CAMEROUN : le conseil d’administration du FMI achève la première revue de l’accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité et les sixièmes revues des accords au titre de la facilité élargie de crédit et du mécanisme élargi de crédit

le 3 juillet 2024

  • Le conseil d’administration du FMI a achevé la première revue de l’accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) et les sixièmes revues des accords au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (MEDC). L’achèvement des revues ouvre la voie à un décaissement immédiat de 72,7 millions de dollars au titre de la FEC et du MEDC et de 45,4 millions de dollars au titre de la FRD.
  • La reprise économique s’est poursuivie au Cameroun malgré un environnement intérieur et extérieur difficile. La croissance économique globale, qui s’est établie à 3,3 % en 2023 selon des estimations, devrait se redresser pour atteindre 3,9 % en 2024. L’inflation s’est modérée pour retomber à 5,9 % à la fin de 2023. Elle devrait continuer à reculer pour atteindre 5,5 % d’ici à la fin de 2024.
  • Les autorités continuent à mettre en œuvre le programme de réformes économiques du Cameroun. À l’avenir, elles devraient accélérer le programme de réformes en matière de gestion des finances publiques, promouvoir la transformation structurelle et renforcer les mesures d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets.

Washington, D.C: Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé aujourd’hui les sixièmes revues des accords au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (MEDC) en faveur du Cameroun. L’achèvement des revues des accords au titre de la FEC et du MEDC ouvre la voie à un décaissement immédiat de 55,2 millions de DTS (environ 72,7 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre des accords à 483 millions de DTS (644,6 millions de dollars). Le conseil d’administration a aussi achevé la première revue de l’accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). L’achèvement de cette revue met 34,5 millions de DTS (45,4 millions de dollars) à la disposition du Cameroun.

Le Conseil d'administration a approuvé la dérogation au non-respect de deux critères de réalisation concernant le plancher du solde budgétaire primaire non pétrolier à fin décembre 2023 et le plafond zéro continu pour l'accumulation de nouveaux arriérés de paiements extérieurs au motif que le non-respect était mineur et temporaire. Par ailleurs, le Conseil d’administration a approuvé une dérogation à l’applicabilité de quatre critères de réalisation à fin juin 2024, pour lesquels les données ne sont pas encore disponibles et dont rien n’indique qu’ils n’ont pas été respectés.

Les accords triennaux au titre de la FEC et du MEDC en faveur du Cameroun ont au départ été approuvés par le conseil d’administration du FMI pour un montant total de 483 millions de DTS (689,5 millions de dollars, soit 175 % de la quote-part) en juillet 2021. Une prolongation de 12 mois de ces accords a été approuvée en décembre 2023 afin de donner plus de temps aux autorités pour mettre en œuvre les politiques et réformes, et l’accès aux ressources a été augmenté de 110,4 millions de DTS (145,4 millions de dollars, soit 40 % de la quote-part). L’accord de 18 mois au titre de la FRD a été approuvé par le conseil d’administration en janvier 2024 pour un montant de 138 millions de DTS (181,7 millions de dollars, soit 50 % de la quote-part).

Le programme en faveur du Cameroun appuyé par la FEC et le MEDC continue à fournir un point d’ancrage solide pour le programme économique des autorités, notamment les mesures visant à assurer une reprise après la pandémie de COVID-19, à rétablir la viabilité budgétaire et extérieure du pays et à amorcer une croissance inclusive tirée par le secteur privé. La FRD appuie les efforts déployés par le Cameroun pour s’adapter au changement climatique et atténuer ses effets, renforcer la participation croissante des partenaires au développement et autres parties prenantes au développement résilient au changement climatique et aider à mobiliser des financements supplémentaires en faveur de l’action climatique.

Les données préliminaires montrent que la reprise consécutive à la pandémie de COVID-19 au Cameroun s’est poursuivie l’an dernier. La croissance économique globale est estimée à 3,3 %, soit un taux légèrement inférieur aux prévisions en raison de facteurs externes et internes, dont les perturbations des chaînes d’approvisionnement et des approvisionnements énergétiques et une diminution de la production de pétrole. La croissance devrait se redresser pour s’établir à 3,9 % en 2024 et rester supérieure à 4 % à moyen terme, dans le contexte du raffermissement de la demande intérieure et de la stabilisation de l’environnement extérieur. L’inflation s’est modérée pour retomber à 5,9 % à la fin de 2023. Elle devrait continuer à reculer pour atteindre 5,5 % d’ici à la fin de 2024.

À l’issue de la réunion du conseil d’administration, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI et président du conseil d’administration par intérim a fait la déclaration suivante.

« La croissance de l’économie camerounaise se poursuit malgré un environnement intérieur et extérieur difficile. En outre, même si les risques de dégradation continuent à prédominer, les perspectives à moyen terme du pays sont favorables. Bien que les résultats dans le cadre du programme soutenu par le FMI aient été mitigés, les accords au titre de la FEC et du MEDC appuient les efforts déployés par les autorités pour préserver la stabilité macroéconomique et mettre en œuvre des réformes prioritaires afin de favoriser une croissance inclusive. Par ailleurs, les autorités sont engagées à mettre en œuvre des mesures correctives pour améliorer la performance du programme et pour accélérer les réformes.

« Pour préserver la stabilité macroéconomique, il est important de conserver une trajectoire budgétaire en phase avec les objectifs du programme. Cela suppose d’accroître les recettes non pétrolières intérieures et de renforcer la gestion des finances publiques. Il est indispensable de limiter les dépenses par procédures exceptionnelles pour parvenir à la discipline et à l’intégrité budgétaires.

« Les indicateurs de solidité financière du Cameroun se sont généralement améliorés, même si des facteurs de vulnérabilité subsistent. La volonté des autorités d’accélérer la recapitalisation des banques conformément aux règlements de la COBAC et au dispositif d’adéquation des fonds propres de Bâle est très appréciée.

« Dans l’optique d’améliorer le climat des affaires et de stimuler une croissance inclusive tirée par le secteur privé, il est essentiel de mettre en œuvre les réformes liées à la gouvernance, de s’attaquer aux risques liés à la corruption et de consolider le dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT).

« Les autorités ont accompli des progrès louables dans le cadre de la FRD, ce qui aide le Cameroun à intégrer les questions climatiques dans ses cadres institutionnel et réglementaire et à renforcer sa capacité d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets. Il est capital de préserver la dynamique de réforme pour renforcer davantage le cadre institutionnel régissant les politiques climatiques, renforcer la résistance aux chocs climatiques, et mobiliser de nouveaux investissements de la part des donateurs et du secteur privé. »

 

   Tableau 1. Cameroun : principaux indicateurs économiques et financiers, 2022–28

(en milliards de FCFA, sauf indication contraire)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2022

 

2023

 

2024

 

2025

2026

2027

2028

 

 

Est.

 

FRD

Proj.

 

FRD

Proj.

 

Proj.

Proj.

Proj.

Proj.

 

 

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

 

 

(variation annuelle en %, sauf indication contraire)

 

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

 

Comptes nationaux et prix

                 

 

 

 

 

PIB à prix constants

3,6

 

4,0

3,3

 

4,3

3,9

 

4,2

4,3

4,7

4,8

 

PIB pétrolier à prix constants

-1,0

 

0,5

-2,1

 

2,7

-7,8

 

-3,4

-1,5

3,6

5,6

 

PIB non pétrolier à prix constants

3,7

 

4,1

3,4

 

4,3

4,1

 

4,4

4,4

4,8

4,8

 

Déflateur du PIB

5,3

 

3,1

3,1

 

3,5

3,8

 

3,5

3,2

3,0

3,0

 

PIB nominal (aux prix du marché, en milliards de FCFA)

27223

 

29704

28996

 

32063

31267

 

33746

36338

39209

42343

 

Pétrolier

1692

 

957

1164

 

976

1082

 

982

923

923

950

 

Non pétrolier

25531

 

28747

27832

 

31088

30184

 

32764

35416

38286

41394

 

Prix à la consommation (moyenne)

6,3

 

7,2

7,4

 

5,9

5,9

 

5,5

4,9

3,4

2,5

 

Prix à la consommation (fin de période)

7,3

 

6,2

5,9

 

5,5

5,5

 

5,2

3,6

2,0

2,0

 

 

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

 

Monnaie et crédit

   

 

   

 

           

 

   Monnaie au sens large (M2)

11,7

 

9,0

4,4

 

8,4

9,3

 

7,6

7,4

7,4

7,4

 

   Avoirs extérieurs nets 1/

7,7

 

-0,8

-2,6

 

6,0

10,7

 

4,2

1,3

1,4

4,4

 

   Avoirs intérieurs nets 1/

4,0

 

9,8

7,0

 

2,4

-1,3

 

3,4

6,1

6,0

3,0

 

   Crédit intérieur au secteur privé

13,6

 

11,2

13,5

 

9,5

9,5

 

7,7

7,4

7,2

7,2

 

 

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

 

 

(en pourcentage du PIB, sauf indication contraire)

Épargne et investissement

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

 

Épargne nationale brute

14,3

 

15,6

14,4

 

16,2

17,5

 

17,6

18,2

19,1

20,1

 

Investissement intérieur brut

17,8

 

18,6

18,4

 

19,0

19,8

 

20,2

21,3

22,0

22,3

 

Investissement public

4,7

 

4,6

3,9

 

5,3

5,4

 

6,0

6,9

7,4

7,7

 

Investissement privé

13,1

 

13,9

14,5

 

13,7

14,4

 

14,1

14,5

14,6

14,7

 

 

 

 

   

 

 

     

 

 

 

 

Opérations de l’administration centrale

                       

 

   Total des recettes (dons compris)

16,2

 

16,0

17,0

 

15,9

16,5

 

15,6

15,7

15,7

15,8

 

      Recettes pétrolières

3,6

 

2,9

3,0

 

2,5

2,6

 

1,6

1,6

1,6

1,6

 

      Recettes non pétrolières

12,3

 

12,7

13,5

 

13,1

13,6

 

13,8

14,0

14,1

14,2

 

      Recettes non pétrolières (en pourcentage du PIB non pétrolier)

13,1

 

13,1

14,0

 

13,5

14,1

 

14,2

14,3

14,4

14,5

 

   Total des dépenses

17,4

 

16,6

17,6

 

16,3

16,9

 

16,3

16,7

16,7

16,8

 

   Solde budgétaire global (base ordonnancements)

   

 

   

 

           

 

Dons non compris

-1,5

 

-1,0

-1,1

 

-0,7

-0,7

 

-0,8

-1,1

-1,1

-1,1

 

Dons compris

-1,1

 

-0,7

-0,7

 

-0,4

-0,4

 

-0,6

-1,0

-1,0

-1,0

 

   Solde budgétaire global (base caisse)

   

 

   

 

           

 

Dons non compris

-1,6

 

-1,6

-1,0

 

-2,0

-2,5

 

-1,4

-1,6

-1,4

-1,1

 

Dons compris

-1,2

 

-1,3

-0,5

 

-1,7

-2,1

 

-1,1

-1,5

-1,3

-1,0

 

Solde primaire non pétrolier (base ordonnancements)

-3,9

 

-2,5

-2,6

 

-1,9

-2,0

 

-1,3

-1,6

-1,6

-1,6

 

Solde primaire non pétrolier (base ordonnancements, en % du PIB non pétrolier)

-4,2

 

-2,6

-2,7

 

-2,0

-2,0

 

-1,3

-1,6

-1,6

-1,6

 

 

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

 

Secteur extérieur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Balance commerciale

-0,7

 

-1,7

-2,9

 

-1,5

-1,7

 

-1,9

-2,5

-2,2

-1,5

 

Exportations de pétrole

7,9

 

5,5

5,6

 

5,1

4,6

 

4,2

3,4

3,1

3,4

 

Exportations hors pétrole

7,9

 

8,4

7,7

 

8,5

8,9

 

8,4

8,0

7,9

8,2

 

Importations

16,6

 

15,6

16,2

 

15,1

15,2

 

14,4

14,0

13,2

13,1

 

Solde des transactions courantes

   

 

   

 

     

 

 

 

 

Dons officiels non compris

-3,8

 

-3,3

-4,2

 

-2,9

-2,6

 

-2,8

-3,4

-3,1

-2,4

 

Dons officiels compris

-3,5

 

-3,0

-4,0

 

-2,8

-2,3

 

-2,5

-3,2

-2,9

-2,3

 

   Termes de l’échange

-10,6

 

-2,2

5,1

 

1,6

12,2

 

-4,9

-7,1

-1,4

4,5

 

 

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

 

Dette publique

   

 

   

 

     

 

 

 

 

Encours de la dette publique

46,3

 

41,8

44,5

 

39,0

42,0

 

39,5

37,6

35,8

34,1

 

    dont : dette extérieure

31,3

 

28,6

29,1

 

28,6

29,9

 

29,0

27,9

26,6

25,7

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sources : autorités camerounaises ; estimations et projections des services du FMI.

1/ En pourcentage de la monnaie au sens large en début de période.

                                                                       

 

 

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