Le FMI et la société civile
Sommet du G20 : bilan et perspectives
le 15 avril 2009
Le Groupe des Vingt (G20) pays industrialisés et émergents a décidé de tripler la capacité de prêt du FMI en la portant à 750 milliards de $, afin de venir en aide aux pays touchés par la crise. Ils ont aussi évoqué la nécessité de poursuivre le remaniement des instruments de prêt et de la conditionalité du FMI, qu’ils ont invité à accélérer la mise en œuvre de la réforme de la gouvernance et des quotes-parts en cours.
Le Sommet du G20, qui s’est tenu à Londres le 2 avril, a pris des mesures décisives pour redynamiser l’activité économique mondiale. En décidant de tripler la capacité de prêt du FMI (portée à 750 milliards de $), les dirigeants du G20 ont démontré leur ferme volonté de soutenir la croissance des pays émergents et des pays à faible revenu. Ils ont aussi reconnu que la crise a pris naissance dans le monde développé et ils ont apporté leur soutien à des mesures d’urgence pour aider les pays à faible revenu vulnérables éprouvés par le ralentissement de l’activité économique, en particulier en Afrique subsaharienne.
Bilan du sommet
Voici ce qui ressort de ce sommet :
• Le G20 a fixé pour objectif un doublement des prêts concessionnels du FMI aux pays les plus pauvres du monde. Le triplement des ressources générales du FMI, qui seront portées à 750 milliards de $ s’effectuera en deux étapes : (1) par la voie d’accords bilatéraux, éventuellement au moyen d’obligations émises par le FMI et (2) par l’élargissement des Nouveaux accords d’emprunt. Il est entendu que, dans le cadre de ce nouveau modèle de revenu, le produit des ventes d’or du FMI ainsi que le revenu excédentaire serviront à financer 6 milliards de $ de concours concessionnels et modulables aux pays les plus pauvres au cours des 2 à 3 prochaines années.
• Le G20 a aussi appelé de ses vœux le doublement des limites d’accès aux facilités de prêt concessionnelles. Cela permettra au FMI d’aider plus efficacement les pays à faible revenu à couvrir les besoins de financement auxquels ils sont confrontés du fait de la crise mondiale.
• Les dirigeants du G20 ont aussi chargé le FMI de procéder à une nouvelle allocation générale de droits de tirage spéciaux (DTS) qui alimentera la liquidité mondiale en injectant l’équivalent de 250 milliards de $ dans l’économie mondiale. Les détails seront mis au point au cours des prochains mois et l’allocation de DTS dopera sensiblement les réserves de change des pays africains.
• Le G20 a en outre affirmé la nécessité d’une action concertée sous la forme de plans de relance budgétaire. La régulation financière a aussi été évoquée et il a été convenu qu’il faut améliorer la régulation des marchés financiers pour éviter une nouvelle crise du même genre
• Le groupe a par ailleurs considéré la crise bancaire et est convenu de la nécessité d’assainir les bilans des banques pour permettre une reprise économique dès les premiers mois de 2010. le FMI est prêt à prendre toute sa part aux efforts de remise à plat des règles qui régissent les marchés financiers.
• Les dirigeants du G20 ont appelé le FMI à analyser à intervalles réguliers la situation économique des pays et à mettre au point un système d’alerte avancée pour éviter une nouvelle crise. Il faudra à cet effet non seulement que les instruments et procédures appropriés soient en place, mais aussi que les gouvernants du monde entier écoutent les avertissements et que la confidentialité soit garantie au sein du FMI.
Réaménagement de la conditionalité et réforme de la gouvernance
Les dirigeants du G20 ont apporté un ferme soutien aux réformes des instruments de prêt et de la conditionalité entreprises par le FMI, avec en particulier la création de la Ligne de crédit modulable. Au cours des derniers mois, le FMI s’est employé en priorité à veiller à rester en mesure de fournir rapidement son assistance aux pays émergents et en développement frappés par la crise, avec une conditionalité modernisée, adaptée à l’objectif prioritaire qui consiste à faire face à la crise tout en veillant à ce que les segments les plus vulnérables de la population soient convenablement protégés. Le FMI essaie en outre de limiter les conditions dont ses concours sont assortis aux modalités essentielles pour résoudre les difficultés économiques immédiates du pays.
Les dirigeants du G20 ont aussi demandé au FMI de mettre en œuvre le train de réformes des quotes-parts et de la représentation des pays membres décidée en avril 2008, qui est la première étape du processus de réforme de la gouvernance. Ils l’ont aussi invité à accélérer la prochaine révision générale des quotes-parts, afin de l’achever d’ici à janvier 2011, soit deux ans avant la date prévue. Le FMI est déterminé à faire avancer ces réformes. Il faudra aussi, à cet effet, que les pays membres les transposent dans leur législation nationale.
De nombreux pas ont été accomplis et d’autres changements interviendront dans les mois à venir. Dans cette perspective, le Directeur général et les cadres de direction tiendront une série de réunions avec des représentants de la société civile au cours des réunions de printemps.