Communiqué de presse : Communiqué de la vingt-septième réunion du CMFI, Présidée par M. Tharman Shanmugaratnam, Vice-Premier Ministre et Ministre des finances de Singapour

le 20 avril 2013

Présidée par M. Tharman Shanmugaratnam, Vice-Premier Ministre et Ministre des finances de Singapour
Communiqué de presse n° 13/129
Le 20 avril 2013

L'action des pouvoirs publics a permis d'écarter les principaux risques immédiats. Une reprise inégale voit le jour, mais la croissance et la création d’emplois restent trop faibles. De nouveaux risques apparaissent, tandis que plusieurs risques anciens subsistent. Nous devons agir de manière résolue pour rendre possible une reprise durable et rétablir la résilience de l'économie mondiale. La réparation et la réforme du secteur financier demeurent une priorité. Les pays avancés doivent à la fois soutenir leur demande intérieure et opérer des réformes pour s'attaquer aux faiblesses structurelles qui brident la croissance, tout en appliquant des plans budgétaires crédibles. Les pays émergents et les pays en développement qui enregistrent une croissance relativement élevée devraient commencer à reconstituer leur marge de manœuvre, tandis que ceux qui sont exposés à la volatilité des flux de capitaux devraient éviter les sources de vulnérabilité financière. Nous nous félicitons des orientations présentées dans le Plan d'action mondial de la Directrice générale (en anglais).

Pays avancés. Une reprise modérée et régulière, tirée par le secteur privé, est en cours aux États-Unis, tandis que le Japon redouble d'efforts pour combattre la déflation. La croissance dans l’ensemble de la zone euro doit encore se matérialiser. Il est essentiel de continuer d'améliorer les finances publiques dans la plupart des pays avancés. Lorsque le contexte du pays le permet, la politique budgétaire doit éviter la procyclicité, être axée sur les soldes structurels et laisser jouer pleinement les stabilisateurs automatiques pour soutenir la croissance. Des plans crédibles de rééquilibrage à moyen terme des finances publiques restent essentiels, en particulier aux États-Unis et au Japon. Il demeure nécessaire de mener une politique monétaire accommodante pour stimuler la croissance, mais elle doit être accompagnée de plans crédibles de rééquilibrage à moyen terme des finances publiques, ainsi que d’avancées plus décisives dans les réformes du secteur financier et les réformes structurelles. Cela contribuera aussi à limiter les retombées éventuelles de l'assouplissement monétaire sur les flux de capitaux et les taux de change. La sortie de l’expansion monétaire devra être gérée avec soin et faire l’objet d’une communication claire. Dans la zone euro, il est primordial de continuer à assainir les bilans des banques et à réduire la fragmentation financière. Il convient de poursuivre les réformes structurelles visant à accroître la productivité et l'emploi. De nouveaux progrès tangibles sont nécessaires en ce qui concerne les principaux éléments d'une véritable union bancaire et d’une union budgétaire plus forte, afin de rendre l’union monétaire plus résiliente.

Pays émergents et pays en développement. Compte tenu du redressement de l'activité, il convient de recalibrer les politiques économiques de manière à reconstituer des marges de manœuvre et à se protéger contre les risques financiers. Lorsqu’il s’agit de contrer les risques pour la stabilité macroéconomique ou financière résultant de flux de capitaux massifs et volatils, l'ajustement de la politique macroéconomique pourrait être appuyé par des mesures prudentielles et, le cas échéant, par des mesures de gestion des flux de capitaux. Cependant, ces mesures ne doivent pas se substituer à l’ajustement macroéconomique nécessaire. Nous notons que le FMI a accru son aide aux pays arabes en transition et nous nous félicitons des soutiens bilatéraux apportés jusqu’à présent. Le FMI et les pays membres dans leur ensemble doivent faire davantage pour aider les pays qui entreprennent des réformes difficiles. En outre, nous notons avec satisfaction que le FMI est davantage présent aux côtés des petits pays en veillant à mieux tenir compte de leurs besoins dans la conception des programmes et dans la fourniture d'assistance technique.

Pays à faible revenu. Dans de nombreux pays à faible revenu, la persistance d'une croissance vigoureuse offre la possibilité de reconstituer les marges de manœuvre, tout en répondant aux besoins urgents en infrastructures et dans le domaine social, notamment par un soutien ciblé sur les pauvres au moyen d’une réforme des subventions. Nous prenons note des changements que le FMI a apportés récemment à ses mécanismes en faveur des pays à faible revenu, ainsi que du maintien temporaire du taux d’intérêt zéro. Nous engageons les pays membres à débloquer le financement nécessaire pour que les prêts concessionnels du FMI soient autosuffisants, dans l’esprit de la décision de 2012 sur les bénéfices exceptionnels des ventes d'or. Nous demandons au FMI de surveiller attentivement la viabilité du fonds fiduciaire RPC eu égard aux besoins des pays à faible revenu. En outre, nous attendons avec intérêt l'achèvement de l'examen de la politique relative aux plafonds d'endettement dans les programmes appuyés par le FMI.

Rétablir la résilience. Nous prenons note avec satisfactions des travaux du FMI sur l'emploi et la croissance qui serviront de base à la formulation de conseils adaptés, en collaboration avec d'autres organisations. Il est essentiel d'opérer des réformes qui permettront de placer la dette sur une trajectoire viable. Nous appelons le FMI à tirer les enseignements des mesures qui ont été prises dans le passé pour faire face aux dettes élevées. Il est nécessaire de réaffirmer l’engagement de mettre en œuvre les réformes financières. Nous soulignons le rôle important que la stratégie de surveillance financière du FMI joue à cette fin, notamment pour ce qui est de l'évaluation des retombées mondiales des réformes réglementaires. Il faut redoubler d'efforts pour combler les lacunes en matière de données. Les déséquilibres mondiaux ont continué de se réduire, mais il convient d’aller plus loin pour en réduire les dimensions structurelles. Pour soutenir ce rééquilibrage, les pays en situation de déficit doivent continuer d'accroître leur épargne nationale et les pays en excédent doivent stimuler les sources intérieures de la croissance. En outre, il est nécessaire d'opérer des réformes budgétaires et structurelles, accompagnées d'un assouplissement des taux de change le cas échéant, pour que la correction se poursuive. Nous nous engageons à nous abstenir de dévaluations compétitives et de toute forme de protectionnisme en matière de commerce et d'investissement. Il est primordial de combattre la fraude fiscale pour contribuer à renforcer les finances publiques de tous les pays membres. À cet égard, nous sommes déterminés à promouvoir la transparence dans le domaine de la fiscalité, ainsi que de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Surveillance du FMI. Il est nécessaire de mettre en œuvre le dispositif renforcé de surveillance de manière impartiale et efficace afin d'améliorer l'intégration des perspectives multilatérales dans la surveillance bilatérale et dans l'analyse des risques et des effets de contagion qui est effectuée par le FMI. Nous saluons la décision sur la surveillance intégrée, les résultats des travaux du FMI sur les flux de capitaux, le rapport pilote sur le secteur extérieur et l’étude de contagion. Nous attendons avec intérêt l'examen prochain de la politique en matière de transparence. Nous appelons à poursuivre l'analyse des retombées des mesures monétaires non conventionnelles sur les flux de capitaux et sur les prix des actifs et des produits de base, de l'influence des flux de capitaux sur les taux de change et de la liquidité mondiale.

Réformes de la gouvernance. Nous engageons vivement les pays membres qui n'ont pas encore pris les mesures nécessaires pour ratifier les réformes de 2010 à le faire sans tarder. Nous restons déterminés à mener à bien la réforme de la structure des quotes-parts et de la gouvernance du FMI, qui est essentielle pour assurer la crédibilité, la légitimité et l'efficacité de l'institution. Nous intégrerons les travaux sur une nouvelle formule de calcul des quotes-parts dans les travaux sur la 15e révision générale. La formule de calcul doit être simple et transparente, et conforme aux rôles multiples que jouent les quotes-parts ; elle doit produire des résultats qui soient globalement acceptables par les pays membres et être applicable sur le plan statistique en s’appuyant sur des données actuelles, de qualité et largement disponibles. Nous invitons instamment le Conseil d’administration à adopter une nouvelle formule de calcul des quotes-parts dans le cadre de la 15e révision générale. Tout réalignement devrait se traduire par une augmentation des quotes-parts relatives des économies dynamiques en fonction de leur position relative dans l’économie mondiale, et donc, probablement, par une augmentation de la part globale des pays émergents et en développement. Des mesures seront prises pour préserver la participation et la représentation des pays membres les plus pauvres. Nous nous engageons de nouveau à achever la 15e révision générale des quotes-parts d'ici janvier 2014.

Nous nous félicitons des conclusions de la deuxième évaluation externe du Bureau indépendant d’évaluation et nous attendons avec intérêt l’application de ses recommandations.

Prochaine réunion du CMFI. Notre prochaine réunion se tiendra à Washington les 11 et  12 octobre 2013.

La liste des personnes présentes se trouve à l’adresse suivante :
http://www.imf.org/external/french/spring/2013/imfc/attendees/index.htm

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