Le conseil d’administration du FMI conclut la deuxième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit pour la République centrafricaine et approuve un décaissement de 25 millions de dollars
le 1 juillet 2024
- Le conseil d’administration du FMI a achevé aujourd’hui la deuxième revue de l’accord en faveur de la République centrafricaine au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). Cette étape permet un décaissement immédiat de 18,60 millions de DTS (environ 25 millions de dollars) pour aider la République centrafricaine (RCA) à répondre à ses besoins persistants de financement de la balance des paiements et à poursuivre ses dépenses prioritaires consacrées aux services publics de base.
- L’économie devrait croître de 1,4 % en 2024, soit une hausse par rapport à la croissance de 0,7 % enregistrée en 2023, tandis que l’inflation devrait graduellement diminuer au cours des années suivantes. Ces projections reposent sur l’accélération des réformes du marché des carburants.
- La mise en œuvre du programme a été dans une large mesure satisfaisante compte tenu du contexte important de fragilité et d’incertitude.
Washington. Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé aujourd’hui la deuxième revue de l’accord en faveur de la République centrafricaine au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) pour un montant de 147,48 millions de DTS (soit environ 197 millions de dollars). Cet accord au titre de la FEC avait été approuvé par le conseil d’administration du FMI en avril 2023 (voir le communiqué de presse n°23/129). L’achèvement de cette revue permet le décaissement immédiat de 18,60 millions de DTS (environ 25 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre de la FEC à 49,07 millions de DTS (environ 65 millions de dollars).
Simultanément à l'achèvement de la revue, le conseil d'administration a aussi approuvé la demande des autorités visant à obtenir une dérogation pour l’inobservation du critère de réalisation quantitatif relatif à la non-accumulation d’arriérés extérieurs. Il a aussi mené à bien la revue des assurances de financement au titre de la FEC. Le conseil d’administration a par ailleurs approuvé l’augmentation du niveau d’accès à la FEC afin de permettre à la RCA de répondre aux besoins supplémentaires de la balance des paiements découlant des décisions de retarder les dépenses d'investissement de 2023.
La FEC est l’une des initiatives coordonnées des institutions financières internationales ayant pour but de soutenir la population centrafricaine. Elle continuera d’aider le pays à répondre à ses besoins persistants de financement de la balance des paiements et à soutenir les dépenses consacrées aux services publics de base, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Elle a déjà permis d’ancrer d’importantes initiatives en matière de gouvernance, notamment le renforcement continu de la Cour des comptes et de la Cellule de renseignement financier. Les autorités se sont engagées à renforcer davantage les cadres de gouvernance, de transparence et d’intégrité financière.
Après une croissance modeste en 2023, l’activité économique devrait amorcer une période de croissance plus soutenue, pour autant que soient intégralement mises en œuvre les réformes convenues du marché du carburant, qui ont pour objectif d'améliorer l'approvisionnement en carburant et de réduire les prix à la pompe. En 2024, l’inflation devrait demeurer élevée, aux environs de 5 %, en raison de la montée des prix de l’énergie et des produits alimentaires. Les pressions exercées sur les dépenses continuent de masquer l’amélioration de la perception des recettes. Pour atteindre le déficit primaire ciblé de 2,8 % du PIB pour cette année, des efforts supplémentaires seraient nécessaires. Un resserrement de l’orientation de la politique budgétaire est important pour remédier aux vulnérabilités liées à la dette.
Une refonte du marché des carburants demeure essentielle à la stabilisation macroéconomique de la RCA et à une croissance durable et inclusive dans le pays. Depuis la fin du système de subventions en 2022, le marché des carburants a oscillé entre des pénuries récurrentes et des coûts d’importation prohibitifs. Ces facteurs ont créé des conditions pour l'essor du marché informel des carburants qui grève les recettes budgétaires. Avec le soutien des missions d’assistance technique du FMI de février 2023 et février 2024, les autorités ont adopté un plan d’action pour la mise en œuvre de réformes dans ce secteur.
À la suite des délibérations du conseil d’administration, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :
La République centrafricaine (RCA) a démontré son engagement à mettre en place des réformes structurelles dans le cadre de la FEC, malgré la fragilité intrinsèque du pays et l'importante incertitude à laquelle il est confronté. L’aide financière et technique des partenaires pour le développement demeure vitale pour surmonter cette fragilité et pour combler les besoins humanitaires.
Les résultats obtenus dans le cadre du programme ont été globalement satisfaisants. Tous les repères structurels, sauf un, ont été atteints, ce dernier ayant été mis en œuvre avec retard. Tous les critères de performance du programme de la fin de décembre 2023 ont été respectés, sauf un. En effet, le critère de non-accumulation d’arriérés extérieurs n'a pas été respecté et les objectifs indicatifs de dépenses sociales et de dépenses par procédures extraordinaires n'ont pas été atteints. Des mesures correctives sont prises pour y arriver. L’adoption d’un nouveau code minier signale l’engagement des autorités à l’endroit des réformes et du développement économique.
Des mesures décisives sont nécessaires pour mettre en œuvre intégralement le plan d’action sur le marché des carburants et, ce faisant, stimuler l’activité économique, améliorer la mobilisation des recettes et réduire le coût de la vie. Un marché des carburants fonctionnel est essentiel à la stabilité macroéconomique et à la viabilité des finances publiques. En outre, les autorités devraient continuer d’améliorer les mesures de mobilisation des recettes provenant d’autres sources que les carburants, en plus de recouvrer les arriérés d’impôts.
Les résultats du programme reposent aussi sur un renforcement de la gestion des finances publiques (GFP) et plus particulièrement des contrôles exercés sur les dépenses. L'amélioration de la GFP est en effet essentielle pour éviter l’accumulation de nouveaux arriérés, le recours excessif aux dépenses par procédures extraordinaires, et la sous-exécution des dépenses sociales. Une stratégie proactive de gestion de la dette demeure cruciale dans un contexte de risques élevés de refinancement. Il faudrait chercher systématiquement à obtenir des dons et du financement fortement concessionnel pour limiter la dépendance aux sources de financement plus coûteuses.
Les réformes de la gouvernance complèteront les efforts en matière de GFP. Les autorités devraient mettre en œuvre le plan institutionnel créé pour l’Agence Nationale d’Investigation Financière (ANIF) et prendre les mesures requises pour opérationnaliser la nouvelle loi régissant la Cour des comptes.
Le programme économique de la République centrafricaine continuera d’être soutenu par la mise en œuvre de politiques et de réformes convenues au niveau des institutions régionales de la CEMAC, qui visent notamment à soutenir une augmentation des avoirs extérieurs nets de zone, essentiels à la réussite du programme.
République centrafricaine : principaux indicateurs économiques et financiers, 2021–2029 |
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2021 |
2022 |
2023 |
2024 |
2025 |
2026 |
2027 |
2028 |
2029 |
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|
Act. |
Act. |
FEC 1ère revue |
Proj. |
FEC 1ère revue |
Proj. |
Projections |
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(Variation annuelle en %, sauf indication contraire) |
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Revenu national et prix |
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|
PIB à prix constants |
1.0 |
0.5 |
1.0 |
0.7 |
1.5 |
1.4 |
2.9 |
3.7 |
3.7 |
3.6 |
3.5 |
PIB par habitant à prix constants |
-1.0 |
-1.5 |
-1.1 |
-1.3 |
-0.5 |
-0.6 |
1.0 |
1.6 |
1.6 |
1.4 |
1.4 |
PIB aux prix courants |
4.3 |
6.9 |
7.9 |
4.2 |
6.1 |
7.5 |
7.5 |
7.7 |
7.1 |
6.8 |
6.7 |
Déflateur du PIB |
3.3 |
6.4 |
6.9 |
3.4 |
4.6 |
6.0 |
4.4 |
3.8 |
3.3 |
3.1 |
3.0 |
|
|
|
|
|
|
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|
|
IPC (moyenne annuelle)1 |
4.3 |
5.6 |
6.5 |
3.2 |
3.2 |
4.7 |
4.6 |
3.8 |
3.4 |
3.1 |
3.0 |
IPC (fin de période) |
2.7 |
7.6 |
5.5 |
4.0 |
2.8 |
5.0 |
4.2 |
3.5 |
3.3 |
3.0 |
3.0 |
Monnaie et crédit |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Monnaie au sens large |
14.6 |
2.5 |
3.6 |
7.3 |
2.9 |
4.5 |
10.0 |
3.6 |
6.1 |
7.4 |
7.6 |
Crédit à l'économie |
-2.2 |
28.2 |
13.0 |
0.4 |
7.4 |
5.1 |
5.2 |
5.2 |
5.6 |
5.8 |
5.9 |
|
|
|
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|
|
Secteur extérieur |
|
|
|
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|
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|
|
Exportations de biens en volume |
-5.3 |
2.6 |
9.0 |
9.0 |
5.2 |
12.0 |
8.7 |
5.4 |
9.2 |
14.6 |
14.7 |
Importation de biens en volume |
-11.5 |
-5.5 |
7.4 |
5.5 |
7.1 |
10.7 |
5.7 |
4.1 |
9.0 |
7.1 |
7.2 |
Termes de l'échange |
1.8 |
-8.4 |
14.7 |
14.4 |
7.9 |
6.8 |
7.5 |
2.8 |
11.8 |
2.0 |
3.4 |
|
(Pourcentage du PIB; sauf indication contraire) |
||||||||||
Épargne nationale brute |
4.6 |
2.1 |
7.0 |
6.0 |
7.5 |
7.2 |
10.0 |
12.3 |
14.4 |
16.0 |
15.7 |
Dont: transferts officiels courants |
0.0 |
0.0 |
1.5 |
1.1 |
1.0 |
1.4 |
2.0 |
3.0 |
3.1 |
3.2 |
1.0 |
Épargne nationale brute |
-2.5 |
-5.1 |
-1.6 |
-2.4 |
-1.0 |
-1.7 |
0.5 |
1.8 |
4.0 |
5.6 |
7.6 |
Administrations publiques |
-3.4 |
-3.8 |
-3.5 |
-4.1 |
-2.4 |
-2.7 |
-1.8 |
-0.8 |
0.1 |
0.7 |
0.6 |
Secteur privé |
0.9 |
-1.3 |
1.9 |
1.7 |
1.4 |
1.0 |
2.3 |
2.6 |
3.8 |
4.8 |
7.0 |
Consommation |
102.5 |
105.1 |
101.6 |
102.4 |
101.0 |
101.7 |
99.5 |
98.2 |
96.0 |
94.4 |
92.4 |
Administrations publiques |
9.1 |
8.4 |
8.3 |
8.5 |
7.8 |
8.0 |
7.8 |
7.6 |
7.3 |
7.5 |
7.6 |
Secteur privé |
93.4 |
96.8 |
93.3 |
93.9 |
93.2 |
93.7 |
91.7 |
90.6 |
88.7 |
86.9 |
84.8 |
Investissement brut |
15.7 |
14.9 |
15.6 |
15.0 |
15.8 |
15.8 |
16.9 |
17.3 |
18.3 |
19.0 |
19.7 |
Administrations publiques |
7.4 |
5.9 |
6.1 |
5.5 |
5.8 |
5.8 |
6.4 |
6.3 |
6.7 |
6.8 |
6.9 |
Secteur privé |
8.3 |
8.9 |
9.5 |
9.5 |
10.0 |
10.0 |
10.5 |
11.1 |
11.6 |
12.2 |
12.8 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Solde des transactions extérieures courantes |
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
dons compris |
-11.1 |
-12.7 |
-8.6 |
-9.0 |
-8.3 |
-8.6 |
-7.0 |
-5.0 |
-4.0 |
-2.9 |
-3.9 |
hors dons |
-13.0 |
-14.7 |
-12.1 |
-12.1 |
-11.3 |
-12.0 |
-10.9 |
-10.1 |
-9.0 |
-6.1 |
-6.8 |
Balance globale des paiements |
0.1 |
-7.8 |
-2.6 |
-2.9 |
-3.0 |
-3.3 |
-1.4 |
0.6 |
3.0 |
4.0 |
5.0 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Finances de l'administration centrale |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total des recettes (dons compris) |
13.7 |
12.3 |
14.7 |
14.4 |
14.2 |
14.8 |
16.3 |
17.8 |
17.9 |
18.3 |
15.8 |
dont : recettes intérieures |
8.8 |
7.8 |
8.3 |
8.3 |
9.0 |
9.2 |
9.8 |
10.5 |
10.9 |
11.5 |
11.5 |
Total des dépenses 2 |
19.7 |
17.6 |
18.0 |
17.9 |
17.3 |
17.8 |
18.1 |
17.7 |
17.6 |
17.7 |
17.8 |
dont : dépenses en capital |
7.4 |
5.9 |
6.1 |
5.5 |
5.8 |
5.8 |
6.4 |
6.3 |
6.7 |
6.9 |
6.9 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Solde global |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dons non compris |
-10.9 |
-9.9 |
-9.7 |
-9.6 |
-8.3 |
-8.6 |
-8.3 |
-7.2 |
-6.7 |
-6.1 |
-6.3 |
Dons compris |
-6.0 |
-5.3 |
-3.3 |
-3.6 |
-3.1 |
-3.1 |
-1.8 |
0.1 |
0.3 |
0.7 |
-2.1 |
Solde primaire intérieur 3 |
-5.1 |
-4.4 |
-3.8 |
-3.7 |
-2.8 |
-2.8 |
-2.2 |
-1.5 |
-1.1 |
-0.9 |
-1.4 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dette du secteur public |
48.5 |
51.1 |
52.9 |
57.7 |
53.3 |
57.3 |
55.4 |
50.8 |
47.3 |
43.5 |
42.7 |
Dont : dette intérieure 4 |
13.2 |
18.2 |
20.3 |
25.1 |
22.0 |
26.1 |
25.6 |
22.7 |
20.6 |
16.3 |
15.2 |
Dont : dette extérieure |
35.3 |
32.8 |
32.6 |
32.6 |
31.3 |
31.2 |
29.8 |
28.2 |
26.7 |
27.2 |
27.5 |
|
|
|
|
|
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|
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|
|
|
Pour mémoire : |
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|
PIB par habitant (en dollars) |
525 |
490 |
538 |
514 |
566 |
539 |
567 |
598 |
628 |
656 |
685 |
PIB nominal (milliards de FCFA) |
1432 |
1531 |
1651 |
1595 |
1752 |
1714 |
1842 |
1984 |
2125 |
2269 |
2420 |
Sources : autorités centrafricaines ; estimations et projections des services du FMI. 1 La révision des pondérations du panier de l’IPC et la transition à la nomenclature COICOP ont été réalisées à partir de 2020. 2 Dépenses en base caisse. 3 Hors dons, paiements d’intérêts et dépenses en capital financées sur ressources extérieures. 4 Y compris dette publique envers la BEAC, les banques commerciales et les arriérés publics. |
Département de la communication du FMI
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ATTACHÉ DE PRESSE: Tatiana Mossot
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