Communiqué de presse : Déclaration de la mission du FMI au Sénégal pour la 5 ème revue de l’ISPE

le 10 avril 2013

Communiqué de presse n° 13/112
Le 10 avril 2013

Une mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Hervé Joly, s’est rendue au Sénégal du 27 mars au 10 avril 2013 pour effectuer la cinquième revue de l’accord triennal au titre de l’Instrument de Soutien à la Politique Economique (ISPE) approuvé en décembre 2010. Les membres de la mission ont rencontré le Président de la République, le Premier Ministre, les ministres responsables de l’économie et des finances et de l’énergie, ainsi que des représentants de la BCEAO, d’autres hauts responsables de l’État et les représentants du secteur privé, de la société civile, et des partenaires au développement.

À la fin de la visite, M. Joly a fait la déclaration suivante :

«Les développements macroéconomiques récents ont été globalement conformes aux projections faites à l’automne 2012. La croissance a atteint 3,5% en 2012 (après 2,1 % en 2011), grâce à la bonne tenue de l’agriculture. L’inflation a été modérée, avec une hausse des prix à la consommation de 1,4% en 2012. Les échanges extérieurs ont été marqués par une dégradation du compte courant, dont le déficit a dépassé 10% du produit intérieur brut (PIB) en 2012, en raison notamment de la progression des importations de produits pétroliers et alimentaires. Les crédits à l’économie ont augmenté d’environ 10% tandis que la croissance de la masse monétaire est restée contenue. 

«Malgré un environnement international toujours peu porteur, la croissance du PIB devrait enregistrer une légère hausse à 4% en 2013. L’inflation resterait en deçà de 2%. Le déficit du compte courant devrait s’améliorer.

« La mise en œuvre du programme a été satisfaisante dans l’ensemble. Tous les critères d’évaluation quantitatifs et objectifs indicatifs du programme à fin 2012 ont été respectés, à l’exception de l’objectif indicatif sur les marchés publics par entente directe en raison d’achats d’urgence liés aux inondations et à la préparation de la campagne agricole 2012-2013. Pour la première fois depuis plusieurs années, la cible de déficit budgétaire annuelle a été respectée malgré les importantes moins-values enregistrées sur les recettes (déficit de 5,9% du PIB). Des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre des réformes structurelles, avec en particulier l’entrée en vigueur du nouveau code général des impôts le 1er janvier 2013.

« Les discussions entre les autorités et la mission ont porté sur les efforts de réduction du déficit budgétaire, qui demeure un objectif prioritaire pour les autorités pour préserver la viabilité de la dette et restaurer des marges de manœuvre budgétaire. Depuis la dernière revue, les perspectives budgétaires ont été affectées par des moins values fiscales et de nouvelles pressions sur les dépenses, reflétant dans une large mesure la situation du secteur de l’énergie. Ces évolutions devraient être compensées par des efforts supplémentaires pour accroître les recettes budgétaires et des économies sur certaines dépenses. Au total, cependant, la réduction du déficit sera un peu moins importante que prévu en 2013, afin de permettre des dépenses exceptionnelles liées à la situation sécuritaire au Mali et dans le Sahel et au lancement du programme de réponse aux inondations majeures de 2012. Les autorités ont néanmoins réitéré leur objectif de réduire le déficit à moins de 4 % du PIB à l’horizon 2015.

« La mission a exprimé sa préoccupation par rapport à la situation du secteur énergétique. Les subventions aux prix énergétiques (électricité et produits pétroliers) ont coûté aux contribuables sénégalais plus de CFAF 160 milliards en 2012 et resteraient élevées en 2013, bien qu’en baisse. La mission considère qu’il s’agit là d’un fardeau difficilement supportable pour les finances publiques et peu justifiable dans la mesure où seule une faible part de ces subventions profite aux plus démunis. Elle a par conséquent encouragé les autorités à réduire graduellement ces subventions et à les remplacer par une protection sociale mieux ciblée. Une baisse durable des subventions électriques nécessitera l’entrée en service de centrales utilisant des technologies plus efficaces et moins coûteuses ainsi que des gains substantiels d’efficacité de la SENELEC. La mission a donc encouragé les autorités à accélérer la mise en œuvre de leur stratégie de réforme du secteur.

«L’examen de la cinquième revue par le Conseil d’administration du FMI pourrait avoir lieu en Juin 2013.»

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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