièmement, en plus de l'aide, les pays en développement ont besoin d'accroître le volume de leurs échanges commerciaux pour parvenir à la croissance soutenue et rapide sans laquelle il ne peut y avoir de véritable réduction de la pauvreté. En conséquence, il faut que les pays développés ouvrent leurs marchés aux exportations des pays en développement. De leur côté, les pays en développement doivent supprimer leurs propres obstacles au commerce. La poursuite de la libéralisation commerciale multilatérale, notamment l'aboutissement du cycle de Doha de l'OMC, apportera des avantages considérables. Pour vous en donner une idée approximative : certains estiment que la libéralisation du commerce de marchandises et la suppression de toutes les subventions agricoles pourraient dégager jusqu'à 280 milliards de dollars d'ici à 2015, dont une grande partie irait aux pays en développement. J'ajoute qu'une plus grande libéralisation commerciale contribue à une croissance stable. D'après des études réalisées par les services du FMI, les économies plus ouvertes sont mieux à même de résister à une forte instabilité sans que leur croissance en souffre trop.

18. Troisièmement, les pays à faible revenu doivent eux-mêmes intensifier leurs efforts de réforme économique, entre autres, notamment en développant leurs propres stratégies de réduction de la pauvreté. Ces stratégies doivent rester centrées sur des politiques économiques saines. Il serait aussi important que les pays exploitent les avantages que procurent les investissements directs étrangers et l'initiative privée. À cette fin, les décideurs devront créer un environnement propice aux investissements et aux affaires. Le renforcement des institutions et de la gouvernance, l'éradication de la corruption et la mise en place de cadres juridiques et réglementaires prévisibles sont autant de mesures qui seraient fondamentales à cet égard.

Le Rôle du FMI

19. Sur ces questions—la pauvreté mondiale et les déséquilibres mondiaux—, le FMI a un rôle majeur à jouer. S'agissant de la lutte contre la pauvreté, la position privilégiée que nous occupons en tant qu'institution financière internationale nous permet de contribuer à la mise en place des deux piliers du Consensus de Monterrey. D'un côté, nous nous faisons les avocats d'une solidarité internationale renforcée et plus efficace, et nous pouvons contribuer à la coordination de l'aide. De l'autre, nous travaillons, avec les pays en développement, à la conception des politiques et à la mise en place des institutions qui les aideront à sortir de la pauvreté. Alors que l'aide augmente, il est particulièrement important de faire en sorte que les pays qui en bénéficient soient mieux à même d'absorber et d'utiliser au mieux les ressources mises à leur disposition. Le FMI peut leur apporter conseils et assistance à cet égard, et les aider à se doter de cadres macroéconomiques propres à étayer leur stratégie nationale de lutte contre la pauvreté.

20. Quant aux déséquilibres mondiaux, notre mandat, qui est de promouvoir et maintenir la stabilité économique mondiale, nous donne un rôle crucial à jouer dans leur correction. Un des buts essentiels du FMI est d'offrir un forum de coopération internationale dans les domaines économique et monétaire. Nous sommes en mesure, par conséquent, de faciliter la résolution ordonnée des déséquilibres de balance courante en conseillant nos pays membres et en les aidant à coordonner leurs politiques.

21. Ce sont là deux des défis lancés au monde d'aujourd'hui. Le FMI s'applique à y répondre, de même qu'à d'autres questions, en gardant à l'esprit les besoins de ses membres et les initiatives qu'il peut prendre pour servir au mieux leurs intérêts et ceux de l'économie mondiale. Celle-ci apparaît à cet égard en perpétuelle mutation : les défis à relever et les questions à résoudre ne cessent de se renouveler. Pour y répondre efficacement, notre institution doit rester vigilante et se tenir au fait de toutes ces évolutions. C'est pour cette raison que j'ai demandé, à la fin de l'année dernière, que l'on engage un examen interne de notre orientation stratégique à moyen terme. Nous espérons saisir cette occasion pour examiner un large éventail de questions et les conséquences qu'elles peuvent avoir pour nos travaux. Notre réflexion porte sur des sujets tels que les flux financiers mondiaux, l'intégration régionale, la lutte contre la pauvreté et les questions de gouvernance, de transparence et de responsabilité à l'échelle mondiale.

22. Nous n'en sommes encore qu'aux premiers stades de cet examen, et de nombreuses idées ont été avancées et débattues. Cependant, il apparaît d'ores et déjà que l'évolution du FMI doit se poursuivre en se fondant avant tout sur ses domaines de compétence essentiels, comme nous le demandent nos Statuts — c'est-à-dire faciliter la coopération monétaire internationale et favoriser la mise en place d'un système libéral d'échanges et de paiements internationaux, deux conditions nécessaires à une croissance durable. Au moment où nous réfléchissons aux meilleurs moyens de relever ces défis à l'avenir, il apparaît clairement que le FMI devrait rester concentré sur la dimension macroéconomique et financière de son mandat et de ses compétences. Je citerai quelques-uns des constats essentiels qui se sont dégagés jusqu'à présent :

Premièrement, s'agissant du suivi des risques et de l'évolution économique, le renforcement et le recentrage du processus de surveillance seront nos instruments privilégiés. Le FMI est l'instance multilatérale privilégiée pour les responsables économiques car elle contribue à assurer que les politiques menées dans chaque pays ne servent pas uniquement à promouvoir des intérêts nationaux, sinon qu'elles aillent également de pair avec la stabilité et la croissance de l'économie mondiale. À l'heure d'une mondialisation croissante, le défi à relever est celui de faire en sorte que notre analyse tienne pleinement compte des perspectives régionales et mondiales et que, lorsqu'elle porte sur les pays d'importance systémique, elle soit solidement étayée.

Deuxièmement, nos travaux relatifs aux secteurs financiers et aux marchés de capitaux. Le FMI est l'organisation internationale qui peut exercer une surveillance complète et universelle des secteurs financiers. Nous continuerons de prêter notre concours aux pays pour qu'ils renforcent leur secteur financier, en les aidant notamment à adapter leur cadre prudentiel et administratif de façon à mieux profiter des flux de capitaux privés. Nous pouvons donner aux pays membres qui souhaitent accéder aux marchés des capitaux internationaux et intégrer davantage leur économie au système financier mondial des conseils sur l'enchaînement approprié des mesures à prendre, et par exemple leur indiquer comment, dans un premier temps, renforcer leur secteur financier et réduire leur vulnérabilité aux chocs.

Troisièmement, le financement et les prêts du FMI. Le rôle traditionnel du FMI d'accorder des financements pour aider à alléger l'ajustement des déséquilibres temporaires des soldes courants demeure vital pour de nombreux pays. Pour d'autres, notre principale mission est de les aider à prévenir, ou à atténuer, les crises du compte de capital et leurs effets de contagion dans les autres pays. Pour réussir dans ces missions, le FMI doit pouvoir être sélectif et ne soutenir que les programmes d'ajustement qui remettront fermement le pays dans la voie de la viabilité extérieure. Nous continuerons également à travailler à la réalisation d'un consensus plus clair sur les circonstances dans lesquelles le FMI peut prêter et le niveau de ses concours, le besoin éventuel de trouver des instruments financiers supplémentaires et l'adéquation du cadre actuel à la résolution ordonnée des problèmes de dette souveraine.

Quatrièmement, le rôle du FMI dans les pays à faible revenu. J'ai déjà exposé ce que le FMI peut faire pour aider les pays à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement, notamment en facilitant la mise en place dans ces pays de politiques macroéconomiques vigoureuses qui se traduiront par une expansion économique et la viabilité de la dette. En outre, nous devons veiller à ce que nos facilités de financement, notamment la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance, notre principal instrument de prêt aux pays en développement, demeurent adéquates pour répondre aux demandes à venir. Dans le cas des pays à faible revenu qui n'empruntent pas au FMI, nous étudions comment renforcer le rôle du FMI en portant à la connaissance des autres pays la vigueur de leurs politiques. Tout en examinant ces questions, nous espérons également mieux cerner les types de travaux relatifs aux pays à faible revenu dont le FMI peut se charger et ceux qui relèvent d'autres institutions ou acteurs.

Cinquièmement, la gouvernance et la gestion internes du FMI. Afin de maintenir l'efficacité du FMI, il est essentiel que nous résolvions les questions difficiles soulevées au sujet de notre propre gouvernance, notamment, l'influence dans notre institution des économies de marché émergentes et des pays en développement. Tous les pays membres devraient participer adéquatement au processus de décision du FMI et la répartition de nos quotes-parts devrait refléter l'évolution de l'économie mondiale. En outre, étant donné les demandes de plus en plus nombreuses que nous adressent nos pays membres, il est manifeste que nos ressources doivent être adaptées aux missions à accomplir. La revue nous aidera à identifier les besoins, définir les priorités et examiner les possibilités de redéploiement de nos ressources consacrées à des secteurs peu prioritaires. Cette question est liée à la coopération et à la répartition des tâches entre le FMI, la Banque mondiale et les autres organisations internationales.

23. Voilà quelques-unes des questions que nous examinons à l'heure actuelle. Comme le monde et son économie deviennent plus complexes, il convient à juste titre de se pencher périodiquement sur ces thèmes. Il est important de souligner que, du fait de la mondialisation et de l'intégration de plus en plus poussée de l'économie mondiale, une collaboration internationale efficace pour s'attaquer aux questions mondiales sera encore plus cruciale dans l'avenir. À cet égard, nous sommes déterminés au FMI à servir nos membres et la communauté internationale avec les moyens les plus appropriés, que les problèmes à traiter soient des déséquilibres mondiaux, la pauvreté mondiale ou autres.





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