République du Congo : le conseil d’administration du FMI achève les consultations au titre de l’article IV pour l’année 2024 et la cinquième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit, et approuve un décaissement de 43 millions de dollars

le 11 juillet 2024

  • Le conseil d’administration du FMI a achevé la cinquième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit, ce qui permet un décaissement immédiat de 32,4 millions de DTS (environ 43 millions de dollars).
  • La reprise économique s’est poursuivie malgré les défis posés par les pressions inflationnistes et un environnement mondial incertain. Les performances au titre du programme ont été globalement satisfaisantes, bien que les réformes structurelles aient continué de connaître des retards.
  • Une mise en œuvre continue des réformes en matière de gestion des finances publiques et de la dette, de gouvernance et de transparence sera essentielle pour parvenir à une croissance plus forte, plus résiliente et plus inclusive.

Washington. Le conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) a achevé aujourd’hui les consultations au titre de l’article IV et la cinquième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur de la République du Congo, approuvé le 21 janvier 2022. L’achèvement de cette revue permet de décaisser immédiatement 32,4 millions de DTS (environ 43 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord de la FEC à 291,6 millions de DTS. Ce financement du FMI continuera à aider les autorités à mettre en œuvre leurs politiques de développement, à préserver la stabilité macroéconomique et à renforcer la reprise économique dans un contexte de pressions inflationnistes et de resserrement des conditions financières.

Les performances au titre du programme ont été globalement satisfaisantes, malgré les retards persistants dans les réformes structurelles. Les autorités ont remédié au non-respect du critère de réalisation relatif au service de la dette extérieure, pour lequel une dérogation a été accordée en raison de la nature mineure du manquement et des mesures correctives prises, notamment l’achèvement de la réorganisation du bureau de gestion de la dette. Les critères de réformes visant à accroître la transparence, à améliorer la gestion de la dette et à protéger les ressources publiques ont été réalisés, bien qu’avec des retards pour certains d’entre eux, tandis que les efforts pour accélérer l’exécution des dépenses sociales doivent être intensifiés.

La politique budgétaire est axée sur la réduction des fragilités tout en améliorant la soutenabilité de la dette. Les coupes budgétaires ont réduit le déficit au-delà des prévisions en 2023. Toutefois, les dépenses sociales essentielles et les investissements publics devraient retrouver leurs niveaux antérieurs en 2024.

La poursuite de la mise en œuvre des réformes structurelles est essentielle pour maintenir les progrès réalisés jusqu’à présent. Une meilleure gestion des finances publiques, en particulier des investissements et de la dette publics, facilitera des dépenses de développement plus importantes, plus efficaces et de meilleure qualité. Des réformes plus vastes en matière de gouvernance, englobant la lutte contre la corruption et la transparence, seront également indispensables pour améliorer le climat des affaires.

La reprise économique du Congo se poursuit à un rythme modéré. La croissance devrait s’accélérer au cours des deux prochaines années et se situer ensuite entre 3,5% et 3,8%, tandis que l’inflation, actuellement élevée, devrait revenir à l’objectif régional de 3%. L’excédent du solde courant devrait continuer à diminuer avant de devenir négatif, en partie en raison de la baisse prévue des cours du pétrole. 

La mise en œuvre des politiques et des réformes dans le cadre de ce programme appuyé par la FEC continuera à contribuer à la réduction des fragilités et à placer la République du Congo sur la voie d’une croissance plus forte, plus résiliente et plus inclusive. Elle contribuera aussi à l’effort régional visant à préserver la stabilité extérieure de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).

À l’issue de la réunion du conseil d’administration, M. Bo Li, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :

« La reprise économique de la République du Congo s’est poursuivie à un rythme modéré, soutenue par une croissance hors hydrocarbures robuste mais moins dynamique et par la mise en œuvre progressive des réformes. Les risques sont orientés à la baisse, notamment en raison de l’escalade potentielle des conflits dans le monde, des chocs climatiques, de la volatilité des cours du pétrole, du resserrement des conditions financières extérieures et d’un ralentissement de la mise en œuvre des réformes. Avec la désinflation mondiale et l’orientation appropriée de la politique monétaire régionale, l’inflation, actuellement élevée, devrait revenir à la cible régionale de 3%. Face au contexte mondial incertain, les autorités ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre des politiques et des réformes propices à une croissance plus forte, plus résiliente et plus inclusive, tout en maintenant la stabilité macroéconomique et la soutenabilité de la dette.

« Les performances au titre du programme ont été globalement satisfaisantes. Tous les critères de réalisation quantitatifs à fin décembre 2023 ont été remplis, mais celui relatif à un plafond continu de zéro sur les nouveaux arriérés extérieurs n’a pas été respecté en raison de retards dans le service de la dette. Les progrès en matière de réformes structurelles se poursuivent, bien qu’avec des retards. Des mesures correctives décisives ont été prises pour améliorer les performances au titre du programme.

« Les autorités sont encouragées à poursuivre leurs efforts pour assainir les finances publiques. Le maintien de la discipline en matière de dépenses, un élargissement de l’assiette fiscale et une réduction des dépenses fiscales devraient progressivement libérer l’espace budgétaire nécessaire pour accroître les dépenses sociales et de développement. Une poursuite de la rationalisation des subventions aux carburants, associée à une augmentation de l’assistance sociale ciblant les personnes vulnérables, constituent des réformes importantes du côté des dépenses pour atteindre cet objectif. 

« Le renforcement de la gestion des finances publiques et de la dette est crucial pour garantir la soutenabilité de cette dernière, prévenir l’accumulation de nouveaux arriérés et accroître l’efficacité des dépenses publiques. Il sera primordial d’améliorer davantage le partage d’informations et la coordination entre les agences gouvernementales sur les questions liées au service de la dette, ainsi que d’accroître la transparence sur la dette publique.

«  La diversification économique, indispensable et fondée sur l’investissement privé, dépendra de l’approfondissement des réformes structurelles et de gouvernance. Dans ce contexte, l’amélioration de la transparence des finances publiques et du secteur des hydrocarbures, ainsi que la poursuite de l’opérationnalisation de l’architecture de lutte contre la corruption, y compris le renforcement du cadre de LBC/FT, seront essentielles. Par ailleurs, l’amélioration de l’inclusion financière, la mise en œuvre résolue des réformes des entreprises publiques et l’adaptation aux risques liés au changement climatique soutiendront également une croissance inclusive et résiliente, en particulier à moyen terme. »

 

 

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