Communiqué de presse: Déclaration des services du FMI au terme d’une visite en République démocratique du Congo
le 3 septembre 2011
Communiqué de presse n° 11/324Le 3 septembre, 2011
Une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par M. Robert York a séjourné à Kinshasa du 24 août au 3 septembre 2011 pour dresser un bilan des progrès enregistrés par les autorités et débattre avec elles des politiques économiques dans le cadre de la quatrième revue de l’accord conclu au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC)1. La mission a rencontré le Président du Sénat, M. Léon Kengo ; le Premier Ministre, M. Adolphe Muzito ; le Ministre des Finances, M. Matata Ponyo ; le Ministre du Budget, M. Jean-Baptiste Ntahwa ; le Ministre du Portefeuille, Mme Jeanine Mabunda ; le Ministre des Mines, M. Martin Kabwelulu ; le Ministre de l’Économie, M. Jean-Marie Bulambo ; le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, M. Jean-Claude Masangu ; d’autres hauts responsables du gouvernement ainsi que des représentants des bailleurs de fonds. Les entretiens se sont centrés sur l’évolution récente de la situation économique, la mise en œuvre des politiques dans le cadre de l’accord FEC, l’exécution du budget de 2011 et le projet de loi de finances de 2012, ainsi que sur les réformes structurelles prioritaires requises pour consolider la stabilité macroéconomique, entretenir une croissance élevée et améliorer le climat des affaires.
Au terme de la mission, M. York a rendu publique la déclaration suivante à Kinshasa :
« En dépit d’une conjoncture économique internationale difficile, les résultats macroéconomiques demeurent solides et en 2011 la croissance pourrait dépasser les 6½ % initialement projetés. L’activité économique bénéficie de l’évolution favorable des cours des matières premières minérales exportées par le pays et de la bonne tenue de la demande intérieure. L’envolée des prix mondiaux des produits énergétiques et alimentaires durant les premiers mois de cette année a conduit à une accélération de l’inflation intérieure, mais le rythme de cette dernière s’est désormais modéré. Cela dit, cette année l’inflation se maintiendra vraisemblablement bien au-dessus de l’objectif à un seul chiffre fixé par la banque centrale.
« Il y a lieu de féliciter les autorités pour les bons résultats enregistrés durant le premier semestre de cette année, grâce à la mise en œuvre satisfaisante des politiques macroéconomiques. Il importe de maintenir les grandes lignes de ces politiques pour maîtriser les tensions inflationnistes et préserver la position budgétaire, notamment dans la perspective des élections présidentielles et parlementaires de novembre. Les pressions en faveur des dépenses s’intensifient du fait des élections nationales et constituent le risque principal, mais le gouvernement a jusqu’à présent réussi à maintenir les grandes orientations énoncées dans son programme économique.
« La discipline en matière de dépenses sert d’ancrage au programme, lequel s’appuie par ailleurs, en matière de recettes, sur le paiement anticipé de certains impôts, les réformes administratives et les augmentations des prix intérieurs des carburants. La mission salue ces mesures et encourage le gouvernement à mobiliser davantage de recettes intérieures afin d’accroître l’enveloppe des ressources permettant d’augmenter les crédits de lutte contre la pauvreté, et de compenser le faible niveau d’appui budgétaire extérieur. La mobilisation des recettes intérieures a été l’un des temps forts des entretiens qui ont eu lieu sur le projet de loi de finances de 2012.
« La banque centrale doit rester vigilante face au risque d’une accélération de l’inflation qui pourrait déstabiliser l’économie. Le maintien des taux directeurs à des niveaux suffisamment positifs en termes réels contribuera à faire reculer l’inflation, à réduire les anticipations inflationnistes et à atténuer toute pression baissière éventuelle sur le taux de change.
« La mission a pris note des progrès enregistrés sur un large éventail de réformes structurelles, mais elle a signalé qu’il était nécessaire d’accélérer la marche de certaines mesures pour mettre pleinement en œuvre le programme. Parmi celles-ci, il est essentiel d’avancer sur le dossier de l’amélioration de la gouvernance et de la transparence dans les industries extractives.
« Les services du FMI seront en mesure d’appuyer l’achèvement de la quatrième revue de l’accord FEC pour autant que les résultats continuent d’être satisfaisants et qu’il soit possible de s’entendre sur les politiques et réformes structurelles pour la période à venir.»
1 La Facilité élargie de crédit (FEC), qui a remplacé la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) comme principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien financier à moyen terme aux pays à faible revenu, est caractérisée par des niveaux d'accès plus élevés aux financements, des modalités de concours plus concessionnelles, une plus grande souplesse dans la conception des programmes, et une conditionnalité à la fois plus simple et mieux ciblée. Le taux d’intérêt des financements accordés au titre de la FEC est de 0 %, avec un différé d’amortissement de cinq ans et demi et une échéance finale de dix ans. Le FMI revoit tous les deux ans les taux d’intérêt de toutes les facilités concessionnelles.
DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI
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