Communiqué de la trente-et-unième réunion du CMFI Présidée par M. Agustín Carstens, Gouverneur de la Banque du Mexique

le 18 avril 2015

Communiqué de presse N°15/173
18 avril 2015

Le Comité tient à exprimer toute sa gratitude au Vice-Premier Ministre Tharman qui a su présider le CMFI avec tant de clairvoyance pendant une période difficile. Il souhaite la bienvenue au Gouverneur Agustín Carstens comme nouveau Président.

Économie mondiale. La reprise de l’économie mondiale se poursuit, bien que la croissance reste modérée, avec des perspectives inégales. La croissance devrait s’affermir dans les pays avancés, grâce à un redressement solide dans certains pays et à une amélioration des perspectives dans d’autres. Dans les pays émergents, qui sont encore à l’origine de la majeure partie de la croissance mondiale, l’activité économique fléchit dans certains cas, du fait de la baisse des prix et des exportations des produits de base, et de facteurs propres aux pays concernés. Beaucoup de pays procèdent à un ajustement et à un assainissement. Dans les pays en développement à faible revenu, la croissance devrait ralentir, mais rester vigoureuse. La baisse des prix du pétrole a un effet positif net à l’échelle mondiale, même si son impact varie selon les pays. Des risques subsistent. Les fortes variations des taux de change et des prix des actifs, la persistance d’une inflation inférieure aux objectifs dans quelques pays, les craintes concernant la stabilité financière, le niveau élevé des dettes publiques et les tensions géopolitiques appellent à la vigilance. La possibilité d’un ralentissement de la croissance potentielle devient un enjeu plus important à moyen terme. Les déséquilibres mondiaux se sont réduits par rapport aux années précédentes, mais il reste nécessaire de continuer de rééquilibrer la demande.

Politiques à mener pour promouvoir une croissance vigoureuse, équilibrée et durable. Nous sommes déterminés à prendre des mesures supplémentaires pour rehausser la croissance effective et la croissance potentielle, et atteindre notre objectif d’une économie mondiale plus robuste, mieux équilibrée et créant plus d’emplois. À cette fin, nous devons renforcer la confiance et bien affermir la demande, en adoptant un dosage macroéconomique qui cherche à satisfaire le besoin urgent de promouvoir la croissance, tout en préservant la viabilité des finances publiques et la stabilité financière, ainsi qu’en accélérant la conception et l’exécution des réformes structurelles. Il est important d’exécuter des investissements publics et privés de manière productive et efficiente, en particulier dans les infrastructures, pour soutenir la reprise et rehausser la croissance potentielle.

Politique budgétaire. Nous continuerons de mettre en œuvre des politiques budgétaires souples, selon les besoins, de manière à soutenir la croissance et la création d’emplois, tout en plaçant le ratio de la dette au PIB sur une trajectoire viable. La formulation et la mise en œuvre de plans concrets d’assainissement des finances publiques à moyen terme restent cruciales dans beaucoup de pays avancés. Nous réfléchirons aux moyens d’améliorer la composition des dépenses et des recettes publiques afin d’en accroître l’impact sur la croissance et de renforcer les cadres budgétaires afin de réduire les risques. La baisse des prix du pétrole offre une occasion de réformer les subventions énergétiques inefficientes et les taxes énergétiques, le cas échéant, tout en renforçant les dispositifs ciblés de protection sociale.

Politique monétaire. Il convient de maintenir une politique monétaire accommodante si nécessaire, dans le respect des mandats des banques centrales. Nous sommes conscients des risques qui pèsent sur la stabilité financière. Dans beaucoup de pays avancés, il convient de continuer de s’attaquer au surendettement et d’assainir les bilans afin d’améliorer la transmission de la politique monétaire. Il est nécessaire de bien calibrer et de bien communiquer la normalisation de la politique monétaire pour atténuer les retombées négatives et les contrecoups dans le contexte des politiques monétaires asynchrones qui sont menées dans les principaux pays avancés. Dans les pays émergents, des amortisseurs adéquats peuvent contribuer à faire face à la volatilité des marchés financiers. La politique macroéconomique doit être bien conçue, et, à cet égard, il conviendrait de laisser les taux de change réagir à l’évolution des paramètres fondamentaux et faciliter l’ajustement extérieur. Face aux risques découlant de l’ampleur et de la volatilité des flux de capitaux, l’ajustement macroéconomique nécessaire pourrait être accompagné de mesures macroprudentielles et, le cas échéant, de mesures de gestion des flux de capitaux.

Politiques du secteur financier. Il reste prioritaire de préserver la stabilité financière en adoptant des mesures microprudentielles et macroprudentielles bien conçues pour limiter les excès, prévenir les crises financières et ainsi favoriser une croissance durable. Il demeure essentiel que les établissements financiers résolvent les problèmes hérités de la crise financière mondiale et, en collaboration avec les gestionnaires d’actifs, que ces établissements soient en mesure de résister aux risques de liquidité du marché. Il convient d’achever et de mettre en œuvre promptement et systématiquement les réformes de la réglementation financière à l’échelle mondiale, et de les approfondir le cas échéant. Nous souscrivons fermement au programme de travail du Conseil de stabilité financière et au rôle du FMI.

Réformes structurelles. Il est essentiel d’opérer des réformes structurelles pour accroître la confiance des entreprises, l’investissement et la création d’emplois, en particulier pour les jeunes, et réaliser une croissance viable et plus solidaire, principalement en rehaussant la productivité totale des facteurs, en donnant une plus grande place aux femmes dans l’économie et en améliorant l’éducation et la formation. Parmi les priorités figurent les réformes des marchés de produits et du travail, le développement des marchés financiers, l’amélioration de la qualité de la main-d’œuvre et de l’emploi, l’amélioration de la gouvernance, la lutte contre la corruption et la réduction des inégalités. Des réformes commerciales pourraient aussi compléter et renforcer les autres réformes.

Un nouveau multilatéralisme pour assurer l’avenir. Il convient de poursuivre les efforts déployés collectivement pour renforcer le système monétaire international et faciliter la poursuite de l’intégration des pays émergents dynamiques. Nous attendons avec intérêt les travaux du FMI sur les enjeux du système monétaire international et la revue prochaine du panier du DTS. La communauté internationale cherche à mettre en place un nouveau cadre mondial pour le développement durable jusqu’en 2030 et au-delà. Nous attendons avec intérêt que le FMI contribue activement à ce processus dans ses domaines de compétence, notamment en définissant des mesures qui permettront d’accroître la résilience macrofinancière, d’augmenter les recettes, de s’attaquer au déficit d’infrastructures, d’améliorer le renforcement des capacités et de promouvoir une croissance solidaire. Par ailleurs, nous demandons au FMI d’apporter son aide face aux divers problèmes rencontrés par les pays les plus pauvres, les pays fragiles et les pays touchés par un conflit, et nous attendons avec intérêt l’examen à venir des relations du FMI avec les pays fragiles et les pays touchés par un conflit. Le FMI devrait utiliser plus efficacement ses instruments de prêt existants et envisager des ajustements de sa politique de prêt, tout en préservant l’autonomie du fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance. Nous demandons au FMI, en collaboration étroite avec la Banque mondiale, de contribuer activement au succès de la conférence sur le financement du développement à Addis-Abeba, du sommet de New-York sur les objectifs de développement durable pour l’après-2015 et de la conférence COP21 à Paris.

Prêts du FMI, surveillance et renforcement des capacités. Nous demandons au FMI de rester prêt à fournir une aide financière, y compris à titre de précaution, pour permettre les ajustements et les réformes appropriés, et à aider les pays à se protéger contre les risques, ainsi que de faire en sorte que ses instruments de prêt répondent aux besoins. Nous saluons la poursuite des travaux du FMI dans les domaines qui correspondent à son mandat, à savoir assurer la stabilité financière internationale et la coopération monétaire, évaluer les effets de contagion internationaux et l’impact des politiques monétaires asynchrones, examiner le lien entre politique monétaire et stabilité financière, renforcer les cadres budgétaires, approfondir l’analyse macrofinancière et analyser les questions relatives à la taxation internationale. Nous nous félicitons des travaux récents du FMI sur les questions macroéconomiques dans les petits pays en développement et nous encourageons leur utilisation pour renforcer le dialogue avec ces pays membres. Nous attendons avec intérêt la mise en œuvre des recommandations de l’examen triennal de la surveillance, l’achèvement de l’examen de suivi des programmes en période de crise, les travaux sur les réformes structurelles essentielles sur le plan macroéconomique, la poursuite des travaux sur les questions relatives à la dette souveraine de manière à ce que le processus de restructuration de la dette se déroule de manière plus ordonnée et prévisible, ainsi que la mise en œuvre de la nouvelle politique en matière de plafonds d’endettement. Nous sommes conscients du rôle précieux que le FMI joue dans le renforcement des capacités de ses pays membres.

Fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes. Nous notons avec grande satisfaction la création rapide par le FMI du fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes (ARC), l’aide qui a été fournie aux pays touchés par l’épidémie de fièvre Ébola et les engagements généreux d’un certain nombre de pays au fonds fiduciaire, y compris sous la forme de transferts de contributions bilatérales du fonds fiduciaire IADM-II. Nous comptons sur des contributions supplémentaires qui permettront au fonds fiduciaire ARC de fournir une aide similaire à nos pays membres les plus pauvres et les plus vulnérables à l’avenir.

Gouvernance. Nous restons profondément déçus du retard persistant dans la mise en œuvre des réformes des quotes-parts et de la gouvernance du FMI qui ont été arrêtées en 2010. Nous reconnaissons l’importance de ces réformes pour assurer la crédibilité, la légitimité et l’efficacité du FMI, et nous affirmons de nouveau que leur application dans les meilleurs délais reste notre priorité absolue. Nous continuons d’engager vivement les États-Unis à ratifier ces réformes dès que possible. Étant donné les objectifs de ces réformes, nous appelons le Conseil d’administration du FMI à chercher une solution intérimaire qui permettra de faire converger sensiblement les quotes-parts, dès que possible et dans la mesure du possible, vers les niveaux convenus lors de la 14e révision. Nous utiliserons la 14e révision des quotes-parts comme base de travail pour la 15e révision, y compris une nouvelle formule de calcul. Nous affirmons de nouveau notre volonté de faire en sorte que le FMI reste une institution solide, disposant de ressources adéquates et fondée sur un système de quotes-parts.

Prochaine réunion du CMFI. Notre prochaine réunion se tiendra à Lima les 9 et 10 octobre 2015.

La liste des personnes présentes se trouve à l’adresse suivante :

http://www.imf.org/external/french/spring/2015/imfc/attendees/index.htm

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