Communiqué de presse: Le Conseil d’administration du FMI conclut les consultations au titre de l’article IV avec la République de Madagascar
le 16 janvier 2015
Communiqué de presse N° 15/0916 janvier 2015
Le 16 janvier 2015, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu les consultations au titre de l’article IV1 avec Madagascar.
Madagascar est l’un des pays les plus pauvres du monde. Dans un contexte fragile, les incertitudes liées à l’instabilité politique, à la faiblesse des institutions et à la médiocrité de la gouvernance, ont sapé les fondements d’une solide croissance économique. Depuis la crise politique de 2009, la croissance économique est au ralenti et les services sociaux se sont détériorés, notamment les soins de santé de base et l’éducation primaire fondamentale. Le gouvernement qui a accédé au pouvoir début 2014 à l’issue d’élections constitutionnelles, affiche sa volonté de relever les défis auxquels est confronté Madagascar.
Les premiers signes d’une reprise économique sont apparus en 2014, avec des estimations tablant sur une croissance à 3% et une inflation en décembre inférieure à 7%. D’après les projections, le déficit des transactions courantes s’est résorbé à environ 2% du PIB en 2014, sous l’effet de la hausse des exportations minières, de la baisse des besoins en importations de produits alimentaires, ainsi que des cours mondiaux du pétrole plus bas que prévu. La demande croissante de crédit a entraîné une hausse des taux d’intérêt intérieurs et augmenté le coût du financement intérieur du budget, incitant le gouvernement à recourir davantage à des avances statutaires auprès de la banque centrale.
Compte tenu de la faiblesse persistante du recouvrement des recettes fiscales, les dépenses dans les secteurs hautement prioritaires, tels que l’éducation et la santé, sont demeurées limitées en 2014. Les pressions budgétaires ont été accentuées par les besoins de financement de la politique des subventions aux carburants, des entreprises publiques (notamment ceux de la compagnie nationale d’eau et d’électricité, la JIRAMA) et de la caisse de retraite de la fonction publique. Dans le même temps, le processus de règlement des arriérés budgétaires intérieurs a été entamé, des mesures ont été prises pour définir un plan de redressement de la situation financière de la JIRAMA, et un plan d’action prioritaire a été adopté pour renforcer la gestion des finances publiques.
Évaluation par le Conseil d’administration2
Les administrateurs relèvent avec satisfaction les premiers signes de reprise économique en 2014. Toutefois, le pays est confronté à des problèmes complexes qui découlent de la faiblesse des institutions et de la gouvernance, des limites contraignantes de ressources, de la vulnérabilité aux chocs et de l’urgente nécessité d’inverser la détérioration des indicateurs de développement. Les administrateurs préconisent d’accélérer les réformes économiques et structurelles pour libérer le potentiel considérable de Madagascar. Le Plan national de développement prévu doit accorder la priorité aux réformes permettant d’augmenter le montant et l’efficacité des dépenses gouvernementales en faveur des pauvres et de la croissance, d’améliorer la gouvernance et de renforcer les institutions, d’accroître les investissements en infrastructures qui offrent de hauts rendements, et d’améliorer le climat des affaires. Une mise en œuvre résolue de ces réformes permettra de stimuler la croissance de l’emploi et du secteur privé et de réduire la pauvreté.
Les administrateurs se félicitent de l’accent mis par les autorités sur l’augmentation de la marge de manœuvre budgétaire pour assurer les dépenses sociales urgentes en matière de santé et d’éducation ainsi que les investissements en infrastructures. Les réformes dans ce domaine doivent reposer sur des plans bien conçus, avec l’appui de l’Assistance Technique du FMI, pour mobiliser les recettes fiscales et améliorer l’efficacité de l’administration fiscale et douanière. Du côté des dépenses, les administrateurs sont favorables aux projets qui consistent à éliminer progressivement les subventions aux carburants, diminuer les transferts budgétaires aux entreprises publiques déficitaires, rééquilibrer la caisse de retraite des agents de l’État, poursuivre le renforcement de la gestion des finances publiques et régler les arriérés intérieurs.
Les administrateurs estiment possible de procéder avec prudence à moyen terme à des emprunts extérieurs pour répondre aux besoins urgents d’infrastructures de Madagascar. Ils encouragent les autorités à tout mettre en œuvre pour que de tels emprunts soient contractés à des conditions concessionnelles dans toute la mesure du possible. Pour mobiliser le financement des bailleurs de fonds, il faudra que les autorités mettent rapidement la dernière main au plan de développement, définissent les priorités d’investissement, et tiennent compte de la capacité d’absorption.
Les administrateurs soulignent la nécessité de renforcer l’indépendance de la politique monétaire. Ils préconisent de recapitaliser rapidement la banque centrale de renforcer ses mécanismes de contrôle, et recommandent d’éviter de recourir aux avances statutaires pour financer le budget. Ils estiment également nécessaire de poursuivre les efforts de développement du secteur financier et d’amélioration de sa structure de surveillance et de contrôle des risques.
Les administrateurs jugent approprié le régime actuel de taux de change flottant à Madagascar, en précisant qu’il a aidé l’économie à s’adapter aux chocs extérieurs. Même si le taux de change ne semble pas être désaligné par rapport aux fondamentaux, les administrateurs encouragent les autorités à prendre des mesures pour améliorer la compétitivité et augmenter les réserves internationales à l’avenir.
Il est prévu que les prochaines consultations au titre de l’article IV avec la République de Madagascar se déroulent conformément au cycle standard de 12 mois.
1 Conformément aux dispositions de l’article IV de ses statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des informations économiques et financières et s’entretient avec les responsables nationaux de l’évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission préparent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d’administration. 2 À l'issue des délibérations, la Directrice générale, en qualité de Présidente du Conseil d'administration, résume les opinions des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans les résumés des délibérations du Conseil d'administration à l’adresse : http://www.imf.org/external/french/np/sec/misc/qualifiersf.htm. |
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