Programme de développement pour l’après-2015 : Unis dans l’ambition, unis dans l’action; Discours de Mme Christine Lagarde, Directrice générale, Fonds monétaire international, Sommet de l’ONU en vue de l’adoption du programme de développement post-2015 Organisation des Nations Unies, New York (États-Unis)
le 25 septembre 2015
Discours de Mme Christine Lagarde, Directrice générale, Fonds monétaire international,Sommet de l’ONU en vue de l’adoption du programme de développement post-2015
Organisation des Nations Unies, New York (États-Unis)
25 septembre 2015
Texte préparé pour l’intervention
Introduction
Monsieur le Secrétaire général, Altesses Royales, Excellences, Mesdames et Messieurs, il est un vieux proverbe qui dit que l’union fait la force.
Il y a deux mois, à Addis-Abeba, la communauté internationale a mis à l’épreuve la validité de cet adage. Nous nous sommes engagés à assurer les financements nécessaires pour faire du développement durable, non pas une ambition, mais une réalité pour tous.
Aujourd’hui, alors que nous nous réunissons pour adopter les objectifs de développement durable, nous voici confrontés à une nouvelle heure de vérité. Notre réussite commune passe par une action et une mise en œuvre résolues, au niveau national et collectif.
1. À l’échelon national
Les pays peuvent et doivent agir sur trois fronts : économique, social et environnemental.
Tout d’abord, la stabilité macroéconomique est indispensable à une économie durable, mais elle ne suffit pas. Les priorités varient certes selon les pays, mais des réformes structurelles et des mesures visant à diversifier l’économie sont souvent nécessaires. De même, la mobilisation des recettes, et des dépenses publiques — dont des dépenses d’investissement — efficientes et efficaces seront indispensables.
Deuxième élément prioritaire : l’inclusion. J’affirme qu’une croissance plus inclusive est une croissance plus forte; c’est pourquoi nous devons donner aux populations les moyens de réaliser leur potentiel. Des mesures visant à améliorer l’éducation des filles, à lever les obstacles à l’emploi des femmes et à faciliter l’accès à la finance, ne stimuleraient pas seulement la croissance : elles agiraient également sur l’inégalité et la pauvreté. N’oublions pas que la pauvreté et l’exclusion sont sexistes.
Troisième priorité : l’environnement. Les pays ont un intérêt vital à gérer leurs ressources naturelles de manière efficiente et efficace. En parallèle, des interventions ciblées peuvent s’imposer, et s’imposeront, pour limiter les effets nuisibles de l’activité économique sur l’environnement.
En un mot, chaque pays doit faire tout ce qu’il peut pour dynamiser son propre développement. Mais pour être durables les progrès ne sauraient être le résultat d’une action isolée, ils exigent l’action de la communauté internationale. Une action collective s’impose. Pourquoi?
2. Responsabilités collectives
Parce que dans notre monde interconnecté, pour le meilleur ou pour le pire, les relations de causalité, les effets de contagion et les effets de retour se jouent des frontières, agissant de manière immédiate et incessante, faisant fi des barrières qui sont érigées. Aucun domaine n’est épargné :
- la stabilité macroéconomique : un choc économique dans un pays se répercute sur les autres;
- l’inclusion : les mutations sociales nourrissent les vagues du changement;
- l’environnement : avec le réchauffement climatique, tout le monde récolte ce que d’autres ont semé.
Le FMI, fort de ses 188 pays membres et de 70 années employées à promouvoir la coopération et la stabilité économiques mondiales, est bien conscient de la nécessité d’une action collective, et de sa puissance.
D’ailleurs le FMI ne se contente pas de promesses : il les tient. Dans nos activités de conseil, d’étude et de renforcement des capacités, nous avons inclus les dimensions sociales et environnementales initialement absentes, et nous continuerons d’agir de la sorte. Nous renforçons en outre notre aide aux pays en développement par différents moyens:
- D’abord, les pays les plus pauvres peuvent désormais emprunter 50 % de plus auprès de nos mécanismes offrant des taux d’intérêt nuls,
- Ensuite, de concert avec la Banque mondiale, nous renforçons notre assistance technique pour aider les pays à améliorer la mobilisation des recettes afin de financer leurs dépenses de développement,
- Enfin, nous intensifions notre appui aux pays fragiles et touchés par des conflits. Point important, nous maintenons, sur le long terme, le taux d’intérêt nul appliqué aux prêts au titre de la facilité de crédit rapide.
Le FMI unit ses efforts à ceux de ses pays membres et de ses partenaires internationaux dans l’esprit de coopération mondiale nécessaire à la réalisation des ODD. Telle a été, est et continuera d’être notre action.
Conclusion
Comme l’a dit le deuxième Secrétaire général des Nations Unies, Dag Hammarskjöld:
«Nous ne pouvons choisir le cadre de notre destinée. Mais ce que nous y mettons dépend de nous»
De même, l’année 2030, date-cible des ODD, surviendra un jour, mais ce à quoi elle ressemblera dépend de nous.
Je vous remercie de votre attention.
DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI
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