Ressources naturelles, finances et développement : défis d'hier et d'aujourd'hui
Séminaire organisé par l'Institut du FMI en collaboration avec la Banque d'Algérie les 4 et 5 novembre 2010
"… dans les pays riches en ressources naturelles, cette richesse peut vite se transformer en malédiction en provoquant des conflits." Dominique Strauss-Kahn, Kenya International Conference Center, Nairobi, le 8 mars 2010.
Le séminaire, qui s'est tenu à Alger les 4 et 5 novembre 2010, s'adressait essentiellement aux décideurs des pays d'Afrique subsaharienne. Il a rassemblé 17 ministres et gouverneurs de banques centrales, 23 autres responsables de haut rang et plusieurs universitaires éminents du monde entier.
Les pays dotés d'abondantes ressources naturelles, dont beaucoup se trouvent en Afrique subsaharienne, enregistrent souvent des résultats économiques relativement médiocres par rapport aux pays dont le sous-sol est moins riche. Un consensus se dégage aussi bien parmi les intellectuels que les praticiens selon lequel la présence de ressources naturelles risque d’engendrer différents défis : i) une perte de compétitivité dans les secteurs autres que ceux des ressources naturelles, qui pourraient pourtant être dynamiques, ii) un rétrécissement de la base de production, dû à cette perte de compétitivité, iii) une dépendance excessive des recettes publiques et des recettes d'exportations à l'égard des produits de base, iv) une forte vulnérabilité aux fluctuations des cours des produits de base, v) une instabilité macroéconomique et financière, et vi) un comportement de recherche de rente, qui peut saper la gouvernance et compliquer la mise en place d’institutions robustes et propices à la croissance économique. Le séminaire a été l'occasion d'une réflexion sur les moyens d’affronter ces défis de manière à tirer profit des richesses naturelles sans tomber dans les pièges dont peut s’accompagner leur exploitation.
Après avoir fait l'inventaire des nombreux défis auxquels sont confrontés les pays riches en ressources naturelles sur les plans macroéconomique et financier, les participants se sont efforcés de proposer des solutions adaptées aux différents contextes nationaux, tirées des expériences réussies, et applicables en Afrique. Les débats ont ainsi porté sur les politiques monétaire, budgétaire et de taux de change; la politique en matière d’épargne; les structures institutionnelles permettant de mettre l’économie à l’abri de la volatilité des marchés; la diversification de l’économie; et le renforcement des institutions.