L’équipe des services du FMI achève sa visite au Cameroun
le 3 novembre 2017
- La mission a conclu un accord avec les autorités sur la politique économique et financière qui pourrait faciliter l’approbation de la première revue.
- La croissance ralentit, principalement à cause de la baisse de la production de pétrole.
- La mission et les autorités sont convenues de la nécessité de mettre en œuvre sans retard des mesures pour renforcer le secteur financier, améliorer le climat des affaires pour favoriser l’investissement du secteur privé et la diversification de l’économie, et atteindre une croissance plus inclusive.
Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Mme Corinne Deléchat, a séjourné à Yaoundé du 24 octobre au 3 novembre 2017 pour mener les entretiens relatifs à la première revue du programme appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC), qui a été approuvé en juin dernier.
À l’issue de la visite, Mme Deléchat a publié la déclaration ci-après :
« La mission a conclu un accord avec les autorités en ce qui concerne la politique économique et financière qui pourrait faciliter l’approbation de la première revue de leur programme triennal au titre de la FEC. L’examen de la première revue par le Conseil d’administration du FMI est prévu à titre provisoire pour la mi-décembre 2017. La conclusion de la première revue permettrait un second décaissement de de 82.8 millions de DTS (environ $116.3 millions).
« Le programme économique du pays reste en bonne voie, en dépit d’un contexte difficile. Tous les critères de réalisation quantitatifs établis dans le programme pour fin juin 2017 ont été remplis. En outre, tous les repères structurels jusqu’à fin octobre ont été mis en œuvre, à l’exception de deux repères qui ont été modifiés et reprogrammés. Les autorités ont également mis en œuvre des mesures visant à accroître les recettes, à améliorer la transparence de l’exécution du budget, à renforcer la gestion de trésorerie et à maintenir la stabilité du secteur financier.
« La croissance ralentit, principalement à cause de la baisse de la production de pétrole. Pour 2016, la croissance a été révisée légèrement à la baisse, de 4,7 % à 4,5 %. Pour 2017, la croissance devrait atteindre 3,7 %, tandis que l’inflation devrait rester faible, tombant à 0,5 %. Le déficit budgétaire devrait diminuer comme prévu de 6,2 à 3,1 % du PIB en 2017 même si les recettes pétrolières seront inférieures aux prévisions, ce qui sera compensé principalement par une baisse des dépenses courantes.
« Le projet de loi de finances 2018 prévoit une nouvelle réduction du déficit budgétaire, à 2,3 % du PIB, conformément aux objectifs établis dans le cadre de la FEC. Pour atteindre cet objectif, les autorités mettront en œuvre un ensemble de mesures visant à accroître les recettes en élargissant encore l’assiette de l’impôt, tout en continuant de rationaliser les dépenses publiques et d’en améliorer la qualité. En particulier, les autorités ont l’intention d’établir des priorités strictes pour l’investissement public, en privilégiant les projets prioritaires en cours dans les infrastructures et les projets connexes, ainsi que les projets ayant un impact socio-économique élevé.
« La mission a souligné l’importance de continuer de limiter les nouveaux emprunts, en particulier les emprunts non concessionnels, pour préserver la viabilité de la dette. L’encours élevé d’emprunts contractés mais non décaissés à ce jour constitue un symptôme des faiblesses qui subsistent dans la préparation et la mise en œuvre des projets, dans le contexte d’un programme ambitieux d’investissements publics. L’équipe du FMI a encouragé les autorités à mettre en œuvre promptement les mesures qu’elles ont définies pour réduire le volume de ces emprunts et accroître le taux d’exécution des projets à terme.
« La mission a salué la dynamique de réforme sur le plan de la gestion des finances publiques, et a examiné les réformes importantes qui ont été mises en exergue par la récente analyse des dépenses publiques et de la responsabilité financière (PEFA). En particulier, les progrès récents en matière de transposition des six directives de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) portant sur l’harmonisation des finances publiques, la limitation de l’utilisation des procédures budgétaires exceptionnelles et l’établissement d’une stratégie visant à accroître la couverture du compte unique du Trésor devraient contribuer à accroître la crédibilité et la transparence du budget. Par ailleurs, la mission et les autorités sont convenues de la nécessité de mettre en œuvre sans retard des mesures qui renforcent le secteur financier, qui améliorent le climat des affaires pour favoriser l’investissement du secteur privé et la diversification de l’économie, et qui permettent de réaliser une croissance plus inclusive.
« La mission a rencontré le Premier Ministre, Philémon Yang, le Ministre, Secrétaire général de la Présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, le Ministre des finances, Alamine Ousmane Mey, le Ministre de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire, Louis Paul Motaze, le Directeur national de la BEAC, Jean-Marie Mani, ainsi que d’autres hauts fonctionnaires et des représentants de la communauté diplomatique, des partenaires au développement et du secteur privé.
« La mission tient à remercier les autorités camerounaises de leur hospitalité, leur coopération, ainsi que le dialogue constructif. »
Département de la communication du FMI
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